de Michael R. Roskam. 2011. Belgique. 2h08. Avec Matthias Schoenaerts, Jeroen Perceval, Jeanne Dandoy, Barbara Sarafian, Tibo Vandenborre, Frank Lammers, Sam Louwyck, Robin Valvekens, Baudoin Wolwertz.
Sortie salles France: 22 Février 2012. Belgique: 2 Février 2011
Récompenses: Prix du Meilleur premier film à FanTasia, 2011
Prix du Jury et du Public au Festival du film policier de Beaune, 2011
Propeler Motovuna au Festival du film de Motovun, 2011
Meilleur Film aux Prix du film Flamand, 2011
Prix André-Cavens de l'Union de la critique de cinéma (UCC), 2011
Magritte du cinéma du meilleur scénario et du meilleur film flamand en co-production, 2011
FILMOGRAPHIE: Michael R. Roskam (de son vrai nom Michaël Reynders) est un réalisateur et scénariste belge, né en 1972 à Saint Trond.
FILMOGRAPHIE: Michael R. Roskam (de son vrai nom Michaël Reynders) est un réalisateur et scénariste belge, né en 1972 à Saint Trond.
2011: Bullhead
Lardé de récompenses dans son pays d'origine, Bullhead fait presque figure d'oeuvre inclassable dans sa structure narrative affilié au polar et au drame social, son ambiance cafardeuse, son humour parfois cocasse (les réparties verbales des 2 garagistes fort en gueule) et sa dimension humaine sur le déclin. Pour une première réalisation, Michael R. Roskam frappe fort et nous envoie un uppercut en pleine face dans son acuité émotionnelle à fleur de peau toujours plus abrupte ! Habité par l'interprétation transie de Matthias Schoenaerts, toute l'intrigue admirablement écrite repose sur ses robustes épaules et nous entraîne dans l'introspection mentale d'un homme profondément frustré car molesté par un trauma infantile.
Lardé de récompenses dans son pays d'origine, Bullhead fait presque figure d'oeuvre inclassable dans sa structure narrative affilié au polar et au drame social, son ambiance cafardeuse, son humour parfois cocasse (les réparties verbales des 2 garagistes fort en gueule) et sa dimension humaine sur le déclin. Pour une première réalisation, Michael R. Roskam frappe fort et nous envoie un uppercut en pleine face dans son acuité émotionnelle à fleur de peau toujours plus abrupte ! Habité par l'interprétation transie de Matthias Schoenaerts, toute l'intrigue admirablement écrite repose sur ses robustes épaules et nous entraîne dans l'introspection mentale d'un homme profondément frustré car molesté par un trauma infantile.
A Limbourg, Jackie, fils de fermier corrompu, complote depuis toujours un trafic d'hormones auprès de la mafia pour sa viande bovine. Mais le meurtre inopiné d'un flic va contraindre la police à surveiller ses activités ainsi que celles de ses complices dont un ami d'enfance, Diederick. Compromis à un lourd secret lié à leur adolescence, les deux acolytes vont renouer avec le poids de cette réminiscence .
Avec la photo aigre d'un climat blafard, Bullhead empreinte la voie du polar moite pour décrire avec densité le drame humain d'une homme introverti car esseulé depuis le drame de son enfance. Parfois épris d'une violence incontrôlée par la prise addictive de ces stéroïdes mais aussi victimisé par son refoulement sexuel, Jacky est enfoui dans un mutisme nihiliste. Avec l'arrivée d'un ami qu'il n'avait pas revu depuis longtemps et d'une police en filature, son passé va refaire surface et lui remémorer une grave agression aux séquelles irréversibles. Dès lors, au gré de flash-back habilement insérés dans le cheminement hasardeux, une descente aux enfers latente nous ait confronté à travers le profil d'un homme livré à lui même car trop longtemps abdiqué par son entourage et sa famille.
Il faut louer la dextérité limpide que Michael R. Roskam a su retranscrire à narrer un script en chute libre où les principaux protagonistes recèlent une dimension humaine chargée de remord ou de dépit. Avec la maîtrise inspirée d'une mise en scène autonome et une efficience haletante, Bullhead nous isole dans les vestiges d'un homme littéralement écrasé par la tare de la frustration et la morosité de son environnement animalier. Dans ce rôle torturé, Matthias Schoenaerts fait preuve d'un charisme animal impressionnant dans sa carrure robuste et ces furieux accès de violence extériorisés par une conscience martyrisée. Mais c'est aussi et surtout sa dimension humaine discréditée, sa désillusion de ne pouvoir concrétiser une vie de postérité qui interpelle le spectateur avec une empathie sensitive toujours plus inconfortable. ATTENTION SPOILER !!! D'ailleurs, le point d'orgue redouté, d'une intensité dramatique quasi insoutenable dans sa romance déchue nous arrache les larmes de l'amertume et nous ébranle viscéralement jusqu'au marasme, faute d'un nihilisme désespéré. FIN DU SPOILER
Comme un chien enragé
Fascinant par son réalisme âpre, ombrageux pour son cheminement indécis, voir parfois même déroutant dans ses sautes d'humour intermittentes, cet ovni venu de Wallonne implique le spectateur d'une façon si intime qu'il déséquilibre la maîtrise de nos sentiments. Sous couvert de polar austère, Bullhead est surtout une chronique déshumanisée d'un paysan meurtri, envoûté par l'interprétation magistrale de Matthias Schoenaerts . La déliquescence mentale d'un malfaiteur éperdument amoureux mais incapable de pouvoir transcender son handicap. Le rapport d'un viol irréparable en dépit d'un mutisme rural, l'impuissance inévitable d'un taureau au coeur flagellé. Déchirant jusqu'au malaise surmené.
Dédicace à Daniel Aprin et Christophe Cosyns
11.09.12
Bruno Matéï
Comme un chien enragé
Fascinant par son réalisme âpre, ombrageux pour son cheminement indécis, voir parfois même déroutant dans ses sautes d'humour intermittentes, cet ovni venu de Wallonne implique le spectateur d'une façon si intime qu'il déséquilibre la maîtrise de nos sentiments. Sous couvert de polar austère, Bullhead est surtout une chronique déshumanisée d'un paysan meurtri, envoûté par l'interprétation magistrale de Matthias Schoenaerts . La déliquescence mentale d'un malfaiteur éperdument amoureux mais incapable de pouvoir transcender son handicap. Le rapport d'un viol irréparable en dépit d'un mutisme rural, l'impuissance inévitable d'un taureau au coeur flagellé. Déchirant jusqu'au malaise surmené.
Dédicace à Daniel Aprin et Christophe Cosyns
11.09.12
Bruno Matéï
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