lundi 29 mai 2023

Tin et Tina

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Rubin Stein. 2023. Espagne. 2h00. Avec Milena Smit, Jaime Lorente, Carlos González Morollón, Anastasia Russo, Teresa Rabal, Sergio Ramos

Diffusé sur Netflix: 26 Mai 2023

FILMOGRAPHIE: Rubin Stein est un réalisateur et scénariste espagnol. 2023: Tin et Tina. 

Encore une belle surprise que nous offre là Netflix, une proposition hispanique renouant avec l'horreur adulte en y dénonçant la fanatisme religieux du point de vue de ce qu'il y a de plus innocents, des enfants placés dans un couvent qu'un jeune couple décide d'adopter. Or, rapidement, ces jumeaux se comportent de manière obsessionnelle avec la religion au point de mettre en pratique certains versets de la Bible. Elégamment filmé (cadrages alambiqués) au sein d'une photo limpide mettant en valeur une pléthore d'images stylisées chargées de poésie; Tin et Tina joue efficacement la carte de l'angoisse (palpable) et du suspense émoulu lorsqu'un couple est davantage tourmenté par les actes déraisonnés de leurs enfants en proie à une doctrine chrétienne. 

Et si toutes les séquences anxiogènes puis dramatiques demeurent fatalement assez prévisibles, la maitrise de la mise en scène si attentionnée et le talent des acteurs à la force d'expression tourmentée (même si on peut juger discutable certains comportements un tantinet incohérents) parviennent un instaurer un climat malaisant constamment hypnotique, notamment eu égard de la cruauté des épisodes les plus graves franchement éprouvants (voir mêmes à la limite du supportable tant la gêne m'a pris à la gorge). A point tel que l'ambiance domestique régie dans cette vaste demeure s'avère davantage irrespirable, tant auprès des agissements sournois des enfants que des points de vue antinomiques du père et de la mère s'efforçant de relativiser tout en s'inquiétant (dans leur caractère distinct) de la posture équivoque des enfants habités par leur religion. Qui plus est, affublés de cheveux blancs et d'un visage au teint blême, ils réussissent sans ambages à susciter angoisse, malaise et inquiétude exponentielle au fil d'un cheminement évolutif plus intelligent et surprenant qu'escompté quant à la culpabilité de ces  derniers qu'une mère refusait finalement d'éduquer par impuissance et désarroi.

Les Innocents
Excellent suspense horrifique au climat étouffant de par le vortex de ces confrontations psychologiques soumises aux règles du Bien et du Mal, Tin et Tina doit beaucoup de son intensité dramatique grâce à l'intelligence de son script dénué de grand-guignol et de racolage au profit d'une psychologie torturée. Le réalisateur primant sur un réalisme froid à la fois vénéneux, onirique, insidieux, pour jouer avec nos nerfs et provoquer l'incommodité au sein de cette famille infortunée perturbée par une étique démiurge. Poignant.

*Bruno

Ci-joint la chronique de Jérôme André tranchant

Coup de coeur 
Sur Netflix. 

En 1981, en Espagne, Lola et Adolpho se marient.  Lola est enceinte de deux enfants.  En sortant de l'église, lola saigne.  Elle a perdu ses deux enfants.  Six mois après, le couple décide d'adopter.  Ils vont aller dans un orphelinat tenu par une religieuse.  Lola a un coup de coeur pour des jumeaux de 7 ans.  Ils se prénomment Tin et Tina.  Ils sont blonds, yeux bleus, teints livide.  Les deux enfants sont aussi très pieux.  Le couple les adoptent.  Lola va découvrir que ses enfants sont très particuliers. 

Il y avait très longtemps que je n'avais pas ressenti ce sentiment d'être dérangé devant mon écran.  Le réalisateur se sert de certains clichés du cinéma d'horreur pour les détourner.  Il ne le fait pas de manière spectaculaire, il le fait de manière très insidieuse.  On ne s'attend jamais à ce qu'il va se passer.  Bien sûr, le cinéaste Rubin Stein s'amuse avec des références cinématographiques, on pense à Hitchcock, Polanski et Bunuel mais il se sert de ses influences pour tromper le spectateur.  Et puis par les temps qui courent un film d'horreur anticlérical, ça fait du bien.  Ce métrage ne pourrait pas être produit par les états-unis.  Le réalisateur garde son identité espagnole, ce qui lui permet de taper sur le machisme avec une grande violence.  Le dernier tiers du film est un tour de force. Il s'agit d'un plan séquence terriblement angoissant.  Donc "Tin et Tina" est une réussite dans le genre gothique.  Et ça fait un bien fou.

Critique de Thierry Savastano

Top 2023

Tin & Tina ⭐️⭐️⭐️⭐️ 2023 vf 1h59 4K 

❤️Coup de Coeur❤️

Après une fausse couche traumatisante, un jeune couple adopte dans un couvent de curieux jumeaux dont l'obsession pour la religion ne tarde pas à perturber la famille.

👉Pépite Netflix !

Cette opposition forte de l'église et de son icône principal DIEU a travers un duo de petits monstres est le point central de cette pépite hispanique ou l'ambiance y est terriblement effrayante, une trame lente mais bien succulente, un long métrage obscure teinté d'humour noir qui nous plonge dans une histoire horrifique psychologique tordue mais jouissive. 

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