lundi 2 novembre 2015

Oeil pour Oeil / I spit on your grave / Day of the Woman. Prix de la Meilleure Actrice (Camille Keaton), Catalogne 78.

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site thefastpictureshow.com 

de Meir Zarchi. 1978. U.S.A. 1h41. Avec Camille Keaton, Eron Tabor, Richard Pace, Anthony Nichols, Gunter Kleemann, Alexis Magnotti.

Sortie salles U.S: 22 Novembre 1978

FILMOGRAPHIE: Meir Zarchi est un réalisateur, producteur et scénariste américain, né en 1937.
1978: Oeil pour Oeil. 1985: Don't Mess with My Sister ! Prochainement: I spit on your grave: déjà vu.

 
"Plus rien d'humain, juste elle". 
Surfant dans le sillage scandaleux de La Dernière maison sur la gauche et Crime à froid, Meir Zarchi signe, six ans après le choc de Craven, un rape and revenge violemment ancré dans son époque. Son credo : un réalisme frontal hérité du documentaire, une violence nue, tranchée, sèche, collée au plus près du réel. Dans cette optique, la première partie - scrutation clinique du calvaire de la victime humiliée, torturée, violée - sidère par son réalisme poisseux, parfois insoutenable. Répétition des sévices, cris d’épuisement souffreteux, implorations brisées : tout y suinte la douleur, sans artifice, sans détour.

Porté par une superbe photographie qui contraste cruellement la quiétude végétale d’un lac forestier avec l’horreur absolue, Œil pour œil expose, sans concession ni bande-son apaisante, la chute et la résurrection vengeresse d’une femme brisée. Sans fioritures ni complaisance, Zarchi prend son temps. Il montre. Il insiste. Il laisse parler les gestes, les silences, les regards. Camille Keaton irradie alors l’écran d’une présence étrange, presque spectrale, à la lisière du surnaturel.

Récompensée à Sitges, Keaton magnétise. Par son flegme, son regard vide, sa démarche absente. Une héroïne comme en état second, adoptant des stratégies si ambiguës qu’elles confinent au dérangement : jeter un revolver à portée de main d’un agresseur, séduire nue un bourreau armé d’un poignard. Ce comportement limite suicidaire instille dans le film un trouble profond, une étrangeté diffuse, comme si le réel se disloquait.

Grâce à cette mise en scène documentaire mais habitée, Œil pour œil échappe miraculeusement à la redite, pour offrir au genre ses lettres de noblesse, trop souvent enterrées sous l’accusation de racolage. Si la vengeance paraît moins percutante de prime abord, c’est un leurre. L’alchimie discrète de Keaton, son sang-froid impassible, ses motivations équivoques, nous entraînent dans une odyssée punitive à la fois déroutante, singulière, indicible — presque fantastique.

Richard Pace, en attardé mental, malgré un stéréotype un peu pesant, convainc par la spontanéité de ses expressions. Quant aux autres tortionnaires, menés par Eron Tabor, ils incarnent une virilité crasse avec un naturel glaçant, livrés à leurs pulsions en roue libre.


D’une rare cruauté, d’une sauvagerie brute, Œil pour œil transcende son sous-genre par la rigueur de son approche, en authentifiant le viol comme expérience-limite, charriée par une mante religieuse vengeresse habitée de fureur muette. Un chef-d’œuvre du genre, aussi ravageur que La Dernière maison sur la gauche, voire supérieur au glacial Thriller. Le film n’a rien perdu de sa puissance visuelle ni de son aura vénéneuse. Unique.

— le cinéphile du cœur noir 🖤

4èx. 11.04.2025. Vost. 4K

Récompense: Prix de la meilleure actrice pour Camille Keaton lors du Festival international du film de Catalogne en 1978.


1 commentaire:

  1. Тя разказала потресаваща история, как на пътя Рилци - Бараково е била изнасилена от неин познат, които я прилъгал, че ще я докара ... !
    http://bez-cenzura.com/epitzentar/zversko-iznasilvane-potrese-blagoevgrad-shokirashti-podrobnosti-ot-zloveshtata-drama?fb_comment_id=974715735895251_975305325836292

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