de Brian De Palma. 1980. U.S.A. 1h45. Avec Angie Dickinson, Michael Caine, Nancy Allen, Keith Gordon, Dennis Franz, David Margulies, Ken Baker, Susanna Clemm, Brandon Maggart, Amalie Collier.
Sortie salles France: 15 Mars 1981. U.S: 23 Juin 1980
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Récompense: Saturn Award de la meilleure actrice pour Angie Dickinson, en 1981.
FILMOGRAPHIE: Brian De Palma, de son vrai nom Brian Russel DePalma, est un cinéaste américain d'origine italienne, né le 11 septembre 1940 à Newark, New-Jersey, Etats-Unis. 1968: Murder à la mod. Greetings. The Wedding Party. 1970: Dionysus in'69. Hi, Mom ! 1972: Attention au lapin. 1973: Soeurs de sang. 1974: Phantom of the paradise. 1976: Obsession. Carrie. 1978: Furie. 1980: Home Movies. Pulsions. 1981: Blow Out. 1983: Scarface. 1984: Body Double. 1986: Mafia Salad. 1987: Les Incorruptibles. 1989: Outrages. 1990: Le Bûcher des vanités. 1992: l'Esprit de Cain. 1993: l'Impasse. 1996: Mission Impossible. 1998: Snake Eyes. 2000: Mission to Mars. 2002: Femme Fatale. 2006: Le Dahlia Noir. 2007: Redacted.
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Après avoir enchaîné les réussites (Sœurs de sang, Phantom of the Paradise, Obsession, Carrie), Brian De Palma puise, pour entreprendre Pulsions, dans une blessure intime - ce souvenir d’enfance où sa mère lui demanda de pister son père, soupçonné d’adultère - et dans un fait divers sur des meurtres au sein de la communauté gay des années 70.
Synopsis: Kate Miller est une femme en manque, inassouvie par son mari, frustrée dans sa chair. Elle consulte le psychiatre Robert Elliot pour tenter de comprendre cette fêlure intime. Quelques instants après l’entretien, elle s’aventure dans un musée et y croise un charmeur invétéré. Après une nuit fiévreuse, elle se fait assassiner à coups de rasoir dans l’étroitesse d’un ascenseur, sous les yeux d’une prostituée. Cette dernière, interrogée par la police, décrit une silhouette féminine : une grande blonde aux lunettes noires. Mais déjà, le fils de Kate mène sa propre enquête pour démasquer l’assassin..
La séquence de filature dans le musée, où une femme s’offre au regard, puis se fait elle-même proie, est d’une perversité fascinante. L’échange de regards, la drague improvisée, la montée du désir culminent dans l’espace confiné d’un taxi, puis sous les draps. Un peu plus tard, on apprend que l’amant est porteur d’une MST. Rebondissement cruel, qui ajoute à l’anxiété de la victime - juste avant sa mort, violente, sèche, dans l’ascenseur.
Ce meurtre emblématique, chorégraphié comme une agression symphonique, témoigne d’une maîtrise redoutable du montage. Le rasoir fend l’espace avec précision géométrique. Le visage de la victime se fige dans l’effroi. Le reflet dans le miroir laisse entrevoir l’assassin : silhouette androgyne, en manteau noir, armée d’un éclat métallique. La call-girl, témoin impuissant, deviendra à son tour la cible. Dans une scène de métro d’une tension presque insupportable, elle fuit, traquée à la fois par le tueur et par une bande de délinquants lubriques. Quand elle appelle un policier à l’aide, ses harceleurs ont déjà disparu... mais le danger, lui, est toujours là. Et le spectateur, à nouveau, se fait piéger.
De Palma orchestre un vertigineux ballet d’apparences, de jeux de rôle, d’ambiguïtés. Sa mise en scène glisse insensiblement du thriller clinique vers l’érotisme dérangé. La seconde partie, portée par une enquête bicéphale - prostituée déterminée et jeune bricoleur féru d’électronique - intensifie l’intrigue jusqu’à un final aussi cynique que retors. Un dernier twist, une révélation glaçante… puis une pirouette, une ultime boutade. Retour à l’imaginaire sexuel. La boucle est bouclée.
Sensuel, provocant, charnel, Pulsions est un jeu de séduction avec la mort. Un canular impudique, où la sexualité refoulée explose en fantasmes meurtriers. Porté par la musique lascive de Pino Donaggio, sublimé par un esthétisme immaculé, interprété par deux femmes-objets aussi troublantes que sacrifiées, ce chef-d’œuvre du thriller voyeuriste reste une leçon de mise en scène. Une énigme sensuelle, tapie dans un écrin de violence froide.
— le cinéphile du cœur noir 🖤
Cool ton article ;)
RépondreSupprimertrès bon article comme souvent ! merci bruno tu aurais du etre critique dans une revue spécialisé !
RépondreSupprimerUn compliment qui me touche beaucoup Atreyu même si je ne le mérite pas. Merci ^^
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