P.S: Je n'avais pas vraiment apprécié la 1ère fois, j'ai aujourd'hui changé d'avis après ma révision d'hier soir (merci Jérôme pour l'influence) même si éloignée de ma zone de confort.
Il s'agit donc d'un récit historique dépouillé relatant la déliquescence morale de la fameuse comtesse Elisabeth Bathory qui, à la suite d'une déception amoureuse assez polémique et envieuse (faute de ses 20 ans d'écart avec son amant), sombre dans la folie meurtrière en s'abreuvant de sang humain afin d'y préserver sa jeunesse.
Si son climat relativement austère, son rythme nonchalant peut de prime abord rebuter, on se laisse peu à peu séduire, dérivé, un tantinet envoûté, par les caprices déviants de cette comtesse à la fois vaniteuse, égoïste, indolente que Julie Delpy impose (derrière et face caméra) dans une posture rigoureusement altière, impassible, pour ne pas dire antipathique. Raison pour laquelle nous avions affaire à un docu/fiction peu aimable.
Formellement soigné, tant pour sa photo scope, ses décors naturels et domestiques et sa réalisation personnelle avisée, et plutôt bien interprété auprès d'une distribution internationale assez impliquée, la Comtesse dérange, déroute et captive sensiblement au fil de son évolution morale puisque entravée par sa condition bourgeoise dénuée de charité. Sa cruauté sans morale atteignant l'innommable pour mieux se consoler de sa désillusion esseulée.
Un drame passionnel donc rongé d'une sinistrose existentielle, aussi intime que davantage horrifiant, que l'on quitte sans réelle empathie à force de dérive criminelle en roue libre dénuée de remord, de remise en question, de rédemption.
Enfin, quant à la vérité des faits historiques morbides, Julie Delpy n'évoque pas en carton d'avertissement qu'ils restent largement mis en doute par certains historiens puisque les témoignages furent obtenus sous la contrainte et la torture et que le nombre de victimes causées par la Comtesse hongroise reste incertain.
Alors, réalité ou légende ?
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