lundi 6 juillet 2020

Je veux manger ton pancréas

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Kimi no suizō o tabetai" de Shō Tsukikawa. 2017. Japon. 1h50. Avec Shun Oguri, Keiko Kitagawa, Takumi Kitamura, Minami Hamabe.

Sortie salles France: ? Japon: 28 Juillet 2017 

FILMOGRAPHIEShō Tsukikawa est un réalisateur et scénariste japonais. 2017: Je veux manger ton pancréas.


"Le plus grand échec est de ne pas avoir le courage d'oser"
Mélo existentiel d'une intensité dramatique à couper au rasoir, Je veux manger ton pancréas est un moment de cinéma épuré touché par la grâce. De par la candeur du duo romantique apprenant à se connaître par l'entremise de la maladie mortelle. La jeune Kyoko étant condamnée au moment même de faire connaissance avec l'introverti de son lycée que tout le monde pointe du doigt de par sa différence asociale. Poignant, émouvant, bouleversant, déchirant sans que rien n'y soit programmé, Je veux manger ton pancréas est une ode à l'amour le plus virginal et salvateur; eu égard de l'initiation morale du lycéen parvenant peu à peu à s'affirmer grâce à sa tendre relation qu'il partage avec Kyoko. Ainsi, à travers les thèmes sinistrosés de la maladie et du deuil, Shō Tsukikawa transfigure le portrait de ce duo d'amants aux caractères fort distincts. Kyoko endossant une jeune fille sémillante et spontanée au point d'y dévorer la vie à pleines dents, quand bien même son compagnon est un solitaire taciturne totalement replié sur lui-même. D'une fragilité à fleur de peau à travers la retranscription de leurs sentiments intimes que le lycéen peine de prime abord à divulguer, Je veux manger ton pancréas ne cesse de prodiguer la valeur universelle de l'amour de par l'apprentissage d'une complémentarité amicale (s'épauler et se soutenir d'après l'enjeu du deuil).


Et ce à travers les vecteurs de la communication, de la confiance, du partage et de la confidence (notamment auprès de leur jeu "action/vérité"). Si bien que Sho Tsukikawa relate en toute simplicité cette romance passionnelle par le biais d'une pudeur humaine à fleur de peau quant au regard terne du lycéen. Mais sans pour autant se compromettre dans une complaisance sirupeuse, le réalisateur compte sur le tempérament fringant de Kyoko pour mettre en exergue ses sentiments d'exaltation teintés d'onirisme existentiel. Tant et si bien que nous avions réellement l'impression de découvrir à travers ce personnage d'animation un être de chair et de sang de par son humanisme incandescent à ébranler la vie de son compagnon autiste bientôt apte à embrasser le monde. On peut d'ailleurs en dire autant de ce dernier délivrant face écran ses expressions timorées avec une émotion tangible, voire sensorielle. Notamment en tenant compte de son évolution morale optimiste, dans la mesure où celui-ci finira par trouver le courage d'oser déclarer sa flamme amicale à la meilleure amie de Kyoko qu'elle perdure à juger en guise de protection. 


L'amour de la vie est la véritable force à protéger.
D'un lyrisme parfois enchanteur, mais surtout d'une acuité émotionnelle capiteuse à travers son sentiment d'urgence d'aimer et du bonheur de l'instant présent, Je veux manger ton Pancréas demeure probablement l'un des plus beaux poèmes romantiques imprimés sur écran Car le récit a beau être limpide et sa trajectoire fataliste (attention toutefois au coup de théâtre cinglant à mi-parcours !), l'émotion fulgurante qui s'y extrait la transfigure sous l'impulsion d'une vibrante caractérisation humaine militant pour la valeur de l'amour afin de tenir compte du sens de la vie ("aimer/être aimé, "donner/recevoir", encore faut-il apprendre à aimer !). Car ça n'est qu'à travers les contacts et les rapports humains que la réalité de la vie nous apparaît probante. 

Dédicace à Frederic Serbource.
*Bruno 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire