mardi 10 janvier 2023

La Guerre des Polices. César du Meilleur Acteur: Claude Brasseur

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site ekladata.com

de Robin Davis. 1979. France. 1h43. Avec Claude Brasseur, Claude Rich, Marlène Jobert, Georges Staquet, Jean-François Stévenin, Étienne Chicot, David Jalil, Gérard Desarthe.

Sortie salles France: 14 Novembre 1979

FILMOGRAPHIERobin Davis est un réalisateur français né le 29 mars 1943 à Marseille.1975 : Ce cher Victor. 1979 : La Guerre des polices. 1982 : Le Choc. 1983 : J'ai épousé une ombre. 1985 : Hors-la-loi. 1989 : La Fille des collines. 

Formidable polar des années 80 injustement oublié (même s'il sort en Novembre 79, il a tout de même un pied de l'autre côté par sa modernité, ses réparties cinglantes, le look des policiers, son érotisme et son réalisme), la Guerre des Polices tentait de rajeunir le genre à l'aide d'un pitch particulièrement solide et si peu abordé à l'écran. Dans la mesure où 2 hiérarchies policières (l'anti-gang, la brigade territoriale) se disputeront l'autorité à appréhender un dangereux assassin, Hector Sarlat considéré comme l'ennemi public numéro 1. Claude Brasseur endossant le commissaire Fuch entre arrogance, orgueil et provocation face à son ennemi de l'ordre, le commissaire Ballestrat que campe avec aplomb Claude Rich en leader pisse-froid, machiste et misanthrope gagné par l'outrecuidance à imposer sa mainmise. Chacun de leur camp abusant d'abus de pouvoir, de violence et de chantage à interroger indic et témoins pour provoquer un guet-apens autour de Sarlat et ses sbires. Au centre de cette inimitié où tous les coups (ou presque) y sont permis, Marlène Jobert tente d'apporter une touche de tendresse et de bon sens en s'interposant entre les deux dans une noble posture pour autant versatile eu égard de sa rancune à feindre l'être aimé à la suite d'un règlement de compte injustifié. 

Outre l'aspect ludique, constamment captivant de ce scénario tranquillement posé et exploitant notamment à bon escient ses décors urbains (parfois insolites, à l'instar du final ferroviaire) et sa musique plus branchée qu'autrefois, la Guerre des Polices instaure plein de peps à travers les portraits insolents de ses protagonistes irréprochables de par la conviction des acteurs à la fête, jusqu'aux moindres petits seconds-rôles et figurants symptomatiques de cette vitalité décomplexée des années 80. Car on omet quand même aujourd'hui que Claude Brasseur, étoile montante des années 80, fut un si grand acteur (si bien qu'il repart avec un césar l'année plus tard pour cette prestation infaillible, au grand dam de son immense concurrent Patrick Dewaere magnifié dans Série Noire !). On peut même en dire autant de son rival charismatique Claude Rich à se fondre avec masochisme (à peine suggéré) dans le corps d'un supérieur détestable, quand bien même la solaire Marlène Jobert nous manque tant aujourd'hui après l'avoir redécouverte ici dans une posture naturelle aussi fraîche et attentive que délicatement langoureuse. 

Gros succès en salles à sa sortie (1 792 679 entrées) et en Vhs locative (je m'en souviens comme au 1er jour) alors que de nos jours il reste très peu diffusé à la TV mais qu'il vient tout juste de s'extraire de l'anonymat grâce à son édition commerciale estampillée "HD", la Guerre des Polices est un des meilleurs jalons du polar moderne, à l'instar de La Balance, Police, Tchao Pantin, le Choix des Armes ou encore Le Professionnel et quelques autres. Et rien que pour la prestance fringante de ses comédiens de l'ancienne école totalement impliqués dans une trame burnée fustigeant la concurrence et ses conséquences (parfois illégales) de l'institution policière, la Guerre des Polices est à ne pas rater pour tous les amoureux de "policier punchy" où l'humanisme fébrile des persos prime sur l'action (plutôt discrète et donc jamais gratuite).

*Bruno
3èx

Box-Office: 1 792 679 entrées en France

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