Succès surprise de la fin d’année 2024 — jusqu’à cumuler 2 583 336 entrées — En Fanfare renoue avec la comédie dramatique sociale avec une sincérité bouleversante.
Leçon de vie, de résilience autour de la fraternité, en tension constante avec la peur de l’engagement et la crainte de l’échec que se disputent deux frères en pleine reconquête de lien, En Fanfare transpire un humanisme dépouillé, incarné par des comédiens vibrant d’une pudeur contenue. Si bien qu’on s’attache à eux avec une évidence presque involontaire, en oubliant l’outil cinématographique tant l’immersion psychologique nous fait perdre pied, comme si l’on vivait parmi eux, au fil de leurs vicissitudes incertaines.
Car au-delà des interprétations sobres et spontanées de Benjamin Lavernhe et Pierre Lottin — frères de sang malgré eux, dans une expressivité toute en naturalisme — les seconds rôles nordistes, aux physiques quelconques, renforcent encore l’empathie que l’on éprouve à leur égard, dans une chaleur amiteuse que le réalisateur s’interdit de caricaturer.
Prix du Public au Festival international du film de Saint-Sébastien, En Fanfare est un bijou d’émotions rentrées, de fantaisie timide, porté par une narration épurée qui s’émancipe des conventions — quitte à désarçonner — lors d’un final bipolaire, aussi déchirant que galvanisant.
Si bien qu’on quitte En Fanfare avec un (large) sourire au coin des lèvres, en se disant qu’il faut vivre ses rêves jusqu’au bout — même les plus improbables — car, même si l’on échoue à les accomplir totalement, le destin de ceux qu’on aime, lui, en sera à jamais transformé.
*Bruno
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