mardi 13 juin 2023

Star Trek 2, la Colère de Khan / Star Trek II: The Wrath of Khan

                                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Nicholas Meyer. 1982. U.S.A. 1h57 (Director's Cut). Avec William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, James Doohan, Walter Koenig, George Takei, Nichelle Nichols.

Sortie salles France: 20 Octobre 1982. U.S: 4 Juin 1982

FILMOGRAPHIE: Nicholas Meyer est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur américain, né le 24 Décembre 1945 à New-York. 1979: C'était demain. 1982: Star Trek 2. 1983: Le Jour d'Après. 1985: Volunteers. 1988: Les Imposteurs. 1991: Company Business. 1991: Star Trek 6. 1999: Vendetta.


Un spectacle adulte, intelligent, maîtrisé, sincère, révérencieux, poignant (sacré final !), parfois épique, sobrement équilibré, notamment par son récit bien conté.
*Bruno

                                       Une chronique de Grand-Alf que j'approuve à 95%.

Bataille au-delà des étoiles.

Les fans de l'époque ayant accueilli assez froidement le premier opus cinématographique, il est donc décidé de laisser de côté l'approche mystico-métaphysique pour un spectacle plus simple, plus direct, cette fois sous la direction de Nicholas Meyer, cinéaste nous ayant offert juste avant l'excellent "C'était demain". Considéré par beaucoups de trekkies comme le meilleur de la saga (avec le 6, également réalisé par Meyer), "Star Trek 2" est effectivement supérieur à son modèle (du moins en ce qui me concerne), certes moins ambitieux dans ses thèmes mais mieux rythmé et offrant un divertissement bien plus trépidant et spectaculaire.

Non dénué de défauts (c'est un "Star Trek" quand même), il pose cependant les bases de ce que sera la saga cinématographique, jouant beaucoup sur l'humour ("Glander dans le cosmos, c'est un boulot pour les jeunes.") et sur les interactions des personnages, tous incarnés avec talent. On retiendra également un méchant d'une belle envergure (superbe Ricardo Montalban), quelques séquences délicieusement crasspec et surtout, un sacrifice final inattendu et émouvant, qui provoquera cependant la colère des fans de la première heure.

Gand-Alf (Sens Critique)
8


                                    Une seconde chronique de Docteur Jivago que j'approuve à 80% (je ne suis  particulièrement pas d'accord avec lui quand il relève le jeu outrancier de l'acteur Ricardo Montalban)

Khan la fin approche...
Dans cette suite du réussi premier opus, c'est Nicholas Meyer qui prend les commandes derrière la caméra pour nous faire suivre l'USS Entreprise et son équipage qui vont se retrouver face à un ancien ennemi de l'Amiral Kirk qui ne cherche que la vengeance envers ce dernier.

Cette suite prend une direction différente du premier opus et offre notamment plus d'action sans pour autant tomber dans la surenchère, loin de là même. Pari réussi pour cet épisode qui s'avère plaisant à suivre, notamment grâce à ses protagonistes que l'on retrouve, surtout Kirk et Spock ainsi que le méchant, rongé par une haine envers Kirk et qui s'avère aussi diabolique qu'outrancier (en même temps, l'acteur en fait des caisses !). Si les questionnements sur les personnages sont bien écrits, notamment ceux de Kirk sur son avenir puis son passé ainsi que le rapport à la vie et à l'humain de Spock, celle entre les personnages laisse parfois à désirer, notamment entre Kirk et son fils. Efficace et bien foutu, cet opus tient tout le long en haleine. Le côté un peu kitsch et 80's donne un charme plutôt sympathique à un ensemble qui ne manque ni d'humour, ni d'émotion, notamment dans son surprenant final. La richesse de l'univers est toujours l'une des principales réussites, où ici on se retrouve entre divers planètes, vaisseaux, machine (notamment Genesis)..., le tout bénéficiant d'effets spéciaux et maquettes réussis, tout comme la musique de James Horner.

Un second opus franchement réussi qui prend une voie différente de celui de Robert Wise pour offrir un beau spectacle sans temps morts, parfois surprenant et bénéficiant d'un univers et de personnages que l'on prend plaisir à suivre.

Docteur_Jivago (Sens Critique)
7


Récompenses
: Saturn Awards 1983 : meilleur acteur pour William Shatner, meilleur réalisateur pour Nicholas Meyer


samedi 10 juin 2023

Alibi.com 2

                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Philippe Lacheau. 2023. France. 1h27. Avec Philippe Lacheau, Élodie Fontan, Tarek Boudali, Julien Arruti, Nathalie Baye, Didier Bourdon, Arielle Dombasle, Gérard Jugnot, Catherine Benguigui.

Sortie salles France: 8 Février 2023

FILMOGRAPHIE: Philippe Lacheau est un acteur, réalisateur, scénariste et animateur français né le 25 juin 1980 à Fontenay-sous-Bois dans le Val-de-Marne. 2014 : Babysitting - coréalisé avec Nicolas Benamou. 2015 : Babysitting 2 - coréalisé avec Nicolas Benamou. 2017 : Alibi.com. 2018 : Nicky Larson et le Parfum de Cupidon. 2021 : Super-héros malgré lui. 2023 : Alibi.com 2. 


Cocasse, burlesque et (davantage) hilarant de bout en bout, avec une pointe de tendresse étonnamment émotive.
4 267 389 entrées à ce jour si bien qu'Alibi.com 2 continue de percer au box-office à ce jour du 10 Juin 2023. Or, on peut déjà confirmer que la dernière comédie de la bande à Fifi est dores et déjà son plus grand succès commercial amplement mérité tant il cumule gags (parfois scatos) et cocasseries à rythme insensé que n'aurait renié son alter-ego de toujours, les ZAZ. D'ailleurs, les initiés indéfectibles de Lacheau avouent sans réserve qu'il s'agit de sa comédie la plus drôle et déjantée depuis son 1er né oh combien débridé: Babysitting. Car relever la gageure de surpasser le 1er "Alibi" tient du prodige tant Lacheau et son équipe dégénérée ont une fois de plus redoublé d'insolence, de provocations, d'intelligence et d'inventivité pour combler leur public avide de tartes à la crème, gros mots, quiproquos hyperboliques (euphémisme) et gags cartoonesques, comme le souligne son hallucinant final anthologique digne d'un Tex Avery en mode "Bip Bip le coyote". 


