lundi 24 mars 2025

En Fanfare

                                                 

de Emmanuel Courcol. 2024. France. 1h43. Avec Benjamin Lavernhe, Pierre Lottin, Sarah Suco, Jacques Bonnaffé, Ludmila Mikaël, Clémence Massart-Weit, Anne Loiret.

Sortie salles France: 27 Novembre 2024

FILMOGRAPHIE: Emmanuel Courcol est un acteur, réalisateur et scénariste français né le 25 décembre 1957. 2016 : Cessez-le-feu. 2021 : Un triomphe. 2021 : Boxer les mots (documentaire). 2024 : En fanfare.


                            Coup de ❤️ (qui ne cherche jamais à se faire connaître et remarquer). 

Succès surprise de la fin d’année 2024 — jusqu’à cumuler 2 583 336 entrées — En Fanfare renoue avec la comédie dramatique sociale avec une sincérité bouleversante.

Leçon de vie, de résilience autour de la fraternité, en tension constante avec la peur de l’engagement et la crainte de l’échec que se disputent deux frères en pleine reconquête de lien, En Fanfare transpire un humanisme dépouillé, incarné par des comédiens vibrant d’une pudeur contenue. Si bien qu’on s’attache à eux avec une évidence presque involontaire, en oubliant l’outil cinématographique tant l’immersion psychologique nous fait perdre pied, comme si l’on vivait parmi eux, au fil de leurs vicissitudes incertaines.

Car au-delà des interprétations sobres et spontanées de Benjamin Lavernhe et Pierre Lottin — frères de sang malgré eux, dans une expressivité toute en naturalisme — les seconds rôles nordistes, aux physiques quelconques, renforcent encore l’empathie que l’on éprouve à leur égard, dans une chaleur amiteuse que le réalisateur s’interdit de caricaturer. 

La mise en scène, dénuée d’effets de manche, esquisse avec une simplicité désarmante ces prolos de la dernière chance, avec une sensibilité si juste qu’elle exhale l’authenticité du vécu.

Prix du Public au Festival international du film de Saint-Sébastien, En Fanfare est un bijou d’émotions rentrées, de fantaisie timide, porté par une narration épurée qui s’émancipe des conventions — quitte à désarçonner — lors d’un final bipolaire, aussi déchirant que galvanisant.

Si bien qu’on quitte En Fanfare avec un (large) sourire au coin des lèvres, en se disant qu’il faut vivre ses rêves jusqu’au bout — même les plus improbables — car, même si l’on échoue à les accomplir totalement, le destin de ceux qu’on aime, lui, en sera à jamais transformé.

*Bruno

Budget: 6 millions d'euros.

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