lundi 7 août 2017

LE CREDO DE LA VIOLENCE

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinememorial.com

"Born Losers" de Tom Laughlin. 1967. U.S.A. 1h53. Avec Tom Laughlin, Elizabeth James, Jeremy Slate, Jane Russell, Jack Starrett, Edwin Cook.

Sortie salles France: 8 Décembre 1967. U.S: 12 Juillet 1967

FILMOGRAPHIE: Tom Laughlin est un acteur et réalisateur américain né le 10 août 1931 à Minneapolis, Minnesota, décédé le 12 décembre 2013 à Thousand Oaks, Californie. 1986 The Return of Billy Jack. 1977 Billy Jack Goes to Washington.  1975 The Master Gunfighter. 1974 The Trial of Billy Jack. 1971 Billy Jack. 1967 Le crédo de la violence. 1962 The Proper Time. 1961 Like Father, Like Son.


Film de bikers mou du genou, faute d'un scénario rachitique (une bande de motards sème la terreur dans une bourgade ricaine, mais un marginal burné, Billy Jack, parvient à leur tenir tête jusqu'au règlement de compte sanglant), Le Credo de la violence pâti en prime d'une réalisation maladroite et d'une intensité dramatique infructueuse. A l'instar des mines boudeuses des victimes féminines après avoir été molestées par la bande. Obsolète quant au portrait risible de ces bikers jouant incessamment les grandes gueules avec une outrance putassière, le Crédo de la violence sombre rapidement dans la trivialité en dépit d'un prologue prometteur étonnamment violent pour l'époque (le passage à tabac d'un quidam rogue en plein centre urbain). Il faudra d'ailleurs attendre les 5 dernières minutes pour retrouver cette forme d'âpreté lorsque Billy Jack se transforme en justicier intraitable. Même la relation romanesque qu'entame ce dernier avec une jeune rebelle ne parvient pas à nous susciter l'empathie dans leurs mésaventures redondantes à s'opposer aux bikers.


Une curiosité dispensable donc qui ne pourrait peut-être que contenter les nostalgiques l'ayant découvert durant la sacro-sainte époque de la Vhs.

Eric Binford.
2èx

vendredi 4 août 2017

LES MONSTRES DE L'ESPACE

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site scifi-movies.com

"Quatermass and the Pit" de Roy Ward Baker. 1967. Angleterre. 1h37. Avec James Donald, Andrew Keir, Barbara Shelley, Julian Glover, Duncan Lamont, Bryan Marshall.

Inédit en salles en France. Sortie Angleterre: 9 Novembre 1967. U.S: 16 Février 1968.

FILMOGRAPHIE PARTIELLE: Roy Ward Baker est un réalisateur, producteur, scénariste anglais, né le 19 Décembre 1916 à Londres (Royaume-Uni), décédé le 5 Octobre 2010.
1947: L'Homme d'Octobre. 1952: Troublez moi ce soir. 1968: Les Champions. 1969: Mon ami le fantôme. 1970: The Vampire Lovers. 1970: Les Cicatrices de Dracula. 1971: Dr Jekyll et Sr Hyde. 1972: Asylum. 1973: Le Caveau de la Terreur. 1973: And now the Screamin starts. 1974: Les 7 vampires d'or. 1980: Le Club des Monstres. 1984: Les Masques de la mort (télé-film).


Honteusement inédit en salles dans l'hexagone et relativement peu diffusé à la TV, ce 3è volet des aventures de Quatermass (déjà tributaire de 2 chefs-d'oeuvre préalablement tournés en noir et blanc !) est une nouvelle pièce maîtresse de la firme Hammer que Roy Ward Baker dirige avec une rare intelligence. Car épaulé de l'originalité d'un scénario aussi retors que passionnant autour de thèmes spirituels sur la métaphysique et la foi (notre origine existentielle), les Monstres de l'espace nous questionne incessamment sur notre véritable identité par le biais d'un argument extra-terrestre. Dans un métro londonien en travaux, les autorités découvrent un fragment de métal inconnu et des ossements de squelettes difformes à travers un mur argileux, quand bien même le scientifique Quatermass se penche sur cette mystérieuse découverte avec une scrupuleuse réflexion. Alors que les badauds réunis en externe s'impatientent à découvrir la trouvaille, les autorités tentent de les rassurer en leur suggérant qu'il s'agit probablement d'un missile allemand d'après guerre. 