Car si on est en droit de ne pas adhérer à l'humour tantôt ubuesque, tantôt grossier, sciemment ridicule de la Bande à Fifi, on ne peut nier que nos farceurs se sont démenés tels des forcenés hystérisés à nous concocter un vrai scénario en roue libre autour de leurs pitreries puisque incessamment renouvelé à chaque minute eu égard de l'incroyable énergie, l'exubérante moisson d'idées saugrenues que traversent nos héros jamais à court de carburant à travers leurs stratégies du simulacre hiérarchisé avec autant de maladresse que d'une pointe de providence. 


Bref, ça déménage à mort, partagé entre le sourire (jamais forcé) et le rire nerveusement vrillé au fil d'une attraction foraine de tous les diables. TOUS les acteurs et seconds-rôles pétulants se prêtant au jeu de la déconnade la plus cintrée avec une ferveur, une spontanéité non simulée sincèrement communicative. Si bien que comme de coutume, on a beau suivre (la mine parfois un tantinet éreintée par son rythme intrépide) les bévues et quiproquos plus grotesques les uns que les autres, on marche à fond tant la bande à Fifi nous transmet sans modération aucune leur générosité et leur sincérité avec une bonhomie terriblement expressive (on sent qu'ils s'amusent autant que nous à l'intérieur de l'écran, notamment auprès de leur amour intègre pour le "cinéma"). A l'instar de son final inscrit dans la tendresse d'une fidélité conjugale se permettant en outre d'émouvoir le spectateur avec une foi inébranlable. Non, décidément, la Bande à Fifi reste à mes yeux, et de loin, les meilleurs comiques de leur génération à travers leur parcours quasi sans faute de cumuler les comédies cintrées de manière hyper inspirée (qui plus est en prime d'une réalisation technique, à l'instar de l'incroyable séquence en split screen) sans s'appesantir de l'ombre d'une quelconque lassitude et encore moins d'une prétention intempestive.

*Bruno

jeudi 8 juin 2023

The Doom Generation

                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Greg Arakis. 1995. U.S.A/France. 1h23. Avec James Duval, Rose McGowan, Johnathon Schaech, Cress Williams, Skinny Puppy, Dustin Nguyen, Margaret Cho

Sortie salles France: 15 Novembre 1995 (Int - 16 ans). U.S: 27 Octobre 1995.

FILMOGRAPHIEGregg Araki est un réalisateur, scénariste, monteur, producteur de cinéma et directeur de la photographie américain, né le 17 décembre 1959 à Los Angeles (États-Unis). 1987 : Three Bewildered People in the Night. 1989 : The Long Weekend (O'Despair). 1992 : The Living End. 1993 : Totally F***ed Up. 1995 : The Doom Generation. 1997 : Nowhere. 1999 : Splendeur (Splendor). 2004 : Mysterious Skin. 2007 : Smiley Face. 2010 : Kaboom. 2014 : White Bird. 

Authentique film culte n'ayant pas pris une ride à la (douloureuse) revoyure, The Doom Generation se décline en pur film punk sous couvert de cinéma underground à la liberté de ton explosive. Tant et si bien que Greg Arakis n'a ni froid aux yeux ni aux oreilles pour nous conter dans un esprit BD vitriolé l'équipée folingue d'un couple de jeunes paumés accompagnés d'un étranger aussi marginal qu'eux pour y semer durant leur périple routier désordre, chaos et morts accidentelles. Foncièrement provocateur, vulgaire et cru, tant auprès de ces dialogues acérés (bon Dieu que ça pique !) que de ses coïts dévergondés avides d'expérience nouvelle, The Doom Generation est une expérience de cinéma difficilement oubliable sitôt le générique mélancolique clos. 

Car cet OFNI a beau conjuguer sans nul complexe malaise, fougue, bonne humeur et rire grinçant (à l'instar de ses séquences gores à la fois décalées, ubuesques que n'aurait renié Troma), il s'y dégage derrière ses moults bravades un vent de liberté exaltant auprès de l'éthique désabusée de ses protagonistes en perdition. Un manifeste infiniment tendre et sincère sur une jeunesse déboussolée livrée à elle même et donc ivre de sensations pour se raccrocher aux plaisirs de la drogue, de l'alcool, de la chair et de la junk-food afin d'y compenser leur ennui au sein d'une société intolérante (notamment au niveau de son cri d'alerte contre l'homophobie) dénuée de compassion et de compréhension. The Doom Generation finissant par provoquer une émotion si fragile après nous avoir dressé aussi crûment le profil dégingandé de ces gamins délurés s'efforçant de trouver un sens à l'existence d'une cruauté inextinguible (tant auprès de leur témoignage morbide avec un chien embouti que de son final traumatique, estampillé "extrême droite" à la limite du soutenable). 


No Futur.
Oeuvre expérimentale à la fois grave, débridée, onirique et lumineuse à nous pénétrer 1h23 durant dans les états d'âme fébriles de ces punks hédonistes ivres d'amour et de passion au grand dam de leurs angoisses spirituelles, métaphysiques, The Doom Generation nous laisse KO d'amertume passée l'explosion de violence d'une société arbitraire réfractaire au politiquement incorrect, à la subversion libertaire. 
Pour Public Averti.

*Bruno
3èx vostfr

mardi 6 juin 2023

Le Poignard Volant / To ching chien ko wu ching chien. Prix spécial 15e cérémonie des Golden Horse Film Festival and Awards.

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site dvdfr.com

de Chu Yuan. 1977. Hong-Kong. 1h36. Avec Ti Lung, Ching Li, Derek Yee, Yueh Hua, Candice Yu, Ku Feng 

Sortie salles Hong-Kong: 14 Octobre 1977

FILMOGRAPHIE: Chu Yuan (楚原 en chinois, donnant Chor Yuen dans une transcription du cantonais) est un réalisateur hongkongais né le 8 octobre 1934 à Canton, décédé le 21 février 2022, . 1972 : Intimate Confessions of a Chinese Courtesan. 1972 : Le Tueur de Hong-Kong. 1973 : The House of 72 Tenants. 1973 : Haze in the Sunset. 1974 : Sex, Love and Hate. 1976 : La Guerre des clans. 1976 : Farewell to a Warrior. 1976 : Le Sabre Infernal. 1976 : The Web of Death. 1977 : Le Complot des Clans. 1977 : Le Tigre de Jade. 1977 : Death Duel. 1977 : Le Poignard volant. 1978 : Clan of Amazons. 1978 : L'Île de la bête (en) (Legend of the Bat). 1978 : Swordsman and Enchantress. 1978 : Heaven Sword and Dragon Sabre. 1978 : Heaven Sword and Dragon Sabre 2. 1979 : Full Moon Scimitar. 1980 : Bat Without Wings. 1988 : Diary Of A Big Man. 1990 : The Legend Of Lee Heung Kwan. 1990 : Blood Stained. Tradewinds. 1990 : Sleazy Dizzy. 

