jeudi 10 mai 2012

HELL

Photo empruntée sur Google, appartenant au site khimairaworld.com   
de Tim Fehlbaum. 2011. Allemagne. 1h32. Avec Hannah Herzsprung, Lars Eidinger, Stipe Erceg, Lisa Vicari.

FILMOGRAPHIE: Tim Fehlbaum est un réalisateur, scénariste, directeur de la photo allemand.
2003: Für Julian (court)
2004: Nicht meine Hochzeit (court)
2006: Wo is Freddy ? (court)
2011: Hell

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Pour son premier long-métrage, le réalisateur germanique Tim Fehlbaum souhaite élaborer une rigueur formelle à son récit apocalyptique d'une écologie désincarnée. Par sa volonté esthétique probante jalonnée de décors sporadiques, Hell approuve également son intérêt par la dimension cafardeuse de survivants livrés à un despotisme primaire.

2016. En 4 ans, la température de l'atmosphère a augmenté de 10 degrés. Les réserves d'eau et de nourriture s'épuisent. Les structures sociales ont disparu...
Un quatuor de rescapés tentent de survivre dans ce monde désuni, asservi par une horde de cannibales. 
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Après avoir salué le soin esthétique accordé à son univers aride d'un climat solaire en décrépitude, le réalisateur réussit la gageure de nous convaincre que notre planète n'est qu'un amas de terre décharnée auquel une poignée de survivants tentent d'y survivre en interne des forêts clairsemées. Pour mieux subir une chaleur suffocante, nos derniers héros ont endossé des vêtements soyeux, casquettes et lunettes de soleil en guise de camouflage. A bord de leur véhicule, Philippe, Marie, Léonie et un quidam solitaire traversent les routes bucoliques en quête d'une contrée plus harmonieuse, où la nourriture et l'eau seraient une aubaine inespérée. Par malchance, ils vont se confronter durant leur itinéraire à une confrérie de cannibales planqués dans un bâtiment agricole. Dénués de moralité (même si rattaché à leur semblant de foi catholique) et en proie à une sauvagerie éperdue, faute d'une existence primitive, ces barbares sont délibérés à appréhender de la chair humaine pour subvenir à leur besoin nutritif. Tout aussi assoiffés et affamés, nos résistants blottis dans leur véhicule blindé vont finalement devoir porter assistance à l'une de leur camarade, Léonie, subitement séquestrée par ces antagonistes faméliques.


Le scénario orthodoxe éludé de surprise ne souhaite pas renouveler la prescience du "Jour d'après". Avec pudeur et économie de moyens, le réalisateur souhaite retranscrire au mieux (mais sans esbroufe spectaculaire) la photogénie chaotique d'un climat solaire asphyxiant. Ce sentiment tangible de claustration est d'autant plus rendu prégnant par la fébrilité humaine des interprètes tentant désespérément de se soustraire à l'allégeance d'insurgés sans éthique. C'est cette ambiance désespérée d'isolement et désolation et les faibles enjeux de survie octroyés à nos protagonistes qui rendent l'aventure continuellement efficiente.
La dernière partie, beaucoup plus vigoureuse laisse place à une action cinglante parfois violente dans l'évasion improvisée de nos protagonistes. Cet échappatoire encouru de prime abord par notre héroïne esseulée n'est pas non plus exempt d'un certain suspense oppressant quand elle se réfugie dans le refuge restreint d'un abattoir suintant la mort et la puanteur. ATTENTION POILER !!! Enfin, pour parachever, son point d'orgue capital se culmine vers une traque échevelée à travers champs pour nos fuyards essoufflés, pourchassés par la horde primitive, et aveuglés par la lumière écrasante d'un soleil terrassant. FIN DU SPOILER.


Au final, Hell est une série B germanique au scénario convenu mais transcendé par la vraisemblance d'un univers aride et suffocant, de personnages convaincants ancrés dans un frêle désespoir et d'un argument pessimiste efficacement troussé. 
Dispensable mais mérite néanmoins le coup d'oeil pour sa réalisation appliquée et son climat dépaysant. 
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Un grand merci à Khimairaworld.com
09.05.12
Bruno Matéï

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