Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com
de Stanley Kubrick. 1987. U.S.A. 1h56. Avec Matthew Modine, Arliss Howard, Vincent D'Onofrio, R. Lee Ermey, Adam Baldwin, Dorian Harewood, Kevyn Major Howard, Ed O'Ross, John Terry, Kieron Jecchinis, Kirk Taylor
Sortie salles France: 12 Octobre 1987
FILMOGRAPHIE: Stanley Kubrick est un réalisateur américain, né le 26 Juillet 1928 à New-York, décédé le 7 Mars 1999 à Londres. 1953: Fear and Desire. 1955: Le Baiser du Tueur. 1956: l'Ultime Razzia. 1957: Les Sentiers de la Gloire. 1960: Spartacus. 1962: Lolita. 1964: Dr Folamour. 1968: 2001, l'Odyssée de l'Espace. 1971: Orange Mécanique. 1975: Barry Lindon. 1980: Shining. 1987: Full Metal Jacket. 1999: Eyes Wide Shut.
Une oeuvre choc nécrosée qui en dit long sur notre nature sépulcrale
Même si j'avoue avoir une préférence pour Voyage au bout de l'Enfer et Apocalypse Now (les 2 références ultimes du genre), si bien que j'ignore si Full Metal Jacket se décline également en chef-d'oeuvre, mais en tout état de cause il reste sacrément puissant, évocateur, estomaquant, méphitique par la géométrie de sa mise en scène à couper au rasoir (notamment au niveau des impacts de balle sur les chairs éclatées filmées au ralenti) illustrant sans ambages la descente aux enfers d'une poignée d'appelés ricains. De jeunes branleurs zélés conditionnés en machines à tuer lors de la 1ère partie expérimentale se clôturant sur un règlement de compte d'une intensité dramatique cauchemardesque, conséquences psychotiques d'un souffre douleur trop fragile après avoir subi un lavage de cerveau au karcher. Quand bien même le second acte nous fait suivre ses anti-héros déboussolés lors d'une houleuse mission impromptue lorsqu'un tueur invisible les abattra un à un du haut de sa tour d'un hangar désaffecté.
De par son aura d'étrangeté davantage prégnante et l'ambiguïté de son message faussement pacifiste (tuer au nom de la liberté, à l'instar du soldat "guignol" arborant sur son casque "né pour tuer" puis sur sa veste de treillis le badge contradictoire d'un symbole de paix), Full Metal Jacket laisse un sale goût de souffre dans la bouche d'avoir suivi l'évolution morale de ces soldats indignes abrutis par le conditionnement, le goût du sang et de la violence putassière. Ainsi donc, à la finalité, si Full Metal Jacket demeure aussi abject, éprouvant (de façon insidieuse et feutré) et émétique, c'est qu'il nous dévoile face caméra 1h56 durant la nature équivoque de l'homme apte à se fondre dans le corps d'un barbare sans vergogne au nom d'une idéologie militaire patriotique. Il y émane au final un grand moment de cinéma capiteux porté par le jeu irréprochable des acteurs se taillant une carrure primitive contagieuse lors de leur confrontation hideuse avec la mort. Si bien que sur le sujet rebattu de la guerre du Vietnam, Full Metal Jacket reste néanmoins l'un des meilleurs représentants (même s'il arrive sur les écrans un peu trop tard, d'où son échec commercial) par sa rigueur vériste à la fois insolite, furibonde, vénéneuse.
*Bruno
3èx
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