vendredi 24 juillet 2020

L'Autre Enfer

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Cinemotions.com

"L'altro Inferno/Le Couvent Infernal/ The Other Hell" de Bruno Mattei et Claudio Fragasso. 1980. Italie. 1h28. Avec Carlo de Mejo, Franca Stoppi, Franco Garofalo, Francesca Carmeno, Susan Forget.

Sortie salles France: 2 Octobre 1981

FILMOGRAPHIE: Bruno Mattei est un réalisateur, monteur et scénariste italien, né le 30 Juillet 1931 à Rome, décédé d'une tumeur au cerveau le 21 Mai 2007 à Rome (Italie). 1980: Virus Cannibale. 1980: L'Autre Enfer. 1982: Caligula et Messaline. 1981: Holocausto Porno. 1982: Les Aventures sexuelles de Néron et de Poppée. 1982: Pénitencier de Femmes. 1983: Révolte au pénitencier de filles. 1984: Les Rats de Manhattan. 1986: Bianco Apache. 1987: Scalps. 1988: Robotwar. 1988: Zombie 3. 1995: Cruel Jaws. 2003: Horror Cannibal 1 et 2. 2007: L'île des Morts-vivants. 2008: Zombie: la création.
Claudio Fragasso est un réalisateur et scénariste italien, né le 2 Octobre 1951 à Rome. 1980: L'Enfer des Morts-Vivants. 1987: Bianco Apache. 1987: Scalps. 1988: Zombie 4. 1990: Au-delà des Ténèbres. 1990: Troll 2. 2007: Milano Palermo - il ritorno. 2010: Le ultime 56 ore. 2012: Operazione vacanze. 


Série B bisseuse en droite lignée de la NunsploitationL'Autre Enfer porte la signature de l'inénarrable Bruno Matteispécialiste du Z transalpin dont il partage ici la réalisation avec Claudio Grafagasso, également scénariste du filmD'ailleurs, des aveux de ce dernier relevés dans l'introduction du Dvd de Neo Publishing, il serait finalement le responsable officieux de la mise en scène qu'il aurait quasi tourné de A à Z. En tout état de cause, l'Autre Enfer porte la marque latine de ces auteurs délibérés à façonner un pur produit d'exploitation d'où plane l'ombre de Suspiria (le terme emprunté aux sorcières est d'ailleurs évoqué dans l'épilogue sardonique, la mort du jardinier faisant aussi écho à l'aveugle égorgé et les visites des catacombes y sont exploités à travers des éclairages stylisés !). Le pitchDans un couvent, d'étranges phénomènes surnaturels et des meurtres en série se produisent. Un exorciste et un prêtre appelés à la rescousse vont tenter de lever le voile sur ces incidents régis par une mystérieuse confrérie religieuse. Cette intrigue linéaire un brin confuse et déstructurée n'est qu'un prétexte pour mettre en exergue moult péripéties horrifiques d'après l'investigation trépidante d'un exorciste et d'un prêtre successivement ébranlés par un horrible secret. 


Emaillé de moments gores parfois audacieux (à l'instar du prologue auquel une victime portée en sacrifice est éviscérée de ses organes !), on reconnait la patte transalpine des maquilleurs passés maîtres dans l'art du meurtre cradingue, à l'instar des sacrifices humains instaurés par une procession sataniste ! Outre l'aspect constamment ludique de ce récit à dormir debout car n'accordant que peu d'intérêt à la véracité des situations de danger, à l'intrusion du Mal au sein du couvent et à la résolution de l'énigme, L'Autre Enfer ressemble à s'y méprendre à un carnaval de l'enfer ! Les nonnes à la fois hystérisées et envoûtées redoublant de sournoiserie de par leur effronterie à perpétrer d'horribles messes noires sous les catacombes du couvent ! Et si l'enquête des deux prêtres souffre de cohérence à travers leur posture apathique et leur regard outré à redouter le danger pour y dénicher le coupable; l'ensemble jamais ennuyeux est largement sauvé par son ambiance mortifère délectable que le score des Goblin scandera de leur sonorité entêtante. Et ce même si certains morceaux émanent du poème macabre de Joe D'AmatoBlue Holocaust (ou encore de Patrick de Richard Franklin). On reconnaîtra d'ailleurs dans le rôle de la mère supérieure, l'actrice proverbiale au physique glaçant, Franca Stoppi, iconisée en inoubliable gouvernante dans le film précité; puis, dans celui du prêtre subalterne, un second-couteau bien familier de l'écurie horrifique, j'ai nommé Carlo de Mejo (Contamination, Frayeurs, Manhattan Baby, La Maison près du Cimetière, excusez du peu !).


Une Fille pour le Diable
De par le charme désuet de sa réalisation maladroite pour autant soignée et d'un récit génialement saugrenu, l'Autre Enfer y extériorise une ambiance glauque ensorcelante (notamment au sein d'un corridor insalubre orné de mannequins de bébés pendus !) saturée du score inoubliable des Goblin. Y émane l'immersion d'une bisserie atmosphérique à travers sa scénographie à la fois sataniste et putrescente, à l'instar de son final en fanfare faisant intervenir des macchabées revanchards. Ainsi, et sans nul doute possible, il s'agit de l'oeuvre la plus aboutie de Bruno Mattei, bien que son compère  Claudio Fragasso ose prétendre en être le légitime paternel ! 

*Bruno
24.07.20
28.01.15. 295 v
3èx

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