Confus par son histoire ramifiée partant davantage dans tous les sens et sa multitude de personnages perfides ne cessant de s'entrecroiser avec, 2 héros à la clef opposés à 2 déesses ambigues, Le Poignard volant n'en n'est pas moins un spectacle assez fascinant par son ambiance indomptable, épique par son action en roue libre (même si fréquemment concise) et d'un esthétisme onirique alambiqué. A revoir pour ma part afin de mieux dompter sa topographie narrative et identifier sa foule de persos en proie à la suspicion, la trahison, l'interrogation et la perplexité. 

*Bruno
2èx

                                         Ci-joint la critique plus détaillée de philippequevillart

La mort aux trousses

Une nouvelle adaptation du romancier Gu Long pour Chor Yuen, avec de l'intrique et un foisonnement de personnages hauts en couleur. Le tout est grandement mis en scène et propose une approche esthétique nouvelle, certaines scènes étant tournées dans de superbes décors extérieurs.

L'histoire : Li Hsin-Huan (TI Lung) un épéiste malade et alcoolique, revient de longues années d’exil pour venir en aide à celle qu'il aima jadis. En effet, cette dernière est menacée par un étrange assassin, malin et particulièrement doué dans l'art du maniement des armes. Arrivé sur place, accompagné de son fidèle compagnon Chuan-jia (Fan Mei Sheng), il est soupçonné lui-même d'être l'assassin. Pris en défaut, il tentera lui-même de dénouer les ficelles d'une intrigue bien complexes...

Le concept de base commence à couler de source si l'on veut bien s'intéresser à l’œuvre de ce cinéaste trop longtemps méconnu en Occident, mais réserve encore une fois quelques surprises esthétiques et une intrigue toujours passionnante. Même si cette fois l'intrigue a parfois tendance à s'égarer dans tous les sens. de plus, le foisonnement de personnages divers qui viennent et sortent de la scène, peut s'avérer fatal au spectateur non initié.

L'intrigue est assez sommaire, puisqu'elle propose de suivre le personnage de Ti Lung dans sa quête de vérité, et de croiser avec lui tout un tas de personnage hauts en couleurs. L'épée est une nouvelle fois au centre de l'intrigue, puisque c'est elle, ou plutôt son maniement qui sert de langage commun entre les différents protagonistes de l'intrigue. Les combats sont une nouvelle fois bien chorégraphiés par le maître Tang Chia, mais ne propose pas de véritables chorégraphies alléchantes, le combat proprement dit n'étant pas l'apanage du maître du thriller médiéval. Il préfère s'attarder sur ses personnages et égarer le spectateur dans des faux-semblants avec tous les artifices et effets habituels.

Esthétiquement, le film innove, proposant les habituels décors kitsch, fleuris où l'ont peut croiser de jolies créatures, là, rien de bien nouveau, mais également de superbes décors extérieurs enneigés. Quelques passages montrant le déplacement de personnages en grand plan dans des décors que la neige magnifient, touchent au suprême. Avec une approche esthétisante proche du grand King Hu. Encore une réussite de la part d'un cinéaste qui a fait du wu xia pian un véritable champ d'expérimentation pour ses recherches picturales et son sens inouï de la composition.

Théâtral et grave, son cinéma donne matière à réflexion, à se malmener les méninges même parfois, mais propose toujours des personnages passionnants et de véritables intrigues.

Le Poignard Volant, même s'il n'est pas le sommet de son art, tellement le foisonnement excessif de personnages égare parfois l'intrigue principale, demeure tout de même un excellent wu xia pian esthétiquement réussi.

7/10

Écrit par philippequevillart (sens critique)

mercredi 31 mai 2023

Un papillon aux ailes ensanglantées / Una farfalla con le ali insanguinate / Cran d'Arrêt

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Ducio Tessari. 1971. Italie. 1h39. Avec Helmut Berger, Giancarlo Sbragia, Evelyn Stewart, Wendy D'Olive, Günther Stoll, Silvano Tranquilli 

Sortie salles France:  ?  Italie: 10 Septembre 1971

FILMOGRAPHIE: Duccio Tessari, de son vrai nom Amadeo Tessari, né le 11 octobre 1926 à Gênes et mort d'un cancer le 6 septembre 1994 à Rome, en Italie, est un réalisateur et scénariste italien. 1962: Les Titans. 1963 : Le Procès des doges ou Le Petit boulanger de Venise. 1964 : La sfinge sorride prima di morire - stop - Londra. 1965 : Una voglia da morire. 1965 : Un pistolet pour Ringo . 1965 : Le Retour de Ringo. 1966 : Très honorable correspondant. 1967 : Per amore... per magia... 1968 : Meglio vedova. 1968 : Le Bâtard. 1968 : Un train pour Durango. 1969 : Mort ou vif... de préférence mort. 1970 : Quella piccola differenza. 1970 : La Mort remonte à hier soir. 1971 : Cran d'arrêt. 1971 : Forza G. 1971 : Et viva la révolution ! 1973 : Les Grands Fusils. 1973 : Les Enfants de chœur. 1974 : L'Homme sans mémoire. 1974 : Les Durs. 1975 : Zorro. 1976 : Les Sorciers de l'île aux singes 1976 : La madama. 1978 : Le Crépuscule des faux dieux. 1981 : Un centesimo di secondo. 1985 : Tex Willer e il signore degli abissi. 1985 : Baciami strega (TV). 1986 : Bitte laßt die Blumen leben. 1987 : Una grande storia d'amore (TV). 1990 : Au bonheur des chiens. 1992 : Beyond Justice. 1994 : Le Prince du désert.