Fort d'un suspense palpitant remarquablement charpenté, Les Monstres de l'espace parvient à faire naître un sentiment de curiosité permanent par le truchement du pouvoir de suggestion. Roy Ward Baker prenant malin plaisir à retarder toute forme d'esbroufe afin de mieux gérer notre perplexité et nos questionnements face à un ovni attisant toutes les convoitises policières, militaires et scientifiques. Aussi bien inquiétant que follement original, à l'instar de l'Invasion des profanateurs, de l'inégalable The Thing (auquel Carpenter s'en serait peut-être inspiré !), voir même de Rendez-vous avec la peurles Monstres de l'espace transcende le genre parmi le brio d'une trajectoire narrative regorgeant de métaphores (notamment notre irrépressible instinct voyeuriste, l'autosuggestion et les éventuelles théories sur la raison du surnaturel). Bâti sur une investigation de longue haleine et exploitant à merveille le cadre exigu d'un métro réduit en labo d'expérimentation, le cinéaste conjugue rebondissements et péripéties alarmistes avec souci du détail technique, de manière à crédibiliser son contexte à la fois singulier et débridé. Quant à sa distribution anglaise, James Donald, Andrew Keir et Barbara Shelley insufflent sobrement un jeu autoritaire avant de céder à la fragilité d'une paranoïa difficilement gérable quand aux pouvoirs télékinésiques et spirituels d'une entité indicible sur le point de se matérialiser.


Sommet du genre supervisé par la notable Hammer Films, Les Monstres de l'espace constitue sans prétention l'un des plus originaux films de science-fiction toutes époques confondues. Car aujourd'hui encore, et autour de ses thèmes passionnels tels la quête identitaire et le dieu créateur, il n'a rien perdu de son pouvoir (éthéré) de fascination et de son intensité dramatique. Spoil ! A l'instar de ce magnifique plan final auquel nos deux héros éreintés et déboussolés s'observent l'air évasif, la mine sentencieuse, tandis que le générique défile parmi la candeur d'un score mélancolique. Fin du Spoil

Dédicace à Jean-Marc Micciche et Jean Pierre Dionnet 
Bruno Dussart.
2èx

jeudi 3 août 2017

ASYLUM. Licorne d'Or, Paris 73.

                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site imdb.fr

de Roy Ward Baker. 1972. Angleterre. 1h28. Avec Peter Cushing, Britt Ekland, Herbert Lom, Patrick Magee, Barry Morse, Barbara Parkins, Robert Powell, Charlotte Rampling, Sylvia Syms, Richard Todd.

Sortie salles France: 8 Mai 1974 (Int - de 18 ans). Angleterre: Juillet 72

FILMOGRAPHIE PARTIELLE: Roy Ward Baker est un réalisateur, producteur, scénariste anglais, né le 19 Décembre 1916 à Londres (Royaume-Uni), décédé le 5 Octobre 2010. 1947: L'Homme d'Octobre. 1952: Troublez moi ce soir. 1967: Les Monstres de l'Espace. 1968: Les Champions. 1969: Mon ami le fantôme. 1970: The Vampire Lovers. 1970: Les Cicatrices de Dracula. 1971: Dr Jekyll et Sr Hyde. 1972: Asylum. 1973: Le Caveau de la Terreur. 1973: And now the Screamin starts. 1974: Les 7 vampires d'or. 1980: Le Club des Monstres. 1984: Les Masques de la mort (télé-film).


Produit par la célèbre firme Amicus d'après des récits de Robert Bloch, Asylum porte notamment la signature d'un petit maître en la matière, le réalisateur Roy Ward Baker (Les Cicatrices de Dracula, The Vampires Lovers, le génial Les Monstres de l'Espace et surtout son chef-d'oeuvre estampillé Hammer, Dr Jekyll et Sr Hyde). Prenant pour cadre un asile psychiatrique, un jeune médecin doit découvrir l'identité du Dr Star par le biais de 4 patients épris de démence. Un à un, ces derniers lui racontent leur récit personnel basé sur le surnaturel. Le 1er segment, agréablement conté par l'entremise d'un suspense inquiétant, repose sur le stratagème meurtrier d'un mari infidèle délibéré à supprimer son épouse afin de couler des jours paisibles dans les bras de sa maîtresse. Seulement, sa femme finira par lui réserver une diabolique surprise grâce à sa relation amicale entretenue plus tôt avec le Pr Kalanga (un sorcier vaudou). Délirant quant au retournement de situation macabre que le coupable doit endurer, l'intrigue amuse efficacement avec l'appui d'une réalisation avisée, d'effets spéciaux cheap plutôt soignés pour l'époque (aussi concis soient-ils !) et d'une distribution fort convaincante. Le second récit, le plus atmosphérique par son climat gothique envoûtant (candélabres en sus au sein d'une chambre vide !), s'intéresse au cas d'un couturier désargenté prochainement limogé par son propriétaire, faute de ne plus pouvoir payer son loyer. Seulement, un étrange individu (campé par le dandy Peter Cushing) vient frapper in extremis à sa porte pour lui suggérer de façonner un costume pour son jeune fils. En dernier ressort, le vendeur accepte selon le mode d'emploi draconien du client. A savoir, élaborer le costard entre 0h00 et 5h00.


