Révision de ce génial moyen métrage d'1 heure réalisé par notre cher Tober Hooper.
Je sais que les critiques ne furent pas tendres à l'époque et je n'avais pas compris ce rejet communautaire. Mais ce n'est pas grave car je me rends compte au second visionnage qu'il reste à mon sens subjectif une sacrée expérience immersive à travers son ambiance post-apo très particulière d'après un récit de Richard Matheson qui plus est. Avec d'ailleurs au passage une influence à Rage de David Cronenberg lors d'une séquence emblématique aussi cruelle que dérangeante.
La romance, étrange et peu recommandable, qui irrigue toute l'intrigue, me fascine toujours autant auprès de son anti-manichéisme culminant en prime vers un final immoral où le sarcasme nous fait grincer les dents sans pouvoir sourire.
L'héroïne juvénile, physiquement angélique, charnue, attendrie, m'hypnotise à chacune de ses apparitions faussement candides (finalement), à l'instar de son évolution morale vindicative qu'on ne pouvait prédire.
Quant à Robert Englund, il trouve parfaitement sa place en tenancier de cabaret lunaire exploitant sans vergogne ses zombies en berne lors de danses endiablées sous parkinson. Une ambiance festoyante électrisante qui met mal à l'aise sous l'impulsion de cette foule de ricanements décervelées.
Profondément sombre, nihiliste, dur car déshumanisant, sauvage et sans illusion, la Danse des Morts me projette dans un univers crépusculaire ensorcelant avec une fascination macabre à la fois mélancolique et désespérée dans une réserve somme toute contenue.
Si bien que je quitte à chaque fois l'expérience avec l'étrange sentiment d'avoir vécu; ressenti cette réalité irréelle comme si elle m'était familière !
Moyen-métrage de cinquante-neuf minutes issu de la première saison de la série "Masters of Horror", "Dance of the Dead" décevra sans doute les inconditionnels de trames classiques au service de scènes gores réjouissantes. Des jeunes loubards à la solde d’un inquiétant propriétaire de night-club ponctionnent le sang de piétons sans défense, vous devinez la suite ? Pourtant "La danse des morts" nous prend à contre-pied, et bien que moyennement propice à faire reposer sur ses épaules un film d’horreur, le concept du sujet ne manque pas d’intérêt. La population états-unienne n’en finit plus de nous démontrer ses traumatismes qui s’accumulent depuis septembre deux mille un. Dans ce récit d’anticipation, Tobe Hooper nous précipite dans un futur proche… au lendemain d’une Troisième Guerre Mondiale qui a vu les terroristes venir à bout de la plupart des grands centres urbains américains !
Note: 4/5 (29 Juin 2009)
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