Relativement de faible réputation (quand bien même il est resté inédit en salles en France), Un papillon aux ailes ensanglantées est à mon sens subjectif un Giallo mineur faute de son absence de suspense et d'un rythme défaillant cumulant sans intensité enquête policière (avec la collaboration de la police scientifique nous précisera le générique de fin), scènes de prétoire, étreintes lubriques (parfois déviantes) et ambiance horrifique timorée, à l'instar des exactions hors-champs. Et ce en dépit d'un photo et d'une mise en scène soignées, d'une sublime partition au clavecin de Gianni Ferrio et d'un bon acting bien connu des amateurs, bien que Helmut Berger semble effacé, peu concerné par ce qui se trame autour de lui. On se console tout de même avec son final élégiaque d'une beauté romantique langoureuse par son onirisme candide (quand bien même l'élément du "papillon" se justifie) où l'émotion perce enfin au gré d'un montage scrupuleux autrement plus convaincant que ce qui nous fut préalablement illustré sans génie ni passion. A voir par curiosité sans laisser de souvenir impérissable. 


*Bruno

mardi 30 mai 2023

Intimate confessions of a chinese Courtesan / Ai nu

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site rakuten.com

de Chu Yuan. 1972. Hong-Kong. 1h31. Avec Lily Ho, Betty Pei Ti, Yueh Hua

Sortie salles Hong Kong: 9 juillet 1972 

FILMOGRAPHIE: Chu Yuan (楚原 en chinois, donnant Chor Yuen dans une transcription du cantonais) est un réalisateur hongkongais né le 8 octobre 1934 à Canton, décédé le 21 février 2022, . 1972 : Intimate Confessions of a Chinese Courtesan. 1972 : Le Tueur de Hong-Kong. 1973 : The House of 72 Tenants. 1973 : Haze in the Sunset. 1974 : Sex, Love and Hate. 1976 : La Guerre des clans. 1976 : Farewell to a Warrior. 1976 : Le Sabre Infernal. 1976 : The Web of Death. 1977 : Le Complot des Clans. 1977 : Le Tigre de Jade. 1977 : Death Duel. 1977 : Le Poignard volant. 1978 : Clan of Amazons. 1978 : L'Île de la bête (en) (Legend of the Bat). 1978 : Swordsman and Enchantress. 1978 : Heaven Sword and Dragon Sabre. 1978 : Heaven Sword and Dragon Sabre 2. 1979 : Full Moon Scimitar. 1980 : Bat Without Wings. 1988 : Diary Of A Big Man. 1990 : The Legend Of Lee Heung Kwan. 1990 : Blood Stained. Tradewinds. 1990 : Sleazy Dizzy. 

Encore une perle luminescente estampillée Shaw Brothers. Une oeuvre féministe où le saphisme fait la part belle à une vendetta de longue haleine qu'on ne pu prévoir. A l'instar de son cheminement meurtrier (étonnamment et étrangement) permissif et de son renversant épilogue aussi magnifique que d'une cruauté sans égale. Ainsi donc, Intimate confessions of a Chinese Courtesan est un spectacle sulfureux où se conjugue érotisme, tendresse, tortures et combats au sabre parmi l'efficacité d'un script couillu quant à la stratégie vindicative s'esquissant sous nos yeux sous le pilier d'un amour indéfectible (tout du moins du point de vue de la dominatrice). Et c'est bien là la grande originalité du récit que de nous attacher à une justicière stoïque soumise à sa souveraine sans pitié éperdument amoureuse de son esclave. 

Comme de coutume, si les séquences d'action martiale demeurent toujours plus épiques au fil d'une provocation féministe dénuée de complexe à brimer l'homme lubrique; attendez de contempler les 20 ultimes minutes littéralement anthologiques. Tant pour les festivités de son aspect sanglant qu'homérique. Si bien que Tarantino s'en est inspiré pour Kill Bill (rien que ça). Enfin, de par son climat tantôt onirique (les chambres aux draps roses de soie arborées en permanence à l'écran), on retient également à 2 uniques reprises l'intonation baroque d'une partition musicale terriblement envoûtante lors de la relation intime entre la dominatrice et son esclave sexuelle séparée par les valeurs du Bien et du Mal. Ainsi, par cette charge émotionnelle d'une trouble sensualité, Intimate Confessions... atteint des sommets d'immersion capiteuse eu égard de son pouvoir de fascination émanant du duo galvaudé et de sa conclusion funeste prenant tout son sens quant à sa réflexion amère impartie au mobile de la vengeance.  

Une perle flamboyante donc à la fois étrange, baroque, déroutante, violente et sensuelle abordant sous un angle aussi singulier qu'incongru une romance vampirique terriblement félonne. 

*Bruno
3èx. Vostfr

lundi 29 mai 2023

Tin et Tina

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Rubin Stein. 2023. Espagne. 2h00. Avec Milena Smit, Jaime Lorente, Carlos González Morollón, Anastasia Russo, Teresa Rabal, Sergio Ramos

Diffusé sur Netflix: 26 Mai 2023

FILMOGRAPHIE: Rubin Stein est un réalisateur et scénariste espagnol. 2023: Tin et Tina. 

Encore une belle surprise que nous offre là Netflix, une proposition hispanique renouant avec l'horreur adulte en y dénonçant la fanatisme religieux du point de vue de ce qu'il y a de plus innocents, des enfants placés dans un couvent qu'un jeune couple décide d'adopter. Or, rapidement, ces jumeaux se comportent de manière obsessionnelle avec la religion au point de mettre en pratique certains versets de la Bible. Elégamment filmé (cadrages alambiqués) au sein d'une photo limpide mettant en valeur une pléthore d'images stylisées chargées de poésie; Tin et Tina joue efficacement la carte de l'angoisse (palpable) et du suspense émoulu lorsqu'un couple est davantage tourmenté par les actes déraisonnés de leurs enfants en proie à une doctrine chrétienne. 

Et si toutes les séquences anxiogènes puis dramatiques demeurent fatalement assez prévisibles, la maitrise de la mise en scène si attentionnée et le talent des acteurs à la force d'expression tourmentée (même si on peut juger discutable certains comportements un tantinet incohérents) parviennent un instaurer un climat malaisant constamment hypnotique, notamment eu égard de la cruauté des épisodes les plus graves franchement éprouvants (voir mêmes à la limite du supportable tant la gêne m'a pris à la gorge). A point tel que l'ambiance domestique régie dans cette vaste demeure s'avère davantage irrespirable, tant auprès des agissements sournois des enfants que des points de vue antinomiques du père et de la mère s'efforçant de relativiser tout en s'inquiétant (dans leur caractère distinct) de la posture équivoque des enfants habités par leur religion. Qui plus est, affublés de cheveux blancs et d'un visage au teint blême, ils réussissent sans ambages à susciter angoisse, malaise et inquiétude exponentielle au fil d'un cheminement évolutif plus intelligent et surprenant qu'escompté quant à la culpabilité de ces  derniers qu'une mère refusait finalement d'éduquer par impuissance et désarroi.

