vendredi 19 décembre 2014

TOP 14 ET FLOP 13 DES FILMS DE L'ANNEE + TOP 10 DE LA SERIE TV, 2014.

Top 1: (ex-aequo)

 

Top 2


Top 3:


Dans le désordre:












Bonus (car n'ayant pas eu l'opportunité de le visionner cette année)


FLOP 2014

Flop 1:


Flop 2:


Flop 3:


Dans le désordre...



















TOP 10, 2014. LE MEILLEUR DE LA SERIE TV:
Top 1:


Top 2:


Top 3:


Top 4:


Top 5:


Dans le désordre:

Homeland, Saison 4







Games of Thrones, Saison 4:



Hannibal Saison 3:
                                              

Walking Dead, Saison 4:


Bates Motel, Saison 2:


mercredi 17 décembre 2014

Gone Girl

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site impawards.com

de David Fincher. 2014. U.S.A. 2h29. Avec Ben Affleck, Rosamund Pike, Carrie Coon, Kim Dickens, Neil Patrick Harris, Tyler Perry, Scoot McNairy, Boyd Holdbrook, Lee Norris.

Sortie salle France: 8 Octobre 2014. U.S: 3 Octobre 2014

FILMOGRAPHIE: David Fincher est un réalisateur et producteur américain, né le 28 Août 1962 à Denver (Colorado). 1992: Alien 3. 1995: Seven. 1997: The Game. 1999: Fight Club. 2002: Panic Room. 2007: Zodiac. 2008: L'Etrange histoire de Benjamin Button. 2010: The Social Network. 2011: Millénium. 2014: Gone Girl.


P.S: Il est préférable d'avoir vu le film avant de lire cet article (surtout auprès de sa conclusion incluant toutefois un avertissement).

Nouvelle pièce maîtresse de Fincher (en jouant aussi sur le "jeu de mots"), Gone Girl s'inspire d'un best-seller de Gillian Flynn pour mettre en exergue l'investigation de longue haleine d'une énigme criminelle redoutablement vénéneuse. Tant auprès de sa satire invoquée à la célébrité, au mariage, à la possessivité, et aux apparences qu'à l'amertume d'un épilogue terriblement pervers, Gone Girl exploite avec beaucoup d'ironie le jeu de massacre d'un échec conjugal, une guerre des sexes qu'un mari et une femme vont se déclarer sous les feux de projecteur des médias avides de potins. Le pitch: Patron de bar et ancien journaliste, Nick rentre chez lui pour retrouver sa femme. Sur place, il s'étonne de son inexplicable absence et s'aperçoit que la table de salon est brisée. Craignant une disparition, il s'empresse d'appeler la police. Après des jours d'enquête infructueuse, Amy reste introuvable. Les soupçons se portent rapidement sur le mari infidèle. 


Que les amateurs de romance à l'eau de rose frelatée se réjouissent, Gone Girl transpire l'iconoclasme à travers son aura perverse redoutablement pernicieuse, quand bien même le caractère ubuesque du pugilat conjugal effleure la parodie (de mauvais goût) de par sa peinture caustique impartie à l'amour possessif. La majorité de l'intrigue se résumant à un affrontement machiste et féministe entre une femme déchue de sa passion amoureuse et un époux meurtri de sa potentielle culpabilité criminelle. Au centre de leurs stratégies de défense, les médias s'emparent de l'affaire tels des reptiles insatiables alors que la police piétine à assembler les puzzle d'une disparition jonchée d'indices ludiques ! Si on imagine rapidement que l'époux ne peut-être l'instigateur de cette machination, la suite s'avère plus retorse pour mettre en évidence l'aspect sournois du faux semblant auquel nous avons coutume de croire parmi la complicité des médias. Comme le disait Nick Carter, la vérité est ailleurs, Gone Girl ne cessant de gratter le vernis de l'Amérique puritaine pour dévoiler au grand jour la face cachée de notre égoïsme et la manipulation des sentiments, notamment notre rapport sournois face à l'échec amoureux et à l'infidélité. Alors que l'opinion public avide de sentiments contradictoires se console dans la réalité factice d'un happy-end imposteur.  


