mercredi 27 décembre 2023

Darby O'Gill et les Farfadets / Darby O'Gill and the Little People

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site wikipedia.org

de Robert Stevenson. 1959. U.S.A. 1h30. Avec Albert Sharpe, Janet Munro, Sean Connery, Jimmy O'Dea, Kieron Moore, Estelle Winwood, Walter Fitzgerald

Sortie salles France: 13 Juillet 1960. U.S: 26 Juin 1959

FILMOGRAPHIE: Robert Stevenson (né le 31 mars 1905 à Buxton, dans le Derbyshire en Angleterre et mort le 30 avril 1986 à Santa Barbara, en Californie) est un réalisateur, scénariste et producteur de cinéma britannique. 1932 : Happy Ever After. 1933 : Falling for You. 1936 : Marie Tudor. 1936 : Cerveaux de rechange. 1936 : Jack of All Trades. 1937 : Les Mines du roi Salomon. 1937 : New York Express. 1938 : Owd Bob. 1938 : The Ware Case. 1940 : Young Man's Fancy. 1940 : Return to Yesterday. 1940 : Tom Brown étudiant. 1941 : Back Street. 1942 : Jeanne de Paris. 1943 : Et la vie recommence. 1943 : Jane Eyre. 1946 : American Creed. 1947 : La Femme déshonorée. 1948 : Opium. 1949 : La Grève des dockers. 1950 : L'Étranger dans la cité. 1951 : Mon passé défendu. 1952 : Scandale à Las Vegas. 1957 : Johnny Tremain. 1957 : Fidèle Vagabond. 1959 : Darby O'Gill et les Farfadets. 1960 : L'Enlèvement de David Balfour. 1961 : Monte là-d'ssus. 1962 : Les Enfants du capitaine Grant. 1963 : Après lui, le déluge. 1964 : Les Mésaventures de Merlin Jones. 1964 : Mary Poppins. 1965 : Un neveu studieux. 1965 : L'Espion aux pattes de velours. 1967 : La Gnome-mobile. 1968 : Le Fantôme de Barbe-Noire. 1968 : Un amour de Coccinelle. 1971 : L'Apprentie sorcière. 1974 : L'Île sur le toit du monde. 1974 : Le Nouvel Amour de Coccinelle. 1975 : Objectif Lotus. 1976 : Un candidat au poil. 

Quelle jolie trouvaille que nous offre là Warning Zone avec cette production Disney oubliée de tous si bien que j'ignorai son existence ! Et quelle ne fut ma surprise de découvrir dans l'un de ses premiers rôles à l'écran le monstre sacré Sean Connery en séducteur affable et loyal tentant de courtiser la belle Katie O'Gill que Janet Munro endosse avec une force de caractère frétillante au point d'y crever l'écran. Personnellement je ne connaissais pas cette charmante actrice juvénile plutôt resplendissante par son charisme somme toute naturel et sa gaieté communicative que le spectateur approuve un sourire constant aux lèvres. Mais outre l'aspect aussi bien ludique qu'attachant de cette romance escomptée parfois compromise par un rival pédant; Darby O'Gill et les Farfadets doit sa notoriété en la présence des lutins que les FX artisanaux transcendent avec un réalisme toujours aussi sidérant plus de 65 ans après sa sortie salles. Et à ce niveau d'enchantement il faut le voir pour le croire dans à peu près 95% des séquences tournées avec un art consommé de la perfection. Il est d'ailleurs un peu regrettable de se retrouver avec un seul et unique farfadet durant une bonne heure de métrage si on élude la première demi-heure illustrant une cinquantaine de lutins accourant tous azimuts lors d'une séquence musicale éminemment entraînante, féérique, anthologique. 

Mais si l'intrigue assez prenante ne cède pas à l'ennui par l'entremise de Darby Gill, le père de Katie (qu'incarne brillamment Albert Sharpe en père sclérosé en quête de seconde jeunesse) négociant incessamment avec le roi des lutins pour un enjeu de voeux, il manque toutefois ces grains de folie vécus plus tôt de par l'absence trop prolongée des Leprechauns que l'on ne retrouvera plus durant l'aventure restante. Pour autant, et en virant subitement de ton, on ne peut qu'applaudir l'audace des Studios Disney d'incorporer au sein de son intrigue  facétieuse quelques séquences crépusculaires d'un style étonnamment horrifique. Tant et si bien que je suis resté aussi fasciné qu'impressionné par la présence de la mauvaise fée ou encore du fiacre de la mort dévalant du haut d'une montagne pour en découdre avec Darby et Katie. Et si les trucages contrairement perfectibles peuvent ici prêter à sourire auprès de la nouvelle génération, je trouve que le côté fluo qui se dégage des séquences surnaturelles procurent un effet insécure presque malaisant sous l'impulsion du pouvoir de fascination onirico-macabre. 

Tour à tour charmant, badin, frétillant, féérique, ensorcelant, Darby O'Gill et les Farfadets est un petit divertissement fort réussi pour qui apprécie les spectacles familiaux bâtis sur le sens de l'émerveillement et l'innocence des âmes d'enfant comme le soulignent vibrement nos héros en herbe pleinement impliqués dans l'aventure. Devenu aujourd'hui une rareté aussi oubliée qu'infortunée, Darby O'Gill et les Farfadets est à redécouvrir avec un oeil fureteur qui risque de vous marquer à jamais (aussi modeste soit la simplicité de son contenu il est vrai) en préservant en mémoire de surprenantes séquences bluffantes de réalisme poétique. 

*Bruno

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