Les Innocents
Excellent suspense horrifique au climat étouffant de par le vortex de ces confrontations psychologiques soumises aux règles du Bien et du Mal, Tin et Tina doit beaucoup de son intensité dramatique grâce à l'intelligence de son script dénué de grand-guignol et de racolage au profit d'une psychologie torturée. Le réalisateur primant sur un réalisme froid à la fois vénéneux, onirique, insidieux, pour jouer avec nos nerfs et provoquer l'incommodité au sein de cette famille infortunée perturbée par une étique démiurge. Poignant.

*Bruno

Ci-joint la chronique de Jérôme André tranchant

Coup de coeur 
Sur Netflix. 

En 1981, en Espagne, Lola et Adolpho se marient.  Lola est enceinte de deux enfants.  En sortant de l'église, lola saigne.  Elle a perdu ses deux enfants.  Six mois après, le couple décide d'adopter.  Ils vont aller dans un orphelinat tenu par une religieuse.  Lola a un coup de coeur pour des jumeaux de 7 ans.  Ils se prénomment Tin et Tina.  Ils sont blonds, yeux bleus, teints livide.  Les deux enfants sont aussi très pieux.  Le couple les adoptent.  Lola va découvrir que ses enfants sont très particuliers. 

Il y avait très longtemps que je n'avais pas ressenti ce sentiment d'être dérangé devant mon écran.  Le réalisateur se sert de certains clichés du cinéma d'horreur pour les détourner.  Il ne le fait pas de manière spectaculaire, il le fait de manière très insidieuse.  On ne s'attend jamais à ce qu'il va se passer.  Bien sûr, le cinéaste Rubin Stein s'amuse avec des références cinématographiques, on pense à Hitchcock, Polanski et Bunuel mais il se sert de ses influences pour tromper le spectateur.  Et puis par les temps qui courent un film d'horreur anticlérical, ça fait du bien.  Ce métrage ne pourrait pas être produit par les états-unis.  Le réalisateur garde son identité espagnole, ce qui lui permet de taper sur le machisme avec une grande violence.  Le dernier tiers du film est un tour de force. Il s'agit d'un plan séquence terriblement angoissant.  Donc "Tin et Tina" est une réussite dans le genre gothique.  Et ça fait un bien fou.

Critique de Thierry Savastano

Top 2023

Tin & Tina ⭐️⭐️⭐️⭐️ 2023 vf 1h59 4K 

❤️Coup de Coeur❤️

Après une fausse couche traumatisante, un jeune couple adopte dans un couvent de curieux jumeaux dont l'obsession pour la religion ne tarde pas à perturber la famille.

👉Pépite Netflix !

Cette opposition forte de l'église et de son icône principal DIEU a travers un duo de petits monstres est le point central de cette pépite hispanique ou l'ambiance y est terriblement effrayante, une trame lente mais bien succulente, un long métrage obscure teinté d'humour noir qui nous plonge dans une histoire horrifique psychologique tordue mais jouissive. 

vendredi 26 mai 2023

Sisu : de l'or et du sang

                                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Jalmari Helander. 2022. Finlande/U.S.A. 1h31. Avec Jorma Tommila, Aksel Hennie, Jack Doolan, Mimosa Willamo, Onni Tommila

Sortie salles France: 21 Juin 2023. Finlande: 27 janvier 2023

FILMOGRAPHIEJalmari Helander est un réalisateur et un scénariste finlandais né le 21 juillet 1976.
2010 : Père Noël Origines (Rare Exports: A Christmas Tale). 2014 : Big Game (également coscénariste). 2022 : Sisu : de l'or et du sang (Sisu). 

Sacrée (pochette) surprise que ce Sisu du réalisateur du savoureux Rare Export (en français Père Noël Origines), si bien que le finlandais Jalmari Helander nous livre un actionner hyperbolique ne ressemblant à nul autre si j'ose dire. Dans la mesure où les séquences homériques, toutes plus invraisemblables les unes que les autres, parviennent à transcender l'improbable avec un degré de fascination inédit dans le paysage bourrin eu égard de son réalisme cinglant (euphémisme), comme du portrait imparti à ce vieillard increvable (pour ne pas dire immortel comme le sous-entend sa réputation quasi surnaturelle après avoir exterminé plus de 300 russes). On peut d'ailleurs même le décliner en nouvelle icone du cinéma d'action que campe Jorma Tommila avec un mutisme expressif particulièrement viscéral. Le spectacle furibond adoptant un parti-pris laconique, sans doute aussi pour s'extirper de la convenance afin d'imposer sa personnalité propre comme le souligne avec astuce l'aura proverbiale du héros du 3è âge que tout un chacun (ou presque) redoute. 

L'aspect fascinatoire du récit linéaire (seul contre tous, Aatami Korpi tente de fuir des nazis après avoir découvert des lingots d'or dans un champs) découlant de son ambiance quasi mystique renforcée de l'inventivité des ripostes de survie se renouvelant incessamment au gré d'idées folingues génialement jouissives. Et ce aussi grotesques ou ubuesques soient les pires situations de self-défense ou d'entrave (la pendaison, la confrontation aérienne). Or, si au départ on peine à croire à ce qui se déroule sous nous yeux tout en éprouvant un plaisir ludique (quelque peu nostalgique par son aspect "grindhouse"), la maîtrise de la réalisation, la dose de dérision injectée fréquemment aux moments les plus barbares ou héroïques, et enfin sa fulgurance visuelle à damner un saint (les images de désolation, crépusculaires, solaires, demeurent magnifiques d'onirisme quasi surnaturel - certains plans éthérés évoquant même l'Au-delà de Fulci -) nous immergent dans l'aventure cinétique avec une générosité immodérée. Quand aux gueules striées des méchants nazis tous plus triviaux les uns les autres (avec un leader hyper charismatique), ils se taillent un charisme insalubre (sang, sueurs, terre noire se confondent sur les visages en perdition) génialement expressif afin de mieux les haïr et croire en leur véracité criminelle. 

Moment de péloche vrillé du Samedi soir d'une ultra violence jubilatoire (ça en est même parfois cartoonesque), Sisu s'avère peut-être LE film d'action de l'année 2023 (ce que aurait dû être d'ailleurs la saga surfaite John Wick auquel il prête quelques clins d'oeils ou encore Rambo 5 que Stallone doit sans doute secrètement envier). Truffé d'action 1h25 durant sans trop se prendre au sérieux et avec une évidente volonté d'en foutre plein la vue au gré d'une inventivité déconcertante, Sisu honore généreusement le divertissement régressif avec un degré de fascination inédit pour le genre. A point tel que tout en étant conscient de son invraisemblance en roue libre, on finit presque par croire à l'alchimie indestructible de ce guerrier silencieux tant le personnage résilient nous impressionne sans cesse à cumuler les bravoures, entre providence et invention désarmantes. 