Poétique et cruel, sournois et machiavélique, les rebondissements qui empiètent l'intrigue font preuve d'intensité et de réalisme afin de nous amener à côtoyer l'improbable. Car une fois de plus, Roy Ward Baker s'y prend avec savoir faire technique et souci formel Spoil ! lorsqu'un mannequin de vitrine va soudainement prendre vie sous nos yeux ! Fin du Spoil. La troisième histoire, plus conventionnelle, nous illustre les rapports fragiles entre un frère et une soeur si bien que cette dernière souffre de paranoïa. Remarquablement campé par Charlotte Rampling, celle-ci parvient à insuffler densité psychologique et angoisse sous-jacente durant son cheminement ambigu par un jeu trouble de schizophrénie que n'aurait pas renié Sir Alfred Hitchock quand on se remémore son chef-d'oeuvre Psychose. Sans surprise, voir prévisible, Roy Ward Baker parvient pour autant à insuffler un suspense assez prenant lors de sa trajectoire psychotique sans doute en proie au dédoublement de personnalité. A moins qu'il ne s'agisse du fantôme de sa meilleure amie ! Le dernier sketch nous relate en temps réel le discours délirant du patient Byron dans l'enceinte de l'asile (l'éventuel Dr Star !). Ayant confectionné des jouets plus vrais que nature, il est persuadé de donner vie à ses mini robots par la simple persuasion de son esprit. Outre la performance indiscutable des acteurs (Herbert Lom, Patrick Magee et Rober Powel se disputent la vedette à jeu égal) et ce souci formaliste récurrent imputé à la mise en scène et aux trucages rétros, cet ultime segment tire-parti de son caractère fascinant par la présence onirique de poupées diaboliques douées de vie. Sans doute l'épisode le plus fun et débridé du lot.


Efficace, atmosphérique, intrigant et fascinant sous la mainmise d'une distribution totalement impliquée (notamment la solide présence de Barry Morse en styliste malencontreusement cupide !) et l'originalité d'intrigues aux chutes sardoniques que le réalisateur relève plutôt brillamment, Asylum peut se targuer de faire parti du haut du panier sous la bannière Amicus. A ranger soigneusement à proximité d'Histoires d'outre-tombe, de Frissons d'outre-tombe, de La Maison qui tue et du Caveau de la Terreur.

Bruno Matéï
2èx

Récompenses:
Prix Interfilm et Prix OCIC, lors du Festival de Berlin en 1973.
Licorne d'or au Festival international de Paris du film fantastique et de science-fiction

mercredi 2 août 2017

LE JUSTICIER DE NEW-YORK

                                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

"Death Wish 3" de Michael Winner. 1985. U.S.A. 1h31. Avec Charles Bronson, Deborah Raffin, Ed Lauter, Martin Balsam, Gavan O'Herlihy, Joe Gonzalez.

Sortie salles France: 5 Mars 1986 (Int - de 18 ans). U.S: 1er Novembre 1985

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Michael Winner est un réalisateur britannique, né le 30 Octobre 1935 à Londres, décédé le 21 Janvier 2013. 1964: Dans les mailles du filet. 1967: Qu'arrivera-t-il après ? 1971: Les Collines de la Terreur. 1971: l'Homme de la Loi. 1971: Le Corrupteur. 1972: Le Flingueur. 1973: Le Cercle Noir. 1973: Scorpio. 1974: Un Justicier dans la Ville. 1976: Won Ton Ton, le chien qui sauva Hollywood. 1977: La Sentinelle des Maudits. 1978: Le Grand Sommeil. 1979: l'Arme au Poing. 1982: Un Justicier dans la Ville 2. 1983: La Dépravée. 1985: Le Justicier de New-York. 1988: Rendez vous avec la mort. 1990: Double Arnaque. 1993: Dirty Week-end.


