lundi 13 juillet 2020

Les Félins

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site alamyimages.fr

de René Clément. 1964. France. 1h37. Avec Alain Delon, Jane Fonda, Lola Albright, Sorrell Booke, Carl Studer.

Sortie salles France: 12 Juin 1964

FILMOGRAPHIERené Clément est un cinéaste français, réalisateur et parfois coscénariste, né le 18 mars 1913 à Bordeaux, décédé le 17 mars 1996 à Monaco. 1946 : La Bataille du rail. 1946 : Le Père tranquille. 1947 : Les Maudits. 1949 : Au-delà des grilles. 1950 : Le Château de verre. 1952 : Jeux interdits. 1954 : Monsieur Ripois. 1956 : Gervaise. 1958 : Barrage contre le Pacifique. 1960 : Plein soleil. 1961 : Quelle joie de vivre. 1963 : Le Jour et l'Heure. 1964 : Les Félins. 1966 : Paris brûle-t-il ? 1969 : Le Passager de la pluie. 1971 : La Maison sous les arbres. 1972 : La Course du lièvre à travers les champs. 1975 : La Baby-Sitter.


Jeu de pouvoir, de séduction et de manipulation sous la mainmise d'un quatuor d'amants maudits, Les Félins n'a pas usurpé sa réputation de classique du genre (au sens noble du terme) tant René Clément s'y entend pour nous amener à le suivre sur les pentes d'un vénéneux thriller à suspense. Tant auprès de la solidité de sa mise en scène (on peut également vanter l'incroyable géométrie de son montage véloce lors des scènes d'action ou de suspense oppressant) que de la force d'expression de ces acteurs communément habités par un ardent désir de courtiser leur partenaire. On peut d'ailleurs même parler de film d'acteur auprès de sa direction hors pair, tant et si bien que l'intrigue sert presque d'alibi pour cumuler les confrontations psychologiques entre sexes opposés. Marc, playboy en fuite après avoir séduit l'épouse d'un illustre mafieux, étant hébergé dans la demeure de la riche veuve Barbara accompagnée de sa domestique Melinda. Mais leur étrange relation bâtie sur la séduction, la jalousie, le mensonge et la trahison va tout remettre en question sous l'impulsion d'un certain "Vincent" planqué dans la bâtisse.


Ainsi, à travers cette intrigue tortueuse fertile en règlements de compte "verbaux", René Clément y tisse (de prime abord) une toile d'araignée autour du personnage de Marc que campe avec charisme de séducteur inné l'immense Alain Delon. Véritablement inspiré à nous radiographier une poignée de personnages peu recommandables à travers leur esprit vénal dénué de moralité, le réalisateur compte sur les tempéraments envieux de Lola Albright et de Jane Fonda (bon Dieu quelle charme suave à travers la tiédeur de ses yeux concupiscents) pour faire monter la tension au compte compte eu égard de leur rivalité tacite à s'approprier Marc en guise d'amant. Quand bien même le personnage le moins influent et le plus vulnérable du quatuor n'aura pas dit son dernier mot à travers son besoin de s'affirmer d'une manière autrement vindicative. Si bien que les rôles perfides finiront par s'inverser auprès de ce dangereux chassé-croisé d'adultère criminogène.


Diabolique thriller charnel transcendé du charisme "félin" de ces acteurs criants de sensualité trouble, Les Félins n'a rien perdu de son intensité au fil d'un vénéneux jeu du chat et de la souris conçu sur le pouvoir de séduction. Un tableau peu flatteur sur les rapports trompeurs hommes/femmes dans leur désir égotiste de possessivité et de domination.

*Bruno

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