Photo empruntée sur Google, appartenant au site moviepostershop.com
de Lucio Fulci. 1975. Italie. 1h48 (version non censurée). Avec Fabio Testi, Lynne Frederick, Michael J. Pollard, Harry Baird, Adolfo Lastretti, Tomas Milian.
Sortie salles France: 22 Juin 1983. Italie: 12 Août 1975. Interdit aux - de 18 ans lors de sa sortie en salles.
FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Lucio Fulci est un réalisateur, scénariste et acteur italien, né le 17 juin 1927 à Rome où il est mort le 13 mars 1996. 1966: Le Temps du Massacre, 1969 : Liens d'amour et de sang , 1971 : Carole, 1971: Le Venin de la peur,1972 : La Longue Nuit de l'exorcisme, 1974 : Le Retour de Croc Blanc, 1975: 4 de l'Apocalypse, 1976: Croc Blanc, 1977 : L'Emmurée vivante, 1979: l'Enfer des Zombies, 1980 : la Guerre des Gangs, 1980 : Frayeurs, 1981 : Le Chat noir, 1981 : L'Au-delà, 1981 : La Maison près du cimetière , 1982 : L'Éventreur de New York , 1984 : 2072, les mercenaires du futur, Murder Rock, 1986 : Le Miel du diable , 1987 : Aenigma, 1988 : Quando Alice ruppe lo specchio, 1988 : les Fantomes de Sodome, 1990 : Un chat dans le cerveau, 1990 : Demonia, 1991 : Voix Profondes, 1991 : la Porte du Silence.
Après s'être déjà prêté au western en 1966 avec l'excellent le Temps du Massacre, Lucio Fulci renoue avec le genre 9 ans plus tard pour nous laisser dériver vers un voyage initiatique (celui de l'espoir), la balade désenchantée d'un quatuor de marginaux livrés à l'errance au sein d'un no man's land. Au fil de leur périple indécis parfois jalonné de rencontres impromptues, telles cette communauté de pèlerins chrétiens ou ces mineurs venus applaudir la naissance du couple, ils finissent par fréquenter malgré eux le mal en personne, un vagabond solitaire sans foi ni loi (Tomas Milian, transi de vice par son regard reptilien !). Western atypique de par son atmosphère indicible où pointe un surréalisme mystique (l'escale dans le village fantôme où Bud se laisse divaguer vers une folie spirituelle) et dans son brassage des genres opposant les éclairs de violence d'une horreur proprement sadique (la fameuse torture de dépeçage et de crucifixion portée sur le corps du shérif vaudra à Fulci de sérieux problèmes avec la censure !), 4 de l'apocalypse ferait office de bad trip s'il n'était imprégné de mélancolie parfois poignante.
Tant auprès de son environnement tristement blafard que nos voyageurs arpentent en se confrontant à la mort la plus injustifiée, que des chansons "flower power" que Lucio Fulci contrebalance avec une émotion élégiaque. Epuisés par les semaines de marche et confrontés à la faim (ils iront jusqu'à se nourrir de rat et de chair humaine !!!), leurs pérégrinations s'attelle au parcours du combattant, épreuve de survie afin d'y dénicher une région plus pacifiste dans ce désert morose où ne règnent que pourriture et désolation. L'empathie accordée à ces quatre marginaux s'avère d'autant plus probante par leur solidarité amicale où l'espoir finira tout de même par percer malgré l'amertume de son épilogue (notamment ce parti-pris de vengeance expéditive). Quand à l'intervention symbolique de l'étranger au look "hippie", la dimension insolite de leur errance s'y renforce en sa présence pernicieuse (il ira jusqu'à droguer ses otages pour mieux les abuser !) et l'immoralité de ces exactions où seul compte le profit.
Ballade entre les tombes
Profondément putride, malsain et perpétuellement malaisant (au point de suffoquer), déroutant, élégiaque et insolite auprès de son atmosphère d'isolement où la naissance et la mort se rabattent sur une idéologie religieuse, mais aussi quelque peu touchant et envoûtant quant à l'excursion entamée par ces laissés pour compte dérivant au seuil des limbes, 4 de l'Apocalypse détonne par sa radicalité tranchée à détourner les codes du genre, notamment pour l'usage cru d'une violence putassière parfois au bord de la nausée. Un western horrifique à réhabiliter d'urgence tant il parvient à nous dépayser au sein de cet univers de décrépitude et à nous attacher parmi la cohésion de ces anti-héros en quête de havre de paix.
