mardi 4 juillet 2017

REMO, SANS ARME ET DANGEREUX

                                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinematerial.com

"Remo Williams: The Adventure Begins" de Guy Hamilton. 1985. U.S.A. 2h01. Avec Fred Ward
Joel Grey, Wilford Brimley, J.A. Preston, George Coe, Charles Cioffi, Kate Mulgrew.

Sortie salles France: 19 Mars 1986. U.S: 11 Octobre 1985

FILMOGRAPHIEGuy Hamilton, né le 16 septembre 1922 à Paris (France) et mort le 20 avril 2016 à Majorque en Espagne, de parents britanniques, est un réalisateur britannique. 1952 : L'assassin a de l'humour (The Ringer). 1953 : Le Visiteur nocturne. 1954 : Un inspecteur vous demande. 1955 : Les Indomptables de Colditz. 1956 : Charley Moon. 1957 : Manuela. 1959 : Un brin d'escroquerie.
1959 : Au fil de l'épée. 1961 : Le Meilleur Ennemi. 1964 : L'Affaire Winston. 1964 : Goldfinger.
1965 : The Party's Over. 1966 : Mes funérailles à Berlin. 1969 : La Bataille d'Angleterre. 1971 : Les diamants sont éternels. 1973 : Vivre et laisser mourir. 1974 : L'Homme au pistolet d'or. 1978 : L'Ouragan vient de Navarone. 1980 : Le miroir se brisa. 1982 : Meurtre au soleil. 1985 : Remo sans arme et dangereux. 1989 : Sauf votre respect.


Film culte des années 80 ayant bercé toute une génération, à l'instar du tout aussi fun et débridé Commando, Remo sans arme et dangereux est un divertissement d'action follement réjouissant sous l'impulsion épique d'un thème électro de Craig Safan et Tommy Shaw aussi inoubliable. Et ce en dépit de l'aspect totalement improbable de l'entrainement rigoureux de Rémo entamant une initiation héroïque avec une agilité surréaliste (il faut le voir esquiver les balles par la seule vélocité de son corps ainsi que la force de son esprit !). Officiellement décédé après une interpellation musclée avec des malfrats, le policier Samuel Makin est en fait le jouet d'une organisation secrète délibérée à l'exploiter pour nettoyer la ville des dirigeants les plus véreux, notamment ceux appartenant à une base militaire. Avec l'aide d'un vieux chinois et durant une longue épreuve de force aussi bien morale et physique, Samuel devient Remo auprès de l'enseignement d'une bravoure sans armes. Truffé d'humour voir d'hilarité (parfois involontaire quant au caractère "hénaurme" de certains exploits physiques - Chiun accourant sur l'eau d'un lac à grandes enjambées - !), de bonne humeur et de chaleur humaine autour de la relation amicale que se partagent progressivement Remo et son mentor, Maître Chiun, Remo s'extirpe du ridicule, aussi naïf soit son concept singulier (un super-héros sans panoplie se défendant à mains nues contre les balles ennemies !). Dénué d'une once de prétention et assumant pleinement le côté saugrenu de ces péripéties au sein d'un schéma narratif somme toute classique, Guy Hamilton parvient pour autant à rajeunir le genre académique en cette époque sacro-sainte des Eighties grâce à la générosité de son action tantôt inventive, tantôt vertigineuse.


A l'instar de certaines séquences de haute voltige (l'épreuve d'acrobatie sur la grande roue, l'affrontement musclé du haut de la statue de la liberté en rénovation - l'escalade sur le tronc d'arbre déplacé dans les airs par un câble porteur) provoquant la sensation d'ivresse ! Nous sommes d'autant plus impressionnés par l'habileté de la réalisation et du montage n'en faisant jamais trop (ou alors si peu !) pour épater la vue avec souci artisanal du détail technique. Bref, une époque révolue donc conçue sur l'authenticité de cascades impeccablement coordonnées si bien que l'ère numérique n'en n'était pas encore à sa prémices. Au-delà de l'aspect fun des moments d'entraînements à la fois cocasses et improbables, et du passage à l'acte belliqueux de Remo sur le terrain militaire, Rémo renchérit son charme en la présence d'un trio pétulant militant les valeurs d'amitié et d'amour (et ce en dépit du machisme badin de Chiun !). Fred Ward incarnant sans nul doute son rôle le plus sympathique à l'écran dans celui du (super) héros infaillible si bien que l'acteur au charisme viril compte sur la dérision et la bonhomie de sa posture surhumaine afin de se démarquer de l'orgueil. Dans celui du manager placide plein de sagesse et de bons préceptes, Joel Grey lui partage la vedette avec davantage de cocasserie puis l'empathie progressive qu'il cultive auprès de son comparse avec poignante dignité (notamment ce final où perce une émotion sensible quant à l'éventuel sort dramatique de Chiun ou de Remo !). Enfin, affublée d'une robe militaire longiligne, la charmante et si rare Kate Mulgrew se fond dans la peau d'un major avec une innocence et un naturel fondés sur la noblesse de sentiments aussi sincères