Le Venin de la femme-reptile 
Farce corrosive sur la déontologie du mariage, bijou de perversité macabre dans son dernier tiers aléatoire Spoil ! (notamment cette exaction à retourner l'estomac !) Fin du Spoil, Gone Girl attise l'expectative du dénouement avec une diabolique rigueur tout en distillant une ambiance trouble subtilement malsaine à travers les rapports de sentiments compromis par la rancune, la possessivité et la soumission. L'intrigue ne cessant de jongler avec les états d'âmes insidieux du couple infortuné en quête insoluble de rédemption. Captivant, voir ensorcelant de manière éthérée, ce thriller licencieux n'a en prime aucun scrupule pour nous placer en position de voyeur auprès de ces liens défaitistes d'amour et de sang. 

*Bruno
11.07.22. vf. 2èx
17.12.14

mardi 16 décembre 2014

LES ENVOUTES (The Believers)

                                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site fan-de-cinema.com

de John Chlesinger. 1987. U.S.A. 1h50. Avec Martin Sheen, Robert Loggia, Helen Shaver, Richard Masur, Harris Yulin, Harley Cross, Jimmy Smits.

Sortie salles France: 23 Septembre 1987. U.S: 10 Juin 1987

FILMOGRAPHIE: John Chlesinger est un réalisateur, acteur, scénariste et producteur anglais, né le 16 Février 1926 à Palm Springs, décédé le 25 Juillet 2003
1962: Un Amour pas comme les autres. 1963: Billy le menteur. 1965: Darling. 1967: Loin de la foule déchaînée. 1969: Macadam Cowboy. 1971: Un Dimanche comme les autres. 1975: Le Jour du Fléau. 1976: Marathon Man. 1979: Yanks. 1981: Honky Tonk Freeway. 1984: Le Jeu du Faucon. 1987: Les Envoûtés. 1988: Madame Sousatzka. 1990: Fenêtre sur Pacifique. 1993: L'Innocent. 1995: Au-delà des lois. 2000: Un Couple presque parfait.


Première incursion dans le genre horrifique de John Chlesinger, inoubliable réalisateur de Macadam Cowboy et de Marathon Man, Les Envoûtés relate la difficile investigation d'un éminent psychiatre venu prêter main forte à la police après la découverte de sacrifices d'enfants. Depuis diverses recherches, les fidèles de la Santeria seraient à l'origine de cette macabre mise en scène. Pour rappel, cette croyance philosophique venue des caraïbes (et lointainement inspirée de la religion Yoruba) est principalement instaurée à Cuba, en Colombie et au Venezuela. Cette doctrine catholique aux croyances africaines a notamment inspiré le culte des voduns puis s'est exportée sur le sol américain et caribéen durant la traite des nègres. On peut notamment la comparer au culte antillais du vaudou dans son alliage de sorcellerie, magie et rituels chrétiens. 


L'histoire qui nous intéresse ici se concentre d'abord sur le difficile deuil d'un père et de son fils après qu'ils eurent été témoins d'un accident domestique. C'est d'ailleurs par ce prologue choc, plutôt intense dans sa dramaturgie horrifiée, que l'intrigue débute pour mettre en exergue la mort cinglante d'une mère de famille électrocutée sous les yeux de ses proches. Partis s'exiler à New-York, Cal et son fils Chris tentent d'oublier cette tragédie au moment même où ils vont s'improviser témoins oculaires face au rituel d'un sacrifice d'enfant. Incessamment inquiétant dans son climat surnaturel fondé sur le culte du vaudou, et émaillé de séquences chocs particulièrement impressionnantes dans leur aspect viscéral, Les Envoûtés réussit à nous immerger dans une insidieuse descente aux enfers où forces du Mal et doctrine religieuse communient au nom d'une divinité orgueilleuse. Sans faire preuve d'esbroufe car préconisant le mystère insondable d'une investigation opaque, John Chlesinger privilégie la dimension humaniste de ces personnages en initiation irrationnelle, principalement l'épreuve de force subie entre Cal, sa nouvelle concubine et son fils sévèrement ébranlés d'une série d'incidents aussi macabres qu'inexpliqués. En traitant des thèmes du sacrifice d'enfants, de la superstition, de la quête du pouvoir et des dérives sectaires, les Envoûtés provoque une intensité anxiogène lorsqu'un père rationnel finit par se laisser convaincre de l'intrusion du surnaturel dans sa réalité quotidienne. Outre l'empathie que l'on accorde pour la condition démunie de nos protagonistes et l'angoisse éprouvée face à l'emprise des sectes profitant d'une détresse parentale, le cinéaste met en exergue une réflexion sur le sacrifice humain (notamment le sort des enfants martyrs impliqués dans les guerres) que chaque religion a osé imposer pour tenir lieu de leur traditon divine !


