mercredi 16 octobre 2024

Vij ou le Diable / Viy (Вий)

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Konstantine Ierchov et Gueorgui Kropatchiov. 1967. Russie. 1h16. Avec Leonid Kouravliov, Natalia Varley, Alekseï Glazyrine, Nikolaï Koutouzov

Sortie salles France: 22 Mars 1972. Union soviétique : 27 novembre 1967

FILMOGRAPHIE: Konstantine Vladimirovitch Ierchov (en russe : Константин Владимирович Ершов), est un réalisateur, un acteur et un scénariste de films né le 17 juillet 1935 à Tchéliabinsk, RSFSR et décédé le 28 décembre 1984 à Kiev. 1967 : Vij ou le Diable avec Gueorgui Kropatchiov.1970 : L'enfant décédé (en russe : Поздний ребёнок). 1973 : Tous les soirs après le travail. 1976 : Le Pense-bête de Stepanov (ru) ou La fille de Stepan (titre VHS). 1978 : L'Homme qui a eu de la chance. 1981 : Les femmes plaisantent sérieusement. 1982 : Les Tours. 1983 : Si le bonheur n'existait pas..., 
Gueorgui Borissovitch Kropatchiov (en russe : Георгий Борисович Кропачёв), né le 15 avril 1930 à Léningrad, en Union soviétique, et mort le 13 mars 2016 à Saint-Pétersbourg, est un réalisateur, décorateur et scénariste de cinéma russe.

Nous sommes en terrain inconnu. Celui de la Russie des sixties sous la mainmise audacieuse du genre horrifique. Car le seul tourné chez eux (jusqu'aux années 2000 parait-il). Vij relatant les 3 jours cauchemardesques d'un séminariste contraint de veiller le corps d'une jeune fille se révélant une sorcière. Or, afin d'y canaliser ses affres, il s'enivre de Vodka au risque de perdre la vie. 

Visuellement splendide en s'immergeant goulument à l'intérieur de l'écran, Vij est un voyage infiniment dépaysant à travers sa scénographie à la fois rurale et gothique issue de l'union soviétique. Tant auprès d'une auberge, d'une église, d'un pâturage ou d'un vaste champs verdoyant, Vij est un ravissement formel vu nulle part ailleurs. 

Les réalisateurs Konstantine Ierchov et Gueorgui Kropatchiov élaborant des séquences oniriques à la fois féériques (les séquences de la jeune fille en berne puis ses apparitions en lévitation) et cauchemardesques (les démons qui harcèlent notre héros aviné jusqu'à un final anthologique surgit des enfers). Sur ce point les extraordinaires effets-spéciaux sont encore aujourd'hui pour la plupart surprenants, voirs bluffants de réalisme tout en nous illustrant avec une inventivité baroque des monstres difformes  épatants de singularité séculaire. 

Tiré d'un récit de Nicolas Gogol (déjà adapté à l'écran par Mario Bava avec son chef-d'oeuvre monochrome Le Masque du Démon), Vij ou le diable rassembla lors de sa sortie plus de 30 millions de spectateurs ! C'est dire si ce public peu familier à l'épouvante se rua dans les salles pour reluquer l'objet sulfureux puisant principalement sa force dans le jeu spontané des acteurs plutôt dynamiques (et à l'expressivité assez particulière) et surtout dans son imagerie ensorcelée faisant intervenir les forces occultes sous l'allégeance d'une sorcière à la fois physiquement répugnante et fastueuse. 

On sort donc de ce cauchemar tel un rêve éveillé avec l'impression d'avoir assisté à une expérience de cinéma "autre" que la Russie abdiqua toutefois (le genre "épouvante" j'entends) des décennies durant pour des raisons qui m'échappent. C'est dire si Vij ou le diable demeure extrêmement précieux pour l'amateur éclairé qu'Artus Films extirpe de sa torpeur dans une superbe copie Blu-ray agrémentée de passionnants Bonus. Une seule pensée nous vient passé le générique de fin, rembobiner la pellicule pour s'y replonger d'une façon gouleyante aussi sommaire soit son intrigue quelque peu facétieuse, voire même sarcastique (à l'instar de son inopinée conclusion contraire à la morale).

P.S: Chez nous, Vij sortit le 22 Mars 1972, soit 5 ans après sa sortie soviétique le 27 Novembre 1967.

*Bruno
3èx. Vostf

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