vendredi 1 mai 2015

28 Semaines plus tard / 28 Weeks Later

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site impawards.com

de Juan Carlos Fresnadillo. 2007. Espagne/Angleterre. 1h41. Avec Robert Carlyle, Rose Byrne, Jeremy Renner, Harold Perrineau, Catherine McCormack, Idris Elba, Imogen Poots.

Sortie salles France: 19 Septembre 2007. Angleterre/U.S: 11 Mai 2007

FILMOGRAPHIE: Juan Carlos Fresnadillo est un réalisateur espagnol né le 5 décembre 1967 à Tenerife. 2001: Intacto. 2007: 28 Semaines plus tard. 2011: Intruders.


"L'apocalypse documenté sur écran expérimental." 
Après 28 Jours plus tard, Danny Boyle cède sa place au réalisateur espagnol Juan Carlos Fresnadillo (révélé par l’excellent Intacto) pour prolonger la terreur avec 28 Semaines plus tard. L’action prend pour cadre une Grande-Bretagne prétendument débarrassée de l’infection, mais sous haute surveillance de l’armée américaine.

Synopsis : Lors de l’attaque de la ferme où il s’était réfugié avec son épouse, grâce à l’hospitalité de fermiers, Don est contraint de fuir face à l’intrusion fulgurante d’une horde d’infectés. Pris de panique au milieu des chairs lacérées, il abandonne lâchement sa femme aux crocs de ses assaillants. Réchappé par la rivière, il rejoint Londres et retrouve ses enfants, épargnés car restés en voyage scolaire en Espagne. Mais quelques jours plus tard, l’épouse ressurgit, contaminée mais sans hostilité : immunisée, peut-être l’espoir d’un vaccin. Le général Stone, lui, n’y voit qu’un risque et ordonne son exécution.

Intense, formellement saisissant, redoutablement spectaculaire, Fresnadillo dresse un survival brut, bardé de péripéties frénétiques où un groupe de rescapés doit fuir à la fois la rage des infectés et l’armée, résolue à les liquider pour enrayer tout nouveau foyer de peste. Avec un sens aigu de la véracité documentaire, le réalisateur expose la propagation du virus, sa réaction en chaîne, la catastrophe qu’un seul porteur suffit à déclencher.

La lâcheté d’un père, terrifié à l’idée de périr, catalyse à elle seule l’hécatombe. Radical et impitoyable, ce film quasi expérimental révèle sans fard l’immoralité d’une armée prête à sacrifier des innocents, enfants compris, pour contenir le fléau. À travers ce scénario haletant, Fresnadillo tend son fil dramatique et sculpte des attaques d’une violence implacable. 28 Semaines plus tard joue habilement de rebondissements récurrents, exploitant à merveille une urbanité claustrophobe, plus vaste qu’il n’y paraît, où nos héros errent, la terreur au ventre (euphémisme). La bravoure et le courage s’y frottent à la mort, tissant une cohésion précaire dans la panique.

Ultra réaliste, filmé comme un reportage arraché au chaos (caméra agressive et immersive à souhait), Fresnadillo expose une métropole éventrée par l’apocalypse - bombardements au Napalm compris : on pense à Coppola, toutes proportions gardées. Au cœur de la débâcle, une sœur et son frère, potentiels porteurs de l’immunité, deviennent l’enjeu d’une course au salut, escortés par un sergent déserteur, un médecin-major et quelques survivants hagards.


"L’apocalypse en héritage : Fresnadillo allume la mèche".
Violemment sanglant et épique comme rarement, réaliste et résolument terrifiant (un prologue à graver au panthéon, sans appel), 28 Semaines plus tard égale son modèle : acteurs imprégnés de hargne et de frayeur, mise en scène nerveuse, scénario retors où lâcheté et bravoure se heurtent sans cesse pour le prix d’une respiration de plus. La densité humaine de ces figures à l’abandon et le climat de désolation, soutenus par le score lancinant de John Murphy, achèvent de faire de cette suite l’apothéose du film d’infectés. Depuis 28 Jours plus tard, personne n’a fait mieux. Indispensable.
*Bruno
3èx. Vostfr

A sa sortie les récompenses pleuvent:

Festival international du film fantastique de Neuchâtel : Meilleur long métrage,
Prix du cinéma indépendant britannique, Meilleur espoir, Meilleure réalisation technique
Prix Fright Meter
(Fright Meter Awards): Meilleur film d'horreur
Meilleur réalisateur: Juan Carlos Fresnadillo
Prix Rondo Hatton horreur classique
Meilleur film
Prix Schmoes d'or
(Golden Schmoes Awards) : Meilleur film d'horreur de l'année
Meilleur film de science-fiction de l'année
La plus grande surprise de l'année
Prix Scream du Meilleur film d'horreur
The Ultimate Scream (Meilleur film) Meilleure suite
Scène de l'année "Jump-From-Your-Seat"
Distinctions 2008:
Festival du cinéma espagnol de Malaga: Prix Eloy de la Iglesia
Prix BET Meilleur acteur
Prix de la bande-annonce d'or, Meilleur spot TV d'horreur, Meilleure affiche de film d'horreur
Prix du cinéma britannique du Evening Standard, Meilleure réalisation technique
Prix Empire du Meilleur film d'horreur

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