lundi 19 décembre 2011

INTOUCHABLES


de Eric Toledano et Olivier Nakache. 2011. France. 1h52. Avec François Cluzet, Omar Sy, Anne Le Ny, Audrey Fleurot, Clothilde Mollet, Alba Gaia Bellugi, Cyril Mendy, Christian Ameri, Marie-Laure Descoureaux.

Sortie en salle en France le 2 Novembre 2011.
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FILMOGRAPHIE: Olivier Nakache est un réalisateur, scénariste et acteur français, né à Suresnes le 14 Avril 1973. Il travaille souvent en coréalisation avec Eric Toledano. Il est le frère de l'actrice Géraldine Nakache.
Eric Tolédano est un réalisateur, scénariste, acteur et dialoguiste français né le 3 juillet 1971 à Paris. Il travaille régulièrement avec Olivier Nakache sur l'écriture et la réalisation de longs-métrages.
2005: Je préfère qu'on reste amis... 2006: Nos jours heureux. 2009: Tellement proches. 2011: Intouchables. 2014: Samba. 
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D'après l'histoire vraie d'une étonnante amitié entre un tétraplégique (Philippe Pozzo di Borgo) et un black de banlieue, Intouchables est le succès surprise de cette fin d'année 2011. Une bouffée d'air frais dans la confrontation du choc des cultures et des générations réalisée sans pathos pour la caractérisation émise à un handicapé en berne. Une oeuvre sensible tenant du miracle car unifiant notamment sans préjugé les classes sociales contradictoires. Pour continuer de toucher les assedics, un jeune banlieusard, repris de justice, postule pour un emploi d'aide à domicile chez un tétraplégique aristocrate. Leur relation au départ intempestive va aboutir à une complicité amicale indétrônable. 
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Conçu dans le moule de la comédie familiale tous publics, Intouchables avait de quoi laisser perplexe les allergiques aux produits franchouillards pullulant systématiquement sur nos écrans chaque mercredi de l'année. D'autant plus que cet énorme succès surprise que personne n'attendait concoure aujourd'hui pour transcender les chiffres d'affaires démesurés d'un autre succès antinomique, Bienvenu chez les Ch'tis. Si je peux me permettre de rassurer les réfractaires à la comédie nordiste de Danny Boon, Intouchables n'est en rien une comédie franchouillarde comme on en voit trop régulièrement dans notre paysage hexagonal. Cette union amicale entre un tétraplégique rupin et un banlieusard marginal réussissant sans peine à provoquer les éclats de rire incontrôlés et la tendresse dans un subtil alliage de situations jamais redondantes où les réparties fusent. Si Omar Sy doit énormément au potentiel comique de ces facéties dans sa spontanéité désinvolte, nos deux réalisateurs n'oublient pas pour autant de nous conter une poignante histoire d'amitié d'une riche dimension humaine. En confrontant le choc des cultures aux générations distinctes, leur complicité impromptue tend à unifier, rassembler les mentalités divisées par leur classe sociale. Avec l'aisance naturelle d'un banlieusard flâneur dénué d'ambition mais soudainement compromis à épauler le quotidien d'un handicapé, Intouchables démontre sous l'alibi humoristique notre frêle manière d'appréhender le malade voué à une grave déficience physique. Mais avec l'indifférence de Driss, jeune délinquant issue d'une famille miséreuse et vivant dans un climat d'insécurité déprimant, sa condition précaire imposée depuis l'enfance va lui éveiller la conscience face à la condition grabataire d'un aristocrate collectionneur de peinture. Par l'échange du loisir (la musique classique confrontée à la funk et au disco), de la communication, le respect d'autrui et par l'éducation parentale (le jeune frère de Driss est un rouleur de mécanique sur la corde raide tandis que la fille de Philippe est inversement une potiche capricieuse et impertinente), leurs péripéties insouciantes vont favorablement équilibrer leur existence commune.


Si l'interprétation perfectible d'Omar Sy souffre parfois d'une once de justesse dans ses tribulations délurées, l'acteur ne manque pas d'atout à nous insuffler sa bonhomie et sa soif de vie sans excès rébarbatif lors de ses réparties impayables. Son show de taquineries et pitreries imparties à Philippe réussissant à provoquer le rire sans verser dans la gaudriole. Secondé par François Cluzet, il réussit admirablement à éluder la complaisance dans sa condition austère de paraplégique renouant avec la vivacité existentielle (l'envolée lyrique en delta plane et une bouffée d'air frais exaltante !). L'empathie que l'on éprouve envers son lourd handicap n'est jamais outrancière car elle nous inculque avec subtilité l'intelligence de ne jamais s'apitoyer sur son sort.


Mené à un rythme effréné et servi par un duo aussi irrésistible qu'inattendu, Intouchables est LA comédie surprise de l'année ! Un antidépresseur radical dans sa philosophie à nous rappeler que la vie est une denrée précieuse qu'il faut savoir entretenir quelque soit nos contraintes imposées par l'infortune. L'abatage d'Omar Sy en pleine reconnaissance et la prestance autrement flegme de François Cluzet réussissant à nous séduire et attendrir sans misérabilisme ni mièvrerie. Hymne à la vie, ode aux valeurs de l'amitié, Intouchables scande l'euphorie de l'éclat de rire avant de nous ébranler lors d'un épilogue humble, car transcendant l'amitié cordiale entre deux acolytes inséparables. Son succès n'est cette fois-ci en rien prohibé et mérite toutes les louanges dithyrambiques, notamment grâce à sa dignité humaine et à sa tolérance impartie aux mentalités contraires. 

Dédicace à Philippe Astruc.
19.12.11
Bruno Matéï

Note: le générique de fin indique que 5% des bénéfices réalisés par le film sont reversés à une association pour les personnes paralysées: Simon de Cyrène, fondée par Laurent de Cherisey.

3 commentaires:

  1. "Touché" par la dédicace mon Nobru !^^
    Va quand même sérieusement falloir que je le vois ;-)
    Et "en live" Messieurs-Dames, vous aurez ainsi fait d'une pierre 2 coups pour une assoc. !
    Merci... :)

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  2. De rien Philippe, j'espère que tu auras un jour la chance de le découvrir !

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  3. Très bonne critique comme à l'habitude cher Bruno, pour un film que j'ai conspué avant même de le voir (ça ne me ressemble pourtant pas !!) faute au souvenir du raz de marée de l'infâme bouse méga surestimée "les ch'tis" et dont cette comédie "dramatique" se rapproche par son succès démesuré.
    Et finalement, comme tu le dis si bien, le film fonctionne très bien.
    Mea Culpa.

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