Photo empruntée sur Google, appartenant au site wrongsideoftheart.com
de Terence Fisher. 1969. Angleterre. 1h40. Avec Peter Cushing, Simon Ward, Veronia Carlson, Freddie Jones, Thorley Walters, Maxine Audley, George Pravda.
Sortie salles Angleterre: 22 Mai 1969
FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Terence Fisher est un réalisateur britannique né le 23 février 1904 à Londres (Maida Vale), et décédé le 18 juin 1980 dans la même ville.
1957 : Frankenstein s'est échappé, 1958 : Le Cauchemar de Dracula , 1958 : La Revanche de Frankenstein , 1959 : Le Chien des Baskerville , 1959 : L'Homme qui trompait la mort , 1959 : La Malédiction des pharaons, 1960 : Le Serment de Robin des Bois , 1960 : Les Étrangleurs de Bombay, 1960 : Les Maîtresses de Dracula, 1960 : Les Deux Visages de Docteur Jekyll , 1961 : La Nuit du loup-garou, 1962 : Le Fantôme de l'Opéra , 1962 : Sherlock Holmes et le collier de la mort, 1963 : The Horror of It All, 1964 : La Gorgone , 1965 : The Earth Dies Screaming, 1966 : L'Île de la terreur , 1966 : Dracula, prince des ténèbres , 1967 : La Nuit de la grande chaleur , 1967 : Frankenstein créa la femme, 1968 : Les Vierges de Satan, 1969: Le Retour de Frankenstein, 1974 : Frankenstein et le monstre de l'enfer.
Cinquième volet de la saga Frankenstein qu'entreprend une troisième fois Terence Fisher 11 ans après la Revanche de Frankenstein, Le Retour de Frankenstein s'avère sans nulle doute l'un des opus les plus hardcores dans la caractérisation fielleuse du Baron. Maître-chanteur vil, meurtrier et même violeur sans remords (la séquence audacieuse sera rajoutée en toute fin de tournage !), Frankenstein souhaite aujourd'hui renouer ses expériences illicites afin de transplanter le cerveau de son ancien adjoint, un médecin actuellement atteint de démence, dans le corps d'un cadavre. Délibéré à découvrir sa précieuse formule scientifique, il décide de le kidnapper de sa cellule psychiatrique parmi la complicité d'un jeune médecin et de sa concubine. Mais les relations toujours plus houleuses envers le trio iront notamment se compromettre avec l'autorité de la police, sur le qui-vivre depuis les étranges disparitions, et avant que la résurrection de la créature n'accomplisse sa vengeance.
Pourvu d'un scénario haletant à la construction une fois de plus infaillible, l'intrigue fertile en rebondissements tire également parti de son ressort dramatique dans le profil du jeune couple, Karl et Anna, contraints de participer au chantage de Frankenstein après un concours de circonstances malchanceuses. Baignant dans un climat erratique du fait de leurs stratégies véreuses à dépouiller un cadavre afin de ressusciter la conscience d'un docteur érudit, Le Retour de Frankenstein fait notamment la part belle à des moments de suspense parfois scrupuleux. A l'instar de l'apparition inopportune d'un bras humain remontant à la surface de la terre, faute d'une tuyauterie fendue, au moment même où la police ira se dépêcher sur les lieux ! Dominé par la prestance éminente de Peter Cushing, redoublant de cynisme pervers dans sa facture aussi immorale que perfide, l'intrigue est également alimentée par une foule de seconds-rôles à la dimension anxiogène. Particulièrement Maxine Audley endossant avec aigreur dépressive la femme dévouée du Dr Brandt. Freddie Jones lui donnant la réplique dans sa posture estropiée de créature violée de son identité. Sa prise de conscience sur son état hybride et sa conversation intime entretenue avec son épouse donnant lieu à des épisodes dramatiques particulièrement rigoureux. Enfin, pour incarner la compagne de Karl, Veronica Carlson exprime une poignante empathie dans sa fragilité de complice soumise d'autant plus violentée par le docteur et destinée Spoiler !!! à un sort des plus cruels. Fin du Spoil.
Passionnant par son intrigue retorse à suspense et les rapports contrariés impartis au trio maudit, cruellement impitoyable et donc encore plus audacieux que ces prédécesseurs pour l'entreprise pernicieuse de Frankenstein, Le Retour de Frankenstein renoue avec la flamboyance des deux premiers volets dans une ambiance bilieuse.
Bruno Matéï
3èx
D'accord avec toi, il s'agit d'un des meilleurs épisodes. J'ai eu la chance de le voir au ciné il y a quelques années en double programme avec la version de Frankenstein de K. Brannagh. Je te laisse deviner lequel avait le plus mal vieilli de deux !
RépondreSupprimer