Troisième opus des vicissitudes du vindicateur Paul Kersey, Le Justicier de New-York joue plein pot la carte de la dérision avec un esprit cartoonesque tantôt fun, tantôt jouissif. Sur ce dernier point, personne ne peut oublier son final belliqueux proprement surréaliste lorsque flics, voyous et aimables citadins s'entretuent, flingues et sulfateuses à la main, au coeur d'une cité urbaine livrée à feu et à sang ! Assumant le côté débridé de tant d'exubérances, Michael Winner parvient à transcender ses clichés par le biais de situations semi parodiques efficacement gérées (notamment parmi l'appui d'un sens du cadre !). De par la posture amiteuse de vieillards impotents peu à peu motivés par un esprit réactionnaire et des exactions criminelles de notre justicier redoublant de subterfuge pour éradiquer les voyous parmi l'élaboration de pièges domestiques ou avec la gâchette de son "Magnum 475".


Paul Kersey ayant pour mission, et avec le soutien d'un flic véreux (l'attachant Gavan O'Herlihy dans une présence d'esprit autoritaire !), de nettoyer un quartier malfamé que le 3è âge est contraint de subir depuis le laxisme de la police locale. Fort de son charisme viril et d'un regard impassible éminemment magnétique, Charles Bronson soutient le film de ses épaules robustes avec une classe désarmante de naturel. Jeu du gendarme et du voleur mené tambour battant sous les intimidations d'un leader punk assoiffé de haine et d'impériosité (Gavan O'Herlihy ne passe pas inaperçu dans son cabotinage patibulaire), le Justicier de New-York baigne dans le politiquement incorrect avec un esprit sarcastique très second degré. Et ce en dépit d'une ultra violence tantôt râpeuse, tantôt outrée (à croire que le réal ne sait parfois pas sur quel pied danser à opposer actions réalistes et surréalistes !). Dans tous les cas, le spectateur partagé entre stupeur et hilarité s'amuse fréquemment de ce divertissement improbable noyé dans la démesure. Pour clore, on peut aussi louer le caractère aussi bien envoûtant qu'entêtant de sa partition musicale supervisée par Jimmy Page et Mike Moran ( leitmotiv similaire aux 2 précédents opus !).


Série B d'action d'une ultra violence décérébrée ne se prenant jamais au sérieux, Le justicier de New-York justifie le plaisir coupable avec une dérision cartoonesque aussi attachante que bonnard. On retiendra surtout de ces règlements de compte en pagaille son impensable point d'orgue urbain littéralement dégénéré ! 

Eric Binford.
5èx

mardi 1 août 2017

SHORT CIRCUIT

                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de John Badham. 1986. U.S.A. 1h35. Avec Ally Sheedy, Steve Guttenberg, Fisher Stevens, Tim Blaney, Austin Pendleton, G. W. Bailey, Brian McNamara, Marvin J. McIntyre.

Sortie salles France: 20 Août 1986. U.S: 9 Mai 1986

FILMOGRAPHIE: John Badham est un réalisateur et producteur britannique, né le 25 Août 1939 à Luton. 1976: Bingo. 1977: La Fièvre du samedi soir. 1979: Dracula. 1981: C'est ma vie après tout. 1983: Tonnerre de feu. 1983: Wargames. 1985: Le Prix de l'exploit. 1986: Short Circuit. 1987: Etroite Surveillance. 1990: Comme un oiseau sur la branche. 1991: La Manière Forte. 1992: Nom de code: Nina. 1993: Indiscrétion Assurée. 1994: Drop Zone. 1995: Meurtre en suspens. 1997: Incognito. 1998: Road Movie. 2000: Laser game.


Puéril en diable car pétri de bons sentiments au gré d'une intrigue linéaire prévisible (réfugié chez une attendrissante célibataire, un gentil robot s'efforce de fuir méchants militaires et scientifiques lors d'une course poursuite récursive !), Short Circuit est un sympathique divertissement uniquement conçu pour les enfants. Car en dépit du charmant duo que forment la sémillante Ally Sheedy et le non moins affable Steve Guttenberg, Short Circuit s'embourbe dans la niaiserie au rythme d'une accumulation de poncifs sirupeux (si on écarte la jolie scène de danse, unique moment de fantaisie nanti d'une sensible émotion, et de quelques images oniriques assez prégnantes lors de sa dernière partie). Bref, surfant sur la notoriété d'E.T (chef-d'oeuvre d'émotions et de simplicité procréé 4 ans plus tôt par le magicien Spielberg), John Badham que l'on a connu tellement plus ambitieux et inspiré nous façonne un produit mercantile techniquement soigné mais d'une vacuité narrative sans vigueur ni émotions.