*Bruno
25.03.22. 4èx
L'avis de Mathias Chaput:
Lucio Fulci est un réalisateur incroyable qui est souvent là où on ne l'attend jamais !
Avec ce "4 de l'apocalypse" (quel titre ! à la fois énigmatique et attisant la curiosité), il délivre un genre en état de déliquescence (le western spaghetti) et le fait éclater par le biais du cinéma fantastique de façon sidérante, imbriquant des touches oniriques presque "felliniennes", le tout avec une intelligence de traitement remarquable !
Le lot de sadismes inhérent au cinéma du Maestro est présent également mais distillé avec la plus grande parcimonie, Fulci se consacrant davantage à un aspect moins populaire qu'ésotérique...
Il n'a pas choisi la facilité et son métrage risque de déconcerter les aficionados de Sergio Leone ou des westerns transalpins qui florissaient entre 1965 et 1970, la singularité de "4 de l'apocalypse" réside justement dans sa manière de ne rien faire comme ses prédécesseurs, transgressant les conventions et ouvrant à l'extrême les perspectives et les possibilités, que ce soit au niveau des décors que du scénario !
Les gunfights avec impacts de balle saignants n'arrivent qu'au prologue pour que l'action pure et dure laisse place à l'investigation et au voyage, voyage au bout d'un enfer que les personnages vont prendre en pleine face, la faim, le froid, la douleur seront bien retranscrits et l'ignoble aura lieu jusqu'à une séquence de cannibalisme qui provoquera l'effroi !
Au niveau de l'interprétation, Testi est littéralement habité par son rôle, Milian est incroyable de folie et de sadisme, et on retrouve même la trogne patibulaire de Donald "Zombie Holocaust" O' Brien en shériff...
Il y a un atypisme fulgurant dans "4 de l'apocalypse" que l'on ne retrouve nulle part ailleurs et qui en fait son intérêt et sa qualité, loin de tous les stéréotypes habituels...
Fulci a frappé très fort et ce western hors normes restera inoubliable car novateur !
Véritable coup de pied dans la fourmilière, il possède une aura si singulière qu'il s'avère inimitable, témoignant de la force exceptionnelle qu'avait Fulci pour donner sa "touch'" dans ses films...
Avec ce "4 de l'apocalypse" (quel titre ! à la fois énigmatique et attisant la curiosité), il délivre un genre en état de déliquescence (le western spaghetti) et le fait éclater par le biais du cinéma fantastique de façon sidérante, imbriquant des touches oniriques presque "felliniennes", le tout avec une intelligence de traitement remarquable !
Le lot de sadismes inhérent au cinéma du Maestro est présent également mais distillé avec la plus grande parcimonie, Fulci se consacrant davantage à un aspect moins populaire qu'ésotérique...
Il n'a pas choisi la facilité et son métrage risque de déconcerter les aficionados de Sergio Leone ou des westerns transalpins qui florissaient entre 1965 et 1970, la singularité de "4 de l'apocalypse" réside justement dans sa manière de ne rien faire comme ses prédécesseurs, transgressant les conventions et ouvrant à l'extrême les perspectives et les possibilités, que ce soit au niveau des décors que du scénario !
Les gunfights avec impacts de balle saignants n'arrivent qu'au prologue pour que l'action pure et dure laisse place à l'investigation et au voyage, voyage au bout d'un enfer que les personnages vont prendre en pleine face, la faim, le froid, la douleur seront bien retranscrits et l'ignoble aura lieu jusqu'à une séquence de cannibalisme qui provoquera l'effroi !
Au niveau de l'interprétation, Testi est littéralement habité par son rôle, Milian est incroyable de folie et de sadisme, et on retrouve même la trogne patibulaire de Donald "Zombie Holocaust" O' Brien en shériff...
Il y a un atypisme fulgurant dans "4 de l'apocalypse" que l'on ne retrouve nulle part ailleurs et qui en fait son intérêt et sa qualité, loin de tous les stéréotypes habituels...
Fulci a frappé très fort et ce western hors normes restera inoubliable car novateur !
Véritable coup de pied dans la fourmilière, il possède une aura si singulière qu'il s'avère inimitable, témoignant de la force exceptionnelle qu'avait Fulci pour donner sa "touch'" dans ses films...
Note: 10/10
mesrsi
RépondreSupprimerGrosse réputation. Super!
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