Photo empruntée sur Google, appartenant au site impawards.com
de Juan Carlos Fresnadillo. 2007. Espagne/Angleterre. 1h41. Avec Robert Carlyle, Rose Byrne, Jeremy Renner, Harold Perrineau, Catherine McCormack, Idris Elba, Imogen Poots.
Sortie salles France: 19 Septembre 2007. Angleterre/U.S: 11 Mai 2007
FILMOGRAPHIE: Juan Carlos Fresnadillo est un réalisateur espagnol né le 5 décembre 1967 à Tenerife. 2001: Intacto. 2007: 28 Semaines plus tard. 2011: Intruders.
L'apocalypse documenté sur écran expérimental.
Après 28 jours plus tard, Danny Boyle cède place au réalisateur espagnol Juan Carlos Fresnadillo (révélé par l'excellent Intacto) pour entreprendre la séquelle 28 semaines plus tard. L'action prenant pour cadre la Grande-Bretagne destituée de l'infection mais toutefois supervisée par l'armée américaine en filature.
Synopsis: Pendant l'attaque de la ferme auquel il se réfugia avec son épouse grâce à l'hospitalité de fermiers, Don est contraint de fuir depuis l'intrusion précipitée d'une horde d'infectés. Pris de panique durant les altercations sanglantes, il décide d'abandonner lâchement sa femme prise à parti avec ses agresseurs. Parvenant à rejoindre par la rivière la ville de Londres, il retrouve ses enfants sains et saufs depuis leur retour de voyage scolaire en Espagne. Mais quelques jours plus tard, l'épouse de Don refait surface en victime contaminée sans toutefois donner signe d'hostilité. Elle serait donc immunisée contre le virus et pourrait ainsi devenir l'espoir d'un vaccin. Mais le général Stone féru de vigilance ordonne à ses sbires de l'abattre.
Intense, formellement très impressionnant et redoutablement spectaculaire, Juan Carlos Fresnadillo nous dresse un survival brut de décoffrage dans son lot de péripéties frénétiques auquel un groupe de rescapés vont non seulement être contraints de déjouer la rage des infectés mais également faire face à l'armée lancée à leurs trousses depuis leur injonction d'exterminer tous civils, faute de nouvelle pandémie incontrôlée. Avec souci de véracité documentée, le réalisateur s'appuie sur la propagation furtive du virus, sa réaction en chaîne sur la population lorsqu'une victime en fut l'unique cause.
La lâcheté d'un père de famille, terrifié à l'idée de trépasser, étant le catalyseur de cette prochaine hécatombe. Radical et impitoyable au sens large, le film quasi expérimental démontre également par cette occasion désespérée l'immoralité de l'armée prête à sacrifier des centaines d'innocents (les enfants en sus) afin d'enrayer toute menace de virus. Ainsi, par le biais de ce scénario haletant particulièrement bien écrit, Juan Carlos Fresnadillo cultive le ressort dramatique en expansion pour le sort réservé à certains de nos survivants et la violence rigoureuses des attaques qu'ils devront incessamment déjouer. 28 semaines plus tard comptant sur la grande efficacité de rebondissements itératifs en exploitant à merveille l'urbanisation de décors restreints mais autrement vastes que nos héros vont arpenter la terreur au ventre (euphémisme). Les notions de bravoure et de courage étant rigoureusement mises en valeur à travers leur dynamique de cohésion afin d'y déjouer la mort. Ultra réaliste à l'instar d'un reportage pris sur le vif (caméra supra agressive à l'appui !) d'illustrer une métropole urbaine réduite à l'apocalypse (bombardements de Napalm en sus, on se croirait chez Coppola, toutes proportions gardées), l'intrigue se concentre à terme sur le destin d'une soeur aînée et de son frère, témoins singuliers dans leur (potentielle) faculté de s'immuniser contre le virus de par leurs gênes. Or, sous la houlette d'un sergent transfuge, d'un médecin-major et de quelques rescapés, c'est un parcours du combattant qui leur est défié afin de s'extraire de la ville pour y ratisser un nouvel asile.
Violemment gore et épique comme rarement, réaliste et parfois résolument terrifiant (le prologue cinglant est anthologique, sans discussion possible), 28 semaines plus tard parvient à émuler son modèle, tant en terme de jeu d'acteurs transis de hargne et d'émoi, de brio de mise en scène impliquée dans un script retors où lâcheté et bravoure ne cessent de se contredire pour le prix de la survie, que de fulgurance formelle comme si nous étions à la place des protagonistes. La densité humaine de ses personnages en perdition et son climat prégnant de désolation étant notamment rehaussés du score envoûtant de John Murphy dans toutes les mémoires. Par conséquent, en terme de film d'infectés, on a jamais fait mieux depuis 28 Jours plus tard. Indispensable pour le genre.
*Bruno
3èx. Vostfr
A sa sortie les récompenses pleuvent:
Festival international du film fantastique de Neuchâtel : Meilleur long métrage,
Prix du cinéma indépendant britannique, Meilleur espoir, Meilleure réalisation technique
Prix Fright Meter
(Fright Meter Awards): Meilleur film d'horreur
Meilleur réalisateur: Juan Carlos Fresnadillo
Prix Rondo Hatton horreur classique
Meilleur film
Prix Schmoes d'or
(Golden Schmoes Awards) : Meilleur film d'horreur de l'année
Meilleur film de science-fiction de l'année
La plus grande surprise de l'année
Prix Scream du Meilleur film d'horreur
The Ultimate Scream (Meilleur film) Meilleure suite
Scène de l'année "Jump-From-Your-Seat"
Distinctions 2008:
Festival du cinéma espagnol de Malaga: Prix Eloy de la Iglesia
Prix BET Meilleur acteur
Prix de la bande-annonce d'or, Meilleur spot TV d'horreur, Meilleure affiche de film d'horreur
Prix du cinéma britannique du Evening Standard, Meilleure réalisation technique
Prix Empire du Meilleur film d'horreur