Bruno Matéï
3èx

vendredi 28 juillet 2017

THE HOUSE ON SORORITY ROW

                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site scopophiliamovieblog.com

de Mark Rosman. 1983. U.S.A. 1h35. Avec Kate McNeil, Eileen Davidson, Janis Ward, Robin Meloy, Harley Jane Kozak, Jodi Draigie, Ellen Dorsher

Sortie salles U.S: 21 Janvier 1983. Inédit en France.

FILMOGRAPHIE: Mark Rosman est un producteur, réalisateur et scénariste américain, né en 1959. 1983: The House on Sorority Row. 1985: Alfred Hitchcock présente (Alfred Hitchcock Presents) (série télévisée). 1985 : The Blue Yonder (TV). 1986 : Capone Chien Gangster! (TV). 1994 : The Force. 1995 : Evolver. 1997 : Invasion Alien. 2000 : Grandeur nature (TV). 2000 : Mannequin d'un jour (TV). . 2004 : Comme Cendrillon. 2005 : L'Homme parfait. 2011 : Kate et William : Quand tout a commencé... (TV).


Un groupe d'étudiantes se réunissent dans une sororité afin de célébrer la fête de fin d'année. Mais la matriarche, propriétaire de la demeure, leur refuse illico de rester sur les lieux pour une éventuelle party. Les filles insolentes refusent de se laisser impressionner et se résignent à y séjourner. Mme Slater décide alors de se venger en provoquant un couple en coït. A leur tour, en guise de rancoeur, les étudiantes complotent une macabre mise en scène pour brimer la sexagénaire. Seulement, la mauvaise blague tourne au drame, celle-ci se noyant dans la piscine. Après avoir lesté le corps au fond du bassin, les filles entament leur fameuse party en compagnie de nombreux invités. Mais un mystérieux assassin rode aux alentours pour décimer un à un les responsables de la mort de Mme Slater.


Slasher oublié des années 80 quand bien même il fut injustement proscrit de nos salles hexagonales, The House on sorority row exploite son filon en vogue avec une certaine efficacité. Et ce en dépit d'une réalisation académique à la fois bricolée et maladroite, d'incohérences parfois grossières (l'étudiant lambda inexplicablement sacrifié, aucune des filles ne s'interroge à savoir qui aurait pu planquer le cadavre de Mme Slater dans le grenier !) et d'une interprétation timorée (même si on a connu bien pire pour le genre !). Pour autant, hormis tous ces défauts indiscutables et d'un schéma narratif usé jusqu'à la corde, ce petit psycho-killer parvient à distraire avec un charme et une sincérité qu'on ne retrouve plus dans nos productions contemporaines. La bonne idée de départ est de nous caractériser les futures victimes comme les coupables d'un meurtre accidentel ayant mal tourné. Ensemble, et d'un commun accord, elles décident de se débarrasser du cadavre sans en avertir la police, et ce en dépit de la réticence de certaines. Sournoises et véreuses mais rongées par le remord à l'exception de la responsable du crime, ces dernières parviennent à nous confronter à leur désarroi de s'être adonnées à un compromis aussi machiavélique.


Quand bien même le fantôme de Mme Slater pourrait sévir aux alentours après y avoir déplacer son corps à plusieurs reprises ! Nanti d'une photo saturée et d'une ambiance parfois disco lors d'une party nocturne, The house on sorority row laisse planer le mystère en la présence d'un tueur aussi invisible qu'invincible dont on devine toutefois assez rapidement l'identité si je me réfère à son prologue implicite. Pour autant, le suspense et la tension, aussi chétifs soient-ils, parviennent à faire leur petit effet lors de séquences d'angoisses et exactions morbides parfois percutantes ou envoûtantes. A l'instar de cette idée astucieuse de nous duper sur l'éventuel meurtre d'une future victime par le biais deux proies séparées à proximité d'un cimetière. Seulement, cette séquence trop furtive s'avère mal exploitée pour la résultante de son effet de surprise dénué d'intensité et de terreur. On se réconfortera néanmoins vers son final haletant distillant une atmosphère onirique plutôt palpable lorsque l'unique survivante se retrouve confinée dans la demeure parmi le soutien d'un praticien et du tueur masqué. Et si l'héroïne peu finaude manque de conviction dans sa posture effarouchée, on se prête toutefois au jeu de son appréhension lors d'une partie de cache-cache assez inventive dans l'exploitation des décors domestiques et l'apparition finale du tueur.


