jeudi 5 novembre 2015

La Sorcière Sanglante / I Lunghi capelli della morte

                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site subscene.com

de Antonio Margheriti. 1964. Italie. 1h40. Avec Barbara Steele, George Ardisson, Halina Zalewska, Umberto Raho, Laura Nucci.

Sortie salles France: 5 Août 1970. Italie: 30 Décembre 1964

FILMOGRAPHIE: Antonio Margheriti (Anthony M. Dawson) est un réalisateur italien, né le 19 septembre 1930 à Rome, décédé le 4 Novembre 2002 à Monterosi. 1960: Le Vainqueur de l'espace. 1962: Les Derniers jours d'un empire. 1963: La Vierge de Nuremberg. 1964: La Sorcière Sanglante. 1964: Les Géants de Rome. 1964: Danse Macabre. 1968: Avec Django, la mort est là. 1970: Et le vent apporta le Violence. 1971: Les Fantômes de Hurlevent. 1973: Les Diablesses. 1974: La brute, le colt et le karaté. 1975: La Chevauchée terrible. 1976: l'Ombre d'un tueur. 1979: l'Invasion des Piranhas. 1980: Pulsions Cannibales. 1980: Héros d'Apocalypse. 1982: Les Aventuriers du Cobra d'Or. 1983: Yor, le chasseur du futur. 1985: L'Enfer en 4è vitesse.

 
"Les Flammes de l’Injustice : élégie pour une sorcière"
Tourné entre La Vierge de Nuremberg et Danse Macabre, La Sorcière Sanglante vient clore magistralement la trilogie gothique du maître italien, sous l’impulsion de la reine des ténèbres : Barbara Steele.
 
Synopsis: Accusée à tort de sorcellerie après la découverte du corps du comte Franz, Adèle est condamnée à périr sur le bûcher, sous les yeux de sa fille, la jeune Elisabeth. Mais dans les flammes, elle jure vengeance contre ses bourreaux. Tandis que sa sœur aînée, Helen, tente désespérément de la sauver en plaidant sa cause auprès du comte Humboldt, elle se voit contrainte de céder à ses avances pour gagner sa clémence. En vain. Helen assiste, impuissante, à l’exécution d’Adèle. Puis, craignant d’être accusé d’adultère, Humboldt fait basculer Helen du haut d’un pont. Des années plus tard, Elisabeth est forcée d’épouser Kurt, le fils du comte. Mais bientôt, les secrets remontent à la surface : Kurt avoue à son père être le véritable responsable de la mort de Franz. Au même moment, le sosie troublant d’Helen réapparaît sous les traits de Mary Karnstein...

Ce pitch ombrageux, transcendé par une reconstitution médiévale du XVIe siècle, Antonio Margheriti l’illustre avec une ambition formelle et un sens diffus du suspense, alors que le bourreau de cette tragédie familiale se voit pris au piège d’une conjuration machiavélique. « Plus réussi est le méchant, meilleur est le film », dixit Hitchcock — et Margheriti respecte à la lettre ce précepte. Le personnage de Kurt, cupide et fallacieux, interprété avec une sobriété cynique par George Ardisson, excelle dans l’art de supprimer chaque témoin gênant. Amant de l’énigmatique Mary, Kurt va pourtant sombrer dans l’irréel, miné par sa propre paranoïa, dès lors qu’il ourdit un nouveau stratagème : empoisonner son épouse. Toute la tension du récit naît de cette spirale de suspicion délirante, où les figures d’Elisabeth et de Mary semblent tirer les ficelles d’une machination spectrale. Margheriti s’amuse à inverser les rôles de victime et bourreau, à travers le regard fiévreux d’un anti-héros rongé par l’effroi.

Avec ses manoirs lugubres, ses cryptes décrépites et ses souterrains oppressants, La Sorcière Sanglante insuffle une étrangeté prégnante, presque délirante, autour des déplacements d’ombres humaines, en proie à d’éventuelles puissances occultes — alors même que la peste ravage les villageois, hébétés de superstition. 


"Le Sang des sœurs, l’Étreinte des morts".
Par la limpidité de sa photo monochrome, la solidité de son intrigue au suspense insoutenable, la stylisation morbide de ses décors gothiques, et bien sûr, la présence magnétique de Barbara Steele, La Sorcière Sanglante ravive la flamme de l’épouvante transalpine. Sans égaler Danse Macabre, réalisé la même année, ce bijou d’angoisse baroque et de tension érotique déploie un pouvoir de séduction ténébreux à travers ses personnages ambigus, merveilleusement dessinés. Et ce, dès son prologue anthologique baigné de cruauté, jusqu’à son épilogue rédempteur, d’une ironie sardonique saisissante — où victime et bourreau s’opposent une dernière fois, face au brasier purificateur. Gratitude Artus Films 💖.
 
*Bruno
06.06.25
3èx. Vost

Pour les intéressés, les 2 autres volets sont chroniqués ci-dessous:
La Vierge de Nuremberg: http://brunomatei.blogspot.fr/…/la-vierge-de-nuremberg-la-v…
Danse Macabre: http://brunomatei.blogspot.fr/…/danse-macabre-danza-macabra…



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire