mardi 28 juillet 2020

Togo

                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site

de Ericson Core. 2019. U.S.A. 1h53. Avec Willem Dafoe, Leonhard Seppala, Diesel, Julianne Nicholson, Christopher Heyerdahl, Richard Dormer, Adrien Dorval.

Sortie salles France: 7 Avril 2020. U.S: sur Disney + le 20 Décembre 2019.

FILMOGRAPHIE: Ericson Core est un réalisateur américain. Invincible (2006), Point Break (2015) et Togo (2019).


"La fidélité n'est pas dans les actes mais dans le coeur."
Tiré de l'histoire vraie de Togo, un chien husky parcourant l'Alaska en traîneau parmi son maître Seppala afin d'y convoyer un sérum pour des enfants atteints de diphtérie, Togo nous désarme d'émotions bruts de décoffrage à travers son souffle tantôt épique, tantôt lyrique émanant de morceaux de bravoure insensés et d'une remise en question humanitaire. Tant et si bien que nous peinons à croire ce que nous subissions à l'écran eu égard de l'exceptionnelle bravoure des chiens obéissants à leurs maîtres avec une loyauté indéfectible, quitte à en payer de leur vie ! Et ce dans le but de relever les gageures les plus improbables. Car à travers leur parcours du combattant à explorer sur plus de 1000 kms de distance les contrées hostiles réfrigérantes, Togo nous fait participer à une aventure outre-mesure à travers les thématiques de l'héroïsme, de la résilience et du dépassement de soi d'un point de vue principalement canin. Ainsi, à travers sa vaste scénographie limpide, on peut notamment prôner sa formalité naturelle, tant son panorama enneigé, agressif, patibulaire nous dépayse et nous inspire l'insécurité avec un sens de l'esthétisme cauchemardesque (nous ne sommes pas prêts d'oublier les 2 traversées du lac gelé sortis tout droit d'un enfer glacier !). En d'autres termes, nous vivons et subissons de plein fouet les évènements météorologiques tempétueux comme si nous  étions à la place de nos preux héros !


Terriblement intense donc de par son action rigoureuse souvent désespérée, bouleversant et déchirant passé l'exploit historique, notamment après avoir témoigné des évolutions morales de Seppala et de son chien apprenant à s'aimer et à se connaître au fil de l'enjeu sanitaire, Togo nous laisse KO d'émotions ardues de par la noblesse du canidé délibéré à combler son mentor pour l'unique enjeu de l'AMOUR. Celui tendre, sincère, candide, stoïque. Quand bien même ce maître, autrefois obtus, intolérant et inflexible, finira par apprendre la notion de tendresse qu'un chien puisse susciter au fil de ses efforts homériques. Willem Dafoe parvenant sobrement (et sans ambages) à nous transmettre ses émotions contradictoires, entre remord, culpabilité et remise en question sous l'impulsion d'un regard aussi digne que désemparé. Pour ce faire, le réalisateur aura pris soin de nous attacher à ce duo impétueux via l'entremise du flash-back pour tenir lieu de leur initiation amicale et de leur complémentarité future. Le film retraçant autant un récit héroïque devenu proverbial qu'une magnifique histoire d'amour (pétrie d'humilité) entre l'homme et le chien communément inséparables. Tant en insistant sur le tempérament insolent de Togo en proie à une rage de vivre et un goût du périple insatiables que sur l'intolérance du maître privilégiant avant tout leur héroïsme le plus factuel pour y préserver le destin d'enfants infectieux. Ces chiens husky demeurant avant tout à ses yeux des animaux dressés à accomplir les tâches les plus ardues plutôt que de simples animaux de compagnie destinés à attendrir tout bonne famille.


Aventure singulière au pouvoir émotionnel capiteux (prévoyez le paquet de mouchoirs pour les plus sensibles) à travers une louange canine, tant auprès de sa complicité que de sa nature généreuse, Togo peut sans rougir entrer dans la légende des chiens les plus accomplis à travers son intelligence, sa fidélité, sa loyauté et surtout son héroïsme à relever une gageure sanitaire de grande ampleur. Oeuvre fragile pleine de lyrisme et de sentiments jamais racoleurs (alors que c'est estampillé Disney !), Togo n'en n'oublie pas pour autant les traits de cocasserie afin de détendre l'atmosphère au coeur de cet enfer naturel infiniment immersif. Un spectacle exhaustif proprement inoubliable que les amoureux de chiens trôneront fièrement auprès de l'autre crève-coeur Hatchi. Une histoire intemporelle vécue à travers l'épreuve de force du meilleur ami de l'homme sous l'impulsion du score tout en élégie de Mark Isham.

*Bruno


SPOILER !!! Exactitude historique (source Wikipedia):
La plupart du film est fidèle à l'histoire de Leonhard Seppala et de Togo. Deux passages importants du films se sont réellement déroulés : Togo a échappé à son deuxième propriétaire en sautant à travers une fenêtre en verre et le chien a utilisé sa force pour tirer le traîneau de Seppala hors du Norton Sound8. Cependant, le film ne parle pas de Sigrid, la fille de Seppala et Constance, qui faisait partie des nombreux enfants risquant de contracter la diphtérie. La réaction de Seppala lorsque Balto obtient tous les honneurs n'est pas montrée, tandis que Constance est présentée comme agacée. En réalité, Seppala a exprimé ouvertement sa désapprobation de la confusion des héros canins. Le film raconte d'autre part que Togo a vécu ses derniers jours auprès de Seppala alors qu'il a en fait été donné à une autre musher nommée Elizabeth Ricker vivant dans le Maine. Lorsqu'il s'est séparé de son meilleur chien, Seppala a déclaré : « C'était triste de se séparer par un matin froid et gris de mars, lorsque Togo a levé sa petite patte jusqu'à mon genou comme s'il me demandait pourquoi il ne restait pas avec moi. Je n'ai jamais eu de meilleur chien que Togo. Son endurance, sa loyauté et son intelligence ne pourront jamais être égalées. Togo fut le meilleur chien qui ait jamais parcouru les sentiers de l'Alaska. » Seppala a rendu visite à Togo à quelques reprises et était à ses côtés lorsqu'il a été euthanasié. FIN DU SPOILER.

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