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de Bill Rebane. 1975. U.S.A. 1h27. Avec Robert Easton, Leslie Parrish, Steve Brodie, Barbara Hale
Sortie salles U.S: 01 Octobre 1975
FILMOGRAPHIE (info wikipedia): Bill rebane est un réalisateur, producteur, scénariste, auteur américain, né le 8 février 1937 à Riga en Lettonie.
1965: Monster A Go-go. 1974: Invasion from inner Earth. 1975: l'Invasion des Araignées Géantes. 1975: Croaked: Frog Monster from hell. 1978: The Alpha Incident. 1979: The Capture of Bigfoot
1983: The Demons of Ludlow. 1984: The Game. 1987: Twister's revenge ! Blood Harvest
"Les Joyeux Ravages de la Toile Géante".
En pleine vogue du film de terreur catastrophiste lancé par Spielberg avec Les Dents de la mer, un tâcheron adepte du mini-budget et du film de monstres prend le risque, la même année — et à quatre mois à peine de la sortie du tout premier blockbuster de l’histoire ! — de réaliser une série Z mettant en vedette des arachnides extraterrestres. Avec l’attirail risible de trucages aussi bricolés que nos vieilles productions fifties, L’Invasion des Araignées Géantes s’embourbe dans un grotesque hilarant, tentant de nous terrifier avec des monstres articulés.
Amateurs d’authentiques nanars du samedi soir, ne ratez pas ce fleuron bisseux, qui se vautre avec une bonhomie irrésistible dans la nullité la plus franche. Le scénario évoqué ci-dessus tient de l’aberration du troisième type, tant il semble avoir été écrit sous influence psychotrope. La mise en scène aseptisée aligne maladresses et non-sens dans un florilège désopilant. Mais la palme du ridicule revient sans conteste à ces charmantes arachnides, conçues avec les moyens préhistoriques des années 50, ainsi qu’à une galerie de personnages décervelés cabotinant sans retenue. Entre les rednecks alcooliques ou érotomanes, le couple de chercheurs divaguant en théorie farfelue, le prédicateur bavard prophétisant à l’infini l’apocalypse, ou encore le shérif déconcerté à l’idée qu’une araignée de quinze mètres sème la terreur dans sa région... on atteint des sommets. Au paroxysme de la panique urbaine, ce même shérif lâche une réplique dont seule la série Z a le secret : "Tu te souviens du film Les Dents de la mer ? Ce requin, à côté, c’est un poisson rouge !"
Certes, la première partie laborieuse — deux chercheurs s’échinant à trouver une solution rationnelle — a de quoi faire craindre le pire. Mais les mésaventures suivantes, confiées à une flopée de crétins en roue libre, instillent un climat extravagant, joyeusement débridé. Le réalisateur s’attarde sur les batifolages de métayers occupés à flâner, picoler ou copuler, quand ils ne revendent pas des diamants ou planquent des cadavres mutilés dans leurs champs. Pendant cette torpeur provinciale, l’invasion prend une tournure plus alarmante : les araignées s’infiltrent dans les maisons campagnardes pour agresser leurs occupantes dénudées. D’abord de taille ordinaire, ces créatures venues d’une galaxie lointaine atteignent une dimension gargantuesque, déchirent les cloisons, capturent les habitants blottis dans leurs foyers.
Paradoxalement, et pour accentuer l’horreur, les effets-chocs font preuve d’une violence sanguine gentiment effrontée. Les scènes de panique s’enchaînent à un rythme régulier jusqu’au fameux climax catastrophiste — à la Jaws. Une araignée géante, articulée par câbles et fixée sur une voiture camouflée pour simuler sa course folle, sème le chaos dans un parc d’attractions, fonçant sur une horde de bambins affolés. Séquence d’anthologie, mise en scène avec une nervosité grotesque, constituant un moment de défouloir aussi halluciné qu’hilarant.
*Bruno
10.06.25. 04.05.12.
faut que je revois ce délire, vu au cinoche !
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