Psycho-killer mineur des années 80 émaillé de couacs et de maladresses, The house on Sorority row n'en demeure pas moins ludique et sympathique dans son intégrité d'exploiter un efficace suspense sous le pivot d'une atmosphère horrifico-onirique gentiment prégnante. A (re)découvrir ! 

Dédicace à Célina Trinci
Bruno Matéï
28/07/17. 2èx
11/05/11 (190 vues)

jeudi 27 juillet 2017

HOWARD LE CANARD

                                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site cineclap.free.fr

"Howard the Duck" de Willard Huyck. 1986. U.S.A. 1h50. Avec Lea Thompson, Jeffrey Jones, Tim Robbins, Ed Gale, Chip Zien, Timothy M. Rose.

Sortie salles France: 10 Décembre 1986. U.S: 1er Août 1986

FILMOGRAPHIEWillard Huyck (né le 8 septembre 1945) est un scénariste, réalisateur et producteur américain. 1986: Howard... une nouvelle race de héros. 1984 Une défense canon. 1979 French Postcards. 1973 Messiah of Evil.


D'après le Comics Marvel éponyme créé par Steve Gerber et Val Mayerik, Howard the Duck est considéré comme l'un des plus gros échecs de l'histoire du cinéma au moment de remporter les pires Razzie Awards l'année même de sa sortie. Produit par Georges Lucas pour un budget avoisinant 30 millions de dollars, il n'en rapporte que 9 au grand dam du créateur de Star Wars. Véritable aberration filmique sortie tout droit d'une 4è dimension, Howard le canard est un nanar cosmique aussi impayable que lourdingue. Nanti d'un rythme folingue au travers de séquences d'actions homériques (trucages fluos en sus sans doute inspirés de S.O.S Fantômes !), de blagues de comptoir, d'allusions salaces (!?) et de gags infantiles conçus pour les - de 10 ans, ce divertissement familial parvient autant à amuser qu'à agacer un spectateur déconcerté par tant d'inepties. Le pitch à lui tout seul semble avoir été procréé par un cerveau déficient ! Jugez en !


De sa planète lointaine, un canard humanoïde est subitement projeté vers la terre par une masse énergétique expérimentée par un scientifique. Sur place, il fait la rencontre amicale d'une jeune rockeuse prête à l'adopter, quand bien même notre éminent scientifique (incarné par l'excellent Jeffrey Jones - la Folle journée de Ferris Bueller - !) poursuit ses expériences à l'aide de son spectroscope. Mais il libère incidemment un méchant monstre issue de la planète Sominus. Dès lors, ce dernier habité dans le corps du scientifique sème la panique dans New-york alors qu'Howard s'évertuera à l'éradiquer de sa petite taille véloce. Mouvementé car riche en péripéties et catastrophes en roue libre (la pagaille dans le bar, l'échappée vertigineuse en ULM !), Howard le canard parvient tout de même amuser la galerie sous l'impulsion d'un preux canard doué de parole et de deux terriens que campent fougueusement la sémillante et sexy Léa Thompson et le grand dadais Tim Robbins à ses prémices d'acteur (bien qu'il s'agisse de sa 6è apparition à l'écran). Ce dernier se fondant dans la peau d'un novice scientifique avec un jeu outré d'olibrius intarissable. Le trio aussi bien attachant que crétin dans leurs bravoures de survie parvenant in extremis à nous divertir, notamment grâce à leur esprit (naïf) de cohésion fraternelle.


Nanar de luxe où se disputent dans un foutoir disproportionné gags potaches (souvent ridicules) et pyrotechnies parfois impressionnantes (FX assez convaincants à l'appui !), Howard le canard risque de rendre une partie de son public cyclothymique à la vue de cet ovni atypique ne sachant sur quel pied danser (tel ce fameux final avec l'intrusion d'une gigantesque créature conçue en Animatronic !). Il faut le voir pour le croire, pour le meilleur et pour le pire ! 

Bruno Matéï2èx