Mis en scène avec brio et subtilité dans son traitement d'un fantastique trouble, impeccablement campé par des comédiens dépouillés (Martin Sheen fait preuve d'une sobriété pertinente dans la peau d'un père charitable et celui d'un psychiatre studieux !), les Envoûtés réussit à allier angoisse et inquiétude grandissante autour d'un enseignement perfide fondé sur l'égotisme. Il en émane un solide thriller fantastique particulièrement captivant dans son cheminement nébuleux où le surnaturel prédomine un peu plus le désarroi psychologique des témoins-clefs. 

Bruno Matéï


lundi 15 décembre 2014

REVEIL DANS LA TERREUR (Wake in Fright/Outback)

                                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site allstarvideo.blogspot.com

de Ted Kotcheff. 1971. Australie. 1h54. Avec Donald Pleasance, Gary Bond, Chips Rafferty, Sylvia Kay, Jack Thompson, Peter Whittle, Al Thomas, John Meillon, John Armstrong.

FILMOGRAPHIE: Ted Kotcheff est un réalisateur, producteur, acteur et scénariste canadien d'origine bulgare, né le 7 avril 1931 à Toronto (Canada).
1971: Réveil dans la Terreur. 1974: l'Apprentissage de Duddy Kravitz, 1978: La Grande Cuisine, 1982: Rambo, 1983: Retour vers l'Enfer, 1988: Scoop, 1989: Winter People, Week-end at Bernie's, 1992: Folks !


Film méconnu resté invisible pendant des décennies mais néanmoins sorti chez nous en Vhs sous le titre Savane et plus récemment dans nos salles, Réveil dans la Terreur retrace le périple impossible d'un instituteur pour rejoindre Sydney lorsqu'il décide de faire escale dans une petite bourgade australienne. Au fil de ses rencontres amicales dans divers bars miteux, il finit par se laisser entraîner dans moult beuveries et une étreinte sentimentale jusqu'à l'improvisation d'une chasse aux kangourous. 


Road movie au vitriol sous le soleil écrasant d'une cité minière australienne, Réveil dans la Terreur est une invitation au bout des ténèbres, l'introspection de la dépravation humaine sous l'oeil complice d'un touriste respectable. A la manière d'After Hours de Scorsese, Ted Kotcheff utilisant la bonhomie de son héros afin de le confronter à un concours de circonstances désastreuses pour sa propre morale ! Celles de l'influence sympathique d'une bande d'alcoolos noyés dans leur médiocrité. Ce qui frappe dans la déliquescence humaine de ce solitaire en perdition, c'est la manière sensitive dont son auteur s'y emploie pour infiltrer le malaise par le biais d'une réalisation documentée, d'un climat presque surréaliste et de la spontanéité de comédiens en roue libre (Donald Plesance et Gary Bond insufflant un jeu viscéral dans leur complicité faussement affable !). L'omniprésence de la bière coulant à flot, le tableau mesquin imparti à ces trognes mal rasées et la place inconsidérée de la femme réduite à l'isolement laissent distiller une atmosphère suffocante et oppressante devant le témoignage impuissant de l'instituteur. Tour à tour confrontés à leurs beuveries quotidiennes car n'ayant pas la virilité pour refuser un verre, il finira par céder à l'euphorie de l'ébriété après avoir été endoctriné par leurs bas instincts. Outre son constat social sur la régression, la précarité, l'avilissement de l'alcoolisme et l'influence de l'effet de groupe, Réveil dans la Terreur se porte notamment en défenseur de la cause animale lorsqu'il s'attarde à souligner les effets pervers (le plaisir de tuer dans une ferveur communicative !) d'une chasse aux kangourous ! 


Bad-trip insolite faisant office d'ovni quasi expérimental, Réveil dans la Terreur improvise la journée en enfer d'un aimable citoyen perdant peu à peu ses facultés intellectuelles et humaines face à l'influence de mauvaises rencontres. Déstabilisant, malsain, hyper réaliste et parfois éprouvant, nous sortons de la séance avec le sentiment aigri d'avoir été ébranlé par une méchante gueule de bois.  

Dédicace à Adrien Pennequin
Bruno Matéï