de Gia Coppola. 2024. U.S.A. 1h29. Avec Pamela Anderson, Dave Bautista, Jamie Lee Curtis, Billie Lourd, Jason Schwartzman, Kiernan Shipka.
Sortie salles France: 12 Mars 2025. U.S: 13 Décembre 2024
FILMOGRAPHIE: Gia Coppola, née le 1er janvier 1987 à Los Angeles en Californie, est une réalisatrice, scénariste et actrice américaine. 2013 : Palo Alto. 2020 : Mainstream. 2024 : The Last Showgirl.
Le Chant du Cygne.
Il y a des films... Et puis il y a des moments de cinéma en apesanteur, qui vous placent dans un état collapsé, une sorte de second souffle inversé, suspendu, impossible à évacuer quand on se sent si impliqué — émotionnellement parlant — dans le désarroi d’une quinquagénaire totalement égarée dans sa solitude feutrée, sans oxygène.
Prix spécial du Jury au Festival de Saint-Sébastien, The Last Showgirl signe déjà le troisième essai de Gia Coppola (petite-fille de Francis...), et privilégie l’implacable réalisme du docu-vérité pour sonder, avec une pudeur infinie, le déclin d’une showgirl à la carrière aussi longue (trente ans d’expérience) que fulgurante.
Pamela Anderson s’y livre corps et âme, face caméra, avec une vérité démunie, constamment capiteuse. On se laisse submerger par des larmes (pourtant contenues) pendant 1h21, sans parvenir à les retenir ni à s’y soustraire. Une émotion pure, jamais programmée, qui ne repose que sur le tact d’une mise en scène discrète, et le talent fragile de ses actrices étoilées — notamment une Jamie Lee Curtis méconnaissable, autrement aigrie par une condition sclérosée — pour nous immerger dans une routine à court de carburant.
Transpirante de nonchalance mélancolique, de douceur féminine, entre fragilité timorée, rage contestataire et sensibilité écorchée vive, Pamela Anderson bouleverse à corps perdu, avec une expressivité naturelle, brute, viscérale. La photo scope, sublime, granuleuse, stylisée, subtilement onirique, accentue les stries de son visage, ce regard de grâce déchue. Elle arpente, avec une résilience désespérée, son chemin de croix — jamais plombé de sinistrose — jusqu’à ce final luminescent, d’une tendresse déchirante, suspendu dans un ralenti étiré comme un dernier souffle.
Étoile vieillissante incapable de tirer le rideau sur son passé pailleté, refusant de s’effacer au profit d’une jeune postulante plus provoc, plus guillerette, plus sexy, The Last Showgirl radiographie, avec un naturalisme terriblement communicatif, ce profil chétif illuminé par une grâce poétique inconsolable. Une femme ivre de désillusion, désireuse encore, malgré tout.
Et si The Last Showgirl est peut-être l’une des œuvres les plus mélancoliques du monde, c’est parce qu’elle épouse, à travers cette danseuse en berne ayant tout sacrifié pour la notoriété, une trajectoire tourmentée. Mais elle s’abandonne aussi, dans ses derniers battements, à une lueur d’espoir — celle de l’amitié, des valeurs familiales — que Gia Coppola retranscrit avec une sincérité indéfectible, une vérité crue, une émotion nue.
Et pour tout cela — même si si peu vient d’être ici épluché — The Last Showgirl restera, sans réserve, l’un des plus beaux moments d’émotion de ma vie de cinéphile écorché vif.
Et puis il y a, surtout, l’essentiel.
Le rôle d’une vie :
Pamela, je t’aime.
*Bruno
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Ci-joint la critique de Julien Flores:
Aujourd’hui, le cinéma, pour moi, est un refuge; c’est vivre par procuration. Alors, je vais voir des films, écouter des réalisateurs et réalisatrices me raconter leurs histoires. Et parfois, j’ai l’impression d’y croiser un ange.
C’est exactement ce que j’ai ressenti en regardant The Last Showgirl. J’ai eu l’impression d’être aux côtés de Pamela Anderson dans ce film dramatiquement magnifique. Elle y incarne une meneuse de revue dans un cabaret de Las Vegas au sein duquel elle doit faire ses derniers shows.
Voir Pamela Anderson ainsi, maquillée, coiffée, sublimée pour la scène, m’a troublé. Dans la vraie vie, à 57 ans, elle a choisi d’apparaître sans artifice. Il y a même un moment dans le film où l’on croit la revoir 20 ans en arrière. Une scène touchante, très bien pensée par la réalisatrice, qui résonne avec ce que traverse son personnage à cet instant. Je n’en dis pas plus pour ne rien dévoiler.
Quand à son amie interprétée par Jamie Lee Curtis, serveuse dans un casino, est également bouleversante. Elle semble plus âgée, peut-être 65 ou 70 ans, et on perçoit la difficulté de sa situation. Le film soulève aussi des questions sociales : aux États-Unis, sans cotisations, pas de retraite, pas de sécurité sociale. Perdre son travail c’est connaitre la misère. La scène, c’est ce qui les raccroche à la vie, et la dernière représentation d’un spectacle peut ressembler à une mort. Je comprends ce sentiment. J’ai toujours aimé les débuts de projets et redouté leurs fins. Pour moi, terminer quelque chose, c’est comme une petite mort. Je réalise même que dans ma vie, je n’aime que les commencements, les prémices, les préliminaires et ce qui précède, mais jamais la fin ni l’après.
Ce film est un drame puissant, bouleversant, qui interroge aussi la place d’une mère. Aujourd’hui, j’ai vu deux films, deux figures maternelles opposées. Dans l’un, Leïla Bekhti incarne une mère étouffante. Pamela Anderson est l’inverse : une femme qui semble avoir sacrifié sa famille pour briller sur scène quitte à vivre seule dans un petit appartement au rythme de sa passion pour la danse. Malgré ses 30 ans passés au cabaret, elle garde une jeunesse intacte, la magie du début. On a parfois l’impression de voir une adolescente de 57 ans. Et c’est beau de ne pas être la personne que l’on attend à cet âge-là…
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L'avis de Thierry Savastano:
The Last Showgirl est un voyage tendre, sentimental et sinueux à travers les théâtres de Las Vegas, une tranche de vie brute et triste. Un film abordant le thème du passage à la cinquantaine, réalisé par Gia Coppola, petite-fille de Francis Ford Coppola, qui met en avant Pamela Anderson, offrant peut-être une nouvelle opportunité pour sa carrière.
La prestation de Pamela Anderson est touchante, elle ma vraiment bluffé, Jamie Lee Curtis est tout aussi génial dans le rôle d'Anette son talent n'est plus a confirmé, on y retrouve Dave Bautista dans un rôle a contre emploi qui le rend très surprenant.
Ce que j'apprécie dans cette histoire, c'est qu'elle nous offre le point de vue de plusieurs femmes aux parcours variés.
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