*Bruno

Récompenses: meilleur film, meilleur acteur pour Jorma Tommila, meilleure photographie, meilleure musique au Festival international du film fantastique de Catalogne 2022 (Sitges). 

mardi 23 mai 2023

La guerre des Clans / Liu xing hu die jian / Killer Clans

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site dvdfr.com

de Chu Yuan. 1976. 1h41. Hong-Kong. Avec Tsung Hua, Ku Feng, Lo Lieh, Yueh Hua, Ching Li

Sortie salles Hong-Kong: 20 Mars 1976

FILMOGRAPHIE: Chu Yuan (楚原 en chinois, donnant Chor Yuen dans une transcription du cantonais) est un réalisateur hongkongais né le 8 octobre 1934 à Canton, décédé le 21 février 2022, . 1972 : Intimate Confessions of a Chinese Courtesan. 1972 : Le Tueur de Hong-Kong. 1973 : The House of 72 Tenants. 1973 : Haze in the Sunset. 1974 : Sex, Love and Hate. 1976 : La Guerre des clans. 1976 : Farewell to a Warrior. 1976 : Le Sabre Infernal. 1976 : The Web of Death. 1977 : Le Complot des Clans. 1977 : Le Tigre de Jade. 1977 : Death Duel. 1977 : Le Poignard volant. 1978 : Clan of Amazons. 1978 : L'Île de la bête (en) (Legend of the Bat). 1978 : Swordsman and Enchantress. 1978 : Heaven Sword and Dragon Sabre. 1978 : Heaven Sword and Dragon Sabre 2. 1979 : Full Moon Scimitar. 1980 : Bat Without Wings. 1988 : Diary Of A Big Man. 1990 : The Legend Of Lee Heung Kwan. 1990 : Blood Stained. Tradewinds. 1990 : Sleazy Dizzy. 

Synopsis: Sur les ordres d'un employeur à l'identité secrète, Meng Sheng-hun, un tueur renommé, est engagé pour éliminer Sun Yu, chef du clan martial de la Porte-du-Dragon. L’assassin doit donc s'infiltrer au sein du clan sous une fausse identité pour tenter de gagner la confiance de sa future victime. Mais la détermination habituelle du tueur solitaire est remise en question lorsqu'il croise par hasard une charmante et mystérieuse femme dans la Forêt aux Papillons...

(Enième) Trésor de la Shaw Brothers exhumé de l'oubli par Wild Side Video, La Guerre des Clans fascine à point tel que l'on reste perpétuellement happé par sa thématique fondée sur la félonie amicale irriguant l'entièreté de l'intrigue. Car en dépit des nombreuses scènes d'action toutes plus impressionnantes les unes que les autres par sa chorégraphie gracile et son inventivité baroque, c'est la densité de l'histoire et les personnages vengeurs qui nous impliquent à corps perdu d'où émane une réflexion contre la corruption du pouvoir engendrant règlements de compte et ripostes sanglantes à un moment propice de soif de gloire. Pour autant, de par l'efficacité des divers traitres et stratagèmes afin d'éliminer l'oncle Sun Yu, chef du clan Lung Men, découle une poésie vernale afin d'y extraire la pureté de l'amour en nous rappelant aussi que la vie demeure aussi éphémère qu'un papillon. 

Ainsi, de par la puissance de ces thématiques imparties à la trahison et au sens loyal de l'amitié, la mort hante chaque protagoniste, tant auprès de leur sens du sacrifice, de leur bravoure héroïque (quasi suicidaire) que de leur refus de céder à la peur face à la fatalité du trépas. Et si je ne suis guère un afficionado du genre quant à connaître sur le bout des ongles le genre (l'art martial j'entends) et ses inépuisables références, La Guerre des Clans m'a tant émotionnellement impliqué, fasciné (notamment pour son contexte historique), dépaysé (la beauté de sa photographie, son jardin onirique), interloqué (son érotisme couillu pour l'époque auprès d'une séduction parfois vénéneuse ou autrement innocente) qu'il me semble confiné au chef-d'oeuvre. 

*Bruno
2èx

lundi 22 mai 2023

Yeti, le Géant d'un autre Monde / Yeti - Il gigante del 20° secolo

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site ebay.fr

de Gianfranco Parolini. 1977. Italie. 1h41. Avec Donal O'Brien, Mimmo Crao, Antonella Interlenghi, Tony Kendall, John Stacy

Sortie salles France: 1er août 1979. Italie: 23 Décembre 1977

FILMOGRAPHIE: Gianfranco Parolini est un réalisateur italien né le 20 février 1925 à Rome et mort dans la même ville1 le 26 avril 2018. Il a également été scénariste, acteur, producteur et monteur.1953 : Il bacio dell'Aurora. 1954 : François il contrabbandiere. 1961 : Samson contre Hercule. 1962 : Il vecchio testamento. 1962 : Hercule se déchaîne. 1962 : Les Derniers jours d'Herculanum. 1963 : Les Dix Gladiateurs. 1964 : Les Diamants du Mékong. 1964 : Ursus l'invincible. 1965 : Les Frères Dynamite. 1966 : Le commissaire X traque les chiens verts. 1966 : Chasse à l'homme à Ceylan. 1966 : Commissaire X dans les griffes du dragon d'or. 1966 : Le Triomphe des sept desperadas. 1967 : Les Trois Fantastiques Supermen. 1967 : Commissaire X : Halte au L.S.D. 1968 : Commissaire X : Trois panthères bleues. 1968 : Sartana. 1969 : Sabata. 1969 : Cinq pour l'enfer. 1971 : Adios Sabata. 1971 : Le Retour de Sabata. 1972 : Sotto a chi tocca! 1974 : Un poing, c'est tout. 1975 : Trinita, nous voilà ! 1976 : Les Impitoyables. 1977 : Yéti, le Géant d'un autre monde. 1987 : Le Secret du temple inca. 


