lundi 20 avril 2015

L'EMMUREE VIVANTE (Sette note in nero)

                                                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site caveofcult.co.uk

de Lucio Fulci. 1977. Italie. 1h35. Avec Jennifer O'Neill, Gabriele Ferzetti, Marc Porel, Gianni Garko.

Sortie salles Italie: 10 Août 1977

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Lucio Fulci est un réalisateur, scénariste et acteur italien, né le 17 juin 1927 à Rome où il est mort le 13 mars 1996.
1966: Le Temps du Massacre, 1969 : Liens d'amour et de sang , 1971 : Carole, 1971: Le Venin de la peur,1972 : La Longue Nuit de l'exorcisme, 1974 : Le Retour de Croc Blanc, 1975: 4 de l'Apocalypse, 1976: Croc Blanc, 1977 : L'Emmurée vivante, 1979: l'Enfer des Zombies, 1980 : la Guerre des Gangs, 1980 : Frayeurs, 1981 : Le Chat noir, 1981 : L'Au-delà, 1981 : La Maison près du cimetière , 1982 : L'Éventreur de New York , 1984 : 2072, les mercenaires du futur, Murder Rock, 1986 : Le Miel du diable , 1987 : Aenigma, 1988 : Quando Alice ruppe lo specchio, 1988 : les Fantomes de Sodome, 1990 : Un chat dans le cerveau, 1990 : Demonia, 1991 : Voix Profondes, 1991 : la Porte du Silence.


Echec commercial lors de sa sortie malgré l'enthousiasme favorable des critiques, l'Emmurée Vivante s'allouait pourtant d'une certaine originalité à exploiter les codes du giallo à partir d'un argument surnaturel, la prescience. Au moment de traverser sous plusieurs ponts en véhicule, Virginia Ducci renoue avec sa clairvoyance pour entrevoir des fragments d'indices vis à vis d'un homicide crapuleux, une victime emmurée vivante. Arrivée dans l'ancienne demeure de son mari, elle reconnait le même endroit familier préalablement identifiée durant ses visions. Intriguée par la ressemblance frappante du mur de salon et motivée par son intuition, elle s'empresse de l'abattre à coups de pioche pour y découvrir le cadavre d'un squelette. 


Conjuguant l'investigation policière avec l'inconscient surnaturel d'une femme médium, l'Emmurée Vivante agence adroitement ces genres afin de consolider un suspense exponentiel convergeant vers une dernière partie aussi haletante qu'anxiogène. Sur ce dernier point, on peut saluer la maîtrise technique à laquelle Fulci fignole une longue course-poursuite entamée entre l'héroïne et le potentiel tueur à travers les bâtiments gothiques d'une chapelle et de demeures vétustes. Epaulé d'un score ombrageux et d'une mélodie entêtante de Franco Bixio, Fabio Frizzi et Vince Tempera, cette traque de longue haleine s'imprègne d'une atmosphère d'angoisse diffuse par le biais d'une héroïne en proie à l'affres de la survie. Jouant avec les indices en trompe l'oeil et l'éventail des faux coupables, Lucio Fulci cultive notre attention pour l'ossature d'une intrigue charpentée bâtie sur une énigme aussi nébuleuse que sournoise. L'identité d'un squelette et celui d'un suspect à la démarche boiteuse, la valeur notoire d'un tableau, un miroir brisé et le visage ensanglanté d'une sexagénaire s'avérant les vecteurs du puzzle à reconstituer sous l'impulsion de notre héroïne et d'un adjoint en paranormal. Par le biais de ces indices scrupuleux émanant d'une démarche irrationnelle de prémonition, Fulci les exploitent avec un sens trompeur du faux-semblant. 


Epaulé de la facture solide de comédiens au charisme buriné et surtout dominé par la présence vénéneuse de Jennifer O'Neill (son regard azur nous magnétise à chacune de ses interventions !), l'Emmurée Vivante empreinte le profil du giallo parmi le pivot surnaturel d'une prescience, de manière également à mettre en appui un poème sur la relativité du temps. Un thriller machiavélique dont l'atmosphère latine participe autant à son pouvoir d'inquiétude !

Bruno 
07.01.24. Vistf. 4èx

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire