vendredi 31 juillet 2020

Seizure, la reine du Mal

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

d'Oliver Stone. 1974. Canada / U.S.A. 1h38. Avec Jonathan Frid, Martine Beswick, Joseph Sirola, Christina Pickles, Hervé Villechaize, Anne Meacham, Roger De Koven, Troy Donahue, Mary Woronov, Richard Cox, Henry Judd Baker, Lucy Bingham. 

Sortie salles U.S: 15 Novembre 1974

FILMOGRAPHIE: Oliver Stone (William Oliver Stone) est un réalisateur, scénariste et producteur américain né  le 15 septembre 1946 à New-York. 1974: La Reine du Mal, 1981: La Main du Cauchemar, 1986: Salvador, Platoon, 1987: Wall Street, 1988: Talk Radio, 1989: Né un 4 Juillet, 1991: Les Doors, 1991: JFK, 1993: Entre ciel et Terre, 1994: Tueurs Nés, 1995: Nixon, 1997: U-turn, 1999: l'Enfer du Dimanche, 2003: Comandante (Doc), 2003: Persona non grata, 2004: Looking for Fidel (télé-film), 2004: Alexandre, 2006: World Trade Center, 2008: W.: l'Impossible Président, 2009: Soul of the Border, 2010: Wall Street: l'argent ne dort jamais.


1er essai derrière la caméra pour Oliver Stone, Seizure la Reine du Mal est ce que l'on prénomme un ofni atypique tant l'intrigue décousue, tarabiscotée, capillotractée, ainsi que sa réalisation, anarchique et parfois expérimentale nous donne le tournis sans modération aucune ! Le pitch: Un célèbre écrivain réputé pour ses écrits horrifiques est obsédé par un cauchemar récurrent auquel les héros de son ultime roman viennent le tourmenter lors de ses nuits agitées. Un jour, alors qu'il reçoit la visite de convives, ses personnages de fiction semblent prendre vie pour venir provoquer l'assemblée lors d'une série d'épreuves létales. Curiosité à la fois interlope et fascinante en dépit d'une seconde partie beaucoup moins captivante, Seizure se rapproche indubitablement du trip expérimental, abstrait et décousu au fil de situations aussi débridées que lunaires. Ainsi, un trio de personnages démoniaques au look improbable (un géant athlétique atteint de mutisme, un nabot mesquin surnommé l'araignée et une vamp indocile personnifiée d'une reine noire) sèment la zizanie autour d'un groupe d'invités réunis dans la demeure du célèbre écrivain. Ils feront preuve de courage et de constance face à des épreuves diaboliques concoctées par ces adeptes du Mal, et ce afin de tester leur capacité physique et morale à se mesurer face à la mort. De par son montage à la fois anarchique et épileptique, Seizure sème la confusion, fait perdre nos repères, peut-être pour mieux nous confronter à notre peur innée de la mort et de l'irrationnel sous l'impulsion d'un écrivain obsédé par son travail. 


Oliver Stone semant par ailleurs le doute chez le spectateur si bien qu'en amont du récit, une info capitale est signalée par le biais d'un poste de radio lorsque trois dangereux individus ont réussi à s'évader d'un asile psychiatrique pour sévir en toute liberté. Mais ces épreuves de force soumises à nos protagonistes par l'autorité de personnages délétères semblent présager que nous avons certainement affaire à des icônes maléfiques surgies de nulle part ! Bordélique en diable donc à travers ses nombreuses péripéties horrifiques parfois teintés d'un climat d'étrangeté franchement angoissant, Seizure ne peut laisser indifférent l'amateur de rareté démanchée en dépit d'une seconde partie parfois longuette et trop bavarde (notamment en se perdant dans des explications moyenâgeuses). Outre une direction d'acteurs étonnamment convaincante pour une 1ère oeuvre, on peut surtout évoquer la présence de l'acteur nain Hervé Villechaize (l'île fantastique), franchement inquiétant, malaisant et sardonique à travers ses exactions sournoises à provoquer ses victimes apeurées par l'inattendu et la peur du trépas. Mais c'est sans compter sur la présence d'une des reines de l'horreur que Seizure s'alloue d'un charisme vénéneux en la présence lascive de la ténébreuse Martine Beswick. Vamp mécréante, intraitable et oh combien vaniteuse à travers sa longue silhouette opaque, qui plus est renforcée d'un regard impassible à travers sa cruauté intraitable (et ce jusqu'à daigner y sacrifier l'innocence infantile !). 


Délires d'un Edgar Poe obsédé par les arcanes de la mort !
Formellement élégant de par son gothisme baroque (photo flamboyante en sus), malsain, étrange et parfois même effrayant; Seizure ne peut laisser indifférent l'amateur de bizarrerie incongrue en dépit d'une intrigue absconse se perdant en cours de route. Oliver Stone parvenant toutefois à rendre in extremis son intrigue cohérente par le biais d'une pirouette narrative éculée pour autant appréciable. A découvrir si bien que nombre d'images onirico-macabres et visions d'effroi restent dans les mémoires. 

*Bruno
31.07.20
24.08.11. 180 v
3èx

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire