mardi 22 mai 2012

John Carter

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

d'Andrew Stanton. 2011. U.S.A. 2h13. Avec Taylor Kitsch, Lynn Collins, Willem Dafoe, Bryan Cranston, Mark Strong, Ciaran Hinds, Dominic West, Thomas Haden Church, Samantha Morton, James Purefoy.

Sortie salles France: 7 Mars 2012. U.S: 9 Mars 2012

FILMOGRAPHIE: Andrew Stanton est un réalisateur, acteur, scénariste et producteur américain, né le 3 Décembre 1965 à Boston, Massachusetts. 2003: Le Monde de Nemo. 2008: Wall-E. 2012: John Carter. 2013: Monster and Cie 2
.
 
.
D'après l'adaptation du roman d'Edgar Rice Burroughs (Une Princesse de Mars, publié en 1912) et réalisé par un spécialiste du film d'animation (Le Monde de Nemo, Wall-E de l'écurie Pixar), John Carter bénéficia d'une promotion désastreuse de la part des nouveaux dirigeants de Disney. Si bien que vendu comme un blockbuster mercantile conçu pour rameuter un public juvénile de moins de 12 ans, dévalorisé par une affiche puérile et d'un trailer compromis au simulacre, John Carter essuya finalement un échec commercial au box-office. Avec comme conséquence la démission de Rich Ross, président des Walt Disney Studios, le film étant un des plus gros budgets jamais enregistrés pour la compagnie (250 000 000 dollars !).

Le Pitch: John Carter, soldat de la guerre de sécession, se retrouve téléporté sur Mars après avoir manipulé un étrange médaillon. Débarqué sur une contrée désertique à gravité défaillante, il se surprend à se déplacer de manière furtive en perpétrant des bonds extraordinaires dans les airs. Rapidement,  d'étranges créatures extra-terrestres affublées de quatre bras viennent à sa rencontre. Kidnappé de force, il se retrouve soumis à l'esclavage du peuple des Tharks. Dans une autre contrée, la princesse Dejah Thoris de la cité d'Helium est contrainte d'épouser contre son gré le roi de zodanga, Sab Thran, délibéré à éradiquer sa ville. John Carter se retrouve donc mêlé aux affrontements entre clans et devra user de bravoure pour contrecarrer les ambitions belliqueuses des guerriers de Zodanga. 
.
        

Epopée fantastique non dénuée de lyrisme et de souffle épique auprès de ses diverses batailles homériques, John Carter est un spectacle flamboyant comme on en savourait durant la sacro-sainte décennie 80. Le genre de divertissement familial intègre car entièrement voué à nous immerger dans une aventure échevelée hors du commun. Et si le scénario touffus, voir désordonné, peut parfois provoquer une certaine confusion dans l'esprit du spectateur, sa richesse formelle d'un univers dépaysant et la dimension humaine inscrite dans l'héroïsme des personnages y transcendent ses menus défauts. D'autant plus qu'en affiliant le western, le péplum, l'aventure et le space opéra, John Carter nous traduit sans excès d'esbroufe une planète rouge sur le déclin où des nations rivales se disputent un bout de terrain.
Au sein de ce conflit peuplé de guerriers pugnaces, de créatures humanoïdes et de monstres hybrides, un terrien se retrouve donc projeté sur leur galaxie en méditant sur l'intérêt à s'impliquer dans une guerre déloyale. Ses pouvoirs démesurés, permettant de se déplacer dans les airs à une vitesse vertigineuse  attisera également la curiosité des clans en rivalité. Mais c'est surtout sa rencontre avec une jeune princesse asservie, livrée aux noces d'un odieux affabulateur qui lui permettra de redorer un sens à sa nouvelle existence en s'improvisant héros rédempteur.


Avec tempérance et refus de facilité spectaculaire, le réalisateur Andrew Stanton établit dans sa première partie une importance capitale à représenter ses personnages autoritaires, compromis à une guerre de clans pour la survie de la cité d'Helium. Ce florilège de protagonistes hétéroclites caractérisés par une hiérarchie drastique d'extra-terrestres opiniâtres et de leaders antinomiques renforcent son authenticité à daigner retranscrire un univers fantasmagorique plus vrai que nature ! Quand bien même des créatures extravagantes (la vaillance du chien-monstre royalement fidèle, les Thern, humanoides perfides ayant la faculté de changer d'apparence humaine ou encore les deux singes blancs déliés dans l'arène), participent autant à sa vraisemblance topographique. Et pour en revenir à la romance tourmentée entre notre héros Jet la princesse Dejah Thoris, elle accentue également une certaine densité émotionnelle à travers leur psyché contradictoire dont l'enjeu est d'y favoriser une croisade guerrière au nom de la liberté. Or, c'est durant cette seconde partie échevelée, multipliant diverses rixes de bataille rangée (aériennes ou terriennes) que l'action intrépide s'y structure au sein de décors démesurés inscrits dans un environnement naturel non factice.
.
.
Dépaysant en diable, naturellement attachant, fertile en péripéties et truffé à rabord de personnages haut en couleurs, John Carter est le genre de divertissement déférent car entièrement voué à créer un univers atypique terriblement stimulant, expressif, endiablé, exaltant. En dépit de sa convention narrative néanmoins soutenue de quelques astuces judicieuses (l'alchimie du médaillon du 9è rayon, les véritables motivations des Therns et l'épilogue à rebondissements), ce spectacle familial rend honneur à l'intelligence du spectateur parce qu'il ne se complaît jamais dans une surenchère de caniveau.  Suffisamment trop rare donc pour ne pas le surligner d'autant plus qu'une certaine réflexion sur la cause guerrière y est habilement dépeinte. On est donc très loin des baudruches de l'époque qui ont inondé sans vergogne notre box-office international (Battle Los Angeles, Prince of Persia, Transformers 3, le Choc des Titans, Battleship et consorts...). 

*Bruno
22.05.12


2 commentaires:

  1. merci pour cette critique tres constructive bruno et tres juste sur la force du film dans l'ensemble !
    par contre, je considere que "john carter" malgré toutes ses qualités artistiques et de personnages biens dessinnées, n'est pas aussi définitif que le premier " seigneur de anneaux", d'un point de vue épique.
    sinon, je te laisse l'adresse de mon blog ou il y a peut etre des films qui t'interesseront : "les chroniques d'atreyu" et tu es le bienvenue

    RépondreSupprimer
  2. Merci de ton commentaire Atreyu et je suis aussi de ton avis pour la comparaison avec le seigneur des anneaux. Bizarrement, j'ai eu un peu de mal à la rédiger je dois avouer.

    Par contre, je fonce sur ton site pour jeter un oeil sur tes chroniques ! ^^

    Merci

    RépondreSupprimer