Génialement affligeant car improbable mais vrai !
Surfant sur le succès de King-Kong de John Guillermin, Yéti, le géant d'un autre monde est l'une des plus improbables séries Z que le cinéma nous ait pondues. Une aventure fantastique incidemment transplantée dans le cadre d'une comédie involontairement drôle que Gianfranco Parolini nous emballe avec une maladresse (heureusement) attachante. Tant et si bien qu'il faut le voir pour le croire tant l'ensemble, risible, impayable, ubuesque, incongru, biscornu, se paye le luxe de nous divertir à rythme métronomique. Et si l'histoire étique demeure toute à fait redondante (pourchassé par la police et des méchants cupides, Yeti s'échappe de sa geôle en cassant tout sur son chemin urbain), l'omniprésence de la créature de taille disproportionnée, son jeu d'ahuri génialement outrancier et les seconds-rôles surjouant sans complexe rendent l'aventure aussi bonnard que constamment pittoresque. 


D'autres part, les effets-spéciaux ont beau être ringards, on parvient tout de même à croire à la taille outre-mesure du molosse, entre fascination, rire nerveux, et déconcertement eu égard de la poésie surréaliste qui se dégage, notamment auprès des séquences les plus tendres et puériles si je me réfère à sa liaison amicale entre une jeune fille (Antonella Interlenghi juste sublime par le velours de ses yeux de saphir pâle) et son frère cadet inexpressif qu'elle trimballe avec elle (et de façon erratique par son jeu involontairement bipolaire) à travers leur passion géologique. Bref, vous l'aurez compris, pour tous les initiés de Bisserie Z d'une bêtise aussi décalée qu'inégalée, Yéti le géant d'un autre monde est une oeuvre unique au monde à découvrir absolument pour son aspect génialement foutraque à émuler son homologue King-Kong sous l'impulsion de têtes d'affiche aberrantes et d'un score musical à côté de la plaque mais si entêtant qu'on finit par l'adouber. Et puis rien que pour le jeu tantôt attendrissant, tantôt furibond de Mimmo Crao en nounours maous costaud décervelé, c'est à ne louper sous aucun prétexte.


*Bruno

jeudi 18 mai 2023

12 Feet Deep

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Matt Eskandari. 2017. U.S.A. 1h25. Avec Diane Farr, Nora-Jane Noone, Tobin Bell

Sortie Dtv: 20 Juin 2017

FILMOGRAPHIE: Matt Eskandari est réalisateur et scénariste américain. 12 Feet Deep (2017), Victim (2010) et Survivre (2020).


                                                             CHRONIQUE FURTIVE

Le Pitch: 2 nageuses (des soeurs dont l'une au caractère bien trempé) se retrouvent prisonnières sous le toit d'une piscine couverte. Elles vont tenter de s'extirper de leur gêole 1h20 durant.

Un bon petit suspense aquatique tirant parti de son charme et de son intérêt grâce à l'acting (exclusivement féminin) assez convaincant et d'une réalisation perfectible dénuée de prétention s'efforçant de préserver la tension avec assez d'efficacité pour nous garder éveiller 1h20 durant en mode huis-clos. Et ce en dépit de quelques couacs (la posture soudainement versatile d'un des personnages peine à convaincre lors d'un moment clef d'indulgence), facilités et rebondissements pas toujours indispensables. Notamment vers son final alarmiste (un tantinet redondant) tentant de renforcer la psychologique torturée des 2 héroïnes tributaires d'un passé familial tragique, alors que l'élément perturbateur vient refaire son apparition. Or, l'émotion étonnamment poignante de dernier ressort vient soudainement nous heurter pour pardonner ses menus défauts précités. 

On passe donc un bon moment tout en louant son concept original nanti de moyens modestes plutôt bien exploités.

*Bruno
Vostfr

Simetierre / Pet Sematary

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Kevin Kölsch et Dennis Widmyer. 2019. U.S.A. 1h40. Avec Jason Clarke, Amy Seimetz, Sonia Maria Chirila, John Lithgow, Hugo Lavoie et Lucas Lavoie, Obssa Ahmed, 

Sortie salles France: 10 Avril 2019

FILMOGRAPHIE: Kevin Kölsch est réalisateur et scénariste. Il est connu pour Starry Eyes (2014), Simetierre (2019) et Holidays (2016).


Une déclinaison habitée par la Mort.
Implacable. On ne peut plus idoine. C'est bel et bien un cauchemar implacable que nous communique le duo Kevin Kölsch / Dennis Widmyer (inconnu au bataillon en dépit de Starring Eyes) pour leur remake dont je n'aurai pas misé un seul clopet. Pour preuve, il m'aura fallu 4 années pour tenter de m'y frotter grâce aux éloges de divers Youtubeurs considérant de leurs aveux qu'il s'avère même supérieur à son modèle (celui-ci étant aujourd'hui encore toujours aussi mal aimé, et donc infortuné). Or, paradoxalement, ce remake que personne n'attendait (ou si peu) demeure lui aussi boudé par la critique, à l'instar d'une malédiction, comme le fut donc le classique de Mary Lambert en 89 (même si certaines critiques spécialisées de l'époque le défendirent bec et ongle - Mad Movies en tête - pour ne pas le citer). Alors oui, n'y allons pas par 4 chemins, et je peine à croire ce que j'imprime à l'instant T, mais Simetierre version 2019 est également à mes yeux supérieur à la version 89. Dans la mesure où j'ai ressenti en permanence; et de façon subtilement insidieuse, vénéneuse, opaque, un malaise sous-jacent puis perceptible au fil d'un cheminement que je connais d'avance. Alors que la sagacité des cinéastes est d'y renouveler toutefois le récit prévisible (grief déjà émis pour la version de 89) par le biais de certains changement narratifs mieux développés et détaillés (la topographie du cimetière hyper photogénique, la soeur moribonde de Rachel Creed beaucoup plus présente ici en intermittence, les rapports ambivalents entre Louis et son voisin Jude) et de points de vue plus terrifiants selon moi pour qui aime l'appréhension de façon dérangée, viscérale si je me réfère aux apparitions si malaisantes de Zelda et au jeu glaçant de Jeté Laurence. Car rarement une gamine ne m'aura autant foutu la trouille (viscérale, j'insiste) par son apparence à la fois lestement putride, maléfique, perfide, cynique tout en préservant une certaine attention "humaine". Le film suscitant d'autant mieux le malaise indécrottable en abordant à nouveau intelligemment les fameuses thématiques de Stephen King: la mort, la dichotomie de la foi religieuse avec l'athéisme et surtout la douleur incommensurable, l'incapacité à pouvoir faire le deuil (avec des séquences encore ici terriblement poignantes). 

Et ce en se focalisant prioritairement du point de vue de l'athée auquel son égoïsme, son refus de souffrir face à l'absence (éternelle !) de l'être cher le mèneront à une descente aux enfers inextinguible. Tant et si bien que l'ultime demi-heure infiniment malsaine, oppressante, ensorcelante (tout cela étant mis en scène de manière à la fois posée, studieuse, alchimique) m'a hypnotisé de manière éprouvée. Au point de m'empresser par petites touches de m'extraire de ce cauchemar sur pellicule en escomptant voir défiler le générique de fin. J'en oublierai presque d'évoquer ou plutôt de confirmer l'extrême soin de la réalisation auquel on sent à chaque plan l'amour du genre sous l'impulsion d'une direction d'acteurs sobrement crédibles, attachants dans leur fonction galvaudée d'une malédiction inarrêtable (même si la mère endossée par Amy Seimetz demeure la moins expressive par sa pudeur naturelle quelque peu timorée et son absence de charisme). C'est par ailleurs ce qui fait la force et l'acuité de ce récit putride au final désespéré, dévastateur de nihilisme (remember The Mist, c'est quasiment la même dépression pour le spectateur imbibé du cauchemar perméable lorsque la mort (ici patibulaire) transpire un peu plus de chaque pore par son autorité escarpée. Sans compter que la violence des actes, d'un réalisme gore là encore viscéral demeure aussi cuisante qu'électrisante sans dévoiler d'indices éloquents qui font très mal. On peut enfin souligner l'aspect lui aussi fétide, pestilentiel du chat fréquemment exploité pour souligner la contagion d'un Mal indicible (par le biais du Wendigo plus explicatif ici) que l'homme aura malencontreusement amorcé dans sa fragilité humaine, sa peur, son désarroi d'y refuser de mourir, surtout quand le néant est fondé sur une conviction personnelle irrévocable. 

Un authentique cauchemar donc (tant pis pour les répétitions) à l'aura de souffre et de malaise morbide à marquer d'une pierre blanche. Si bien que personnellement, rarement un film de "Zombie" ne m'aura autant convaincu par son pouvoir épeurant (aussi bien psychologique que physique). Mais il y aurait encore tant de choses à dire et à analyser sur ce remake maudit aux thématiques sans doute trop incommodantes pour emporter l'adhésion du grand public. 

*Bruno
vf

Ci-joint chronique de la version 89: http://brunomatei.blogspot.fr/2014/08/simetierre-pet-sematary-prix-du-public.html


mercredi 17 mai 2023

Obsession Fatale / Unlawful Entry

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Jonathan Kaplan. 1992. U.S.A. 1h51. Avec Kurt Russell, Ray Liotta, Madeleine Stowe, Roger E. Mosley, Ken Lerner, Deborah Offner.

Sortie salles France: 23 Septembre 1992. U.S: 26 Juin 1992

FILMOGRAPHIE: Jonathan Kaplan est un réalisateur américain né le 25 novembre 1947 à Paris.1972 : Night Call Nurses. 1973 : The Student Teachers. 1974 : Truck Turner. 1975 : La route de la violence. 1977 : On m'appelle Dollars. 1979 : Violences sur la ville. 1983 : Pied au plancher. 1987 : Project X. 1988 : Les Accusés. 1989 : Immediate Family. 1992 : Obsession fatale. 1992 : Love Field. 1994 : Belles de l'Ouest. 1994 : Reform School Girl (téléfilm). 1996 : Coup de sang. 1999 : Bangkok, aller simple.

Excellent souvenir que ce thriller symptomatique des années 90, quelle fut ma surprise de constater à la revoyure qu'il demeure toujours aussi glaçant que passionnant de par la grande efficacité que Jonathan Kaplan cultive à brosser la confrontation stoïque entre un flic psychotique contre un jeune couple en étreinte. Ainsi, à travers les rapports psychologiques toujours plus tendus entre ses victimes contre leur oppresseur, il faut mettre en exergue la faculté infaillible du réal à les diriger avec un art consommé tant chacun transperce l'écran 1h50 durant. Le spectateur s'identifiant à eux comme s'il les connaissaient personnellement par leur spontanéité familière dénuée de prétention. Kurt Russel, comme de coutume, demeurant tant impliqué en époux aimant s'efforçant de protéger sa dulcinée au gré d'un franc-parler davantage irritable eu égard des rebondissements malaisants qui empiètent sa tranquillité au sein de son cocon douillet. Madeline Stowe (l'une des plus belles femmes du monde, rien que ça) endossant l'épouse à la fois mature et équilibrée avec sobriété tout en jouant de sa sensualité avec un talent naturel nullement démonstratif (en dépit de sa fonction de séductrice d'un soir en concertation avec son époux). 

Mais outre le jeu rigoureusement attachant de ses 2 illustres acteurs d'une force d'expression affirmée, Obsession Fatale dilue avec délice une atmosphère anxiogène de plus en plus oppressante sous l'impulsion d'un Ray Liotta terriblement inquiétant car habité par son rôle démonial de façon insidieuse. L'acteur affichant un regard azur subtilement équivoque lorsqu'il s'efforce de se faire apprécier auprès du couple avec une générosité faussement amiteuse. Renforcé de son sourire contracté lestement maléfique, Ray Liotta nous terrifie par sa posture sournoise de flic redresseur de tort sombrant dans une rancune criminelle incontrôlable. Le final au suspense intense exploitant les codes horrifiques de façon conventionnelle tout en nous instaurant avec savoir-faire une angoisse tangible qui ira crescendo jusqu'à la confrontation musclée particulièrement haletante, pour ne pas dire effrénée. Et ce en dépit de l'ombre d'un ultime rebondissement éculé pour autant beaucoup plus grossier chez d'autres productions mercantiles opportunistes. 

Formidable thriller psychologique donc d'un magnétisme à la fois trouble et malsain, Obsession Fatale n'a pas pris une ride (ou alors si peu par son final prévisible toutefois bien rodé) grâce au trio d'interprètes crevant l'écran parmi la juste mesure d'une conviction somme toute expressive. Dommage qu'il soit sombré dans l'oubli car Jonathan Kaplan sait notamment filmer son récit avec suffisamment d'adresse, de maîtrise, d'intelligence (avec en filigrane une dénonciation des violences policières), d'efficacité et de sincérité pour élever son divertissement au rang de "classique du Samedi soir" (à un ou deux couacs près).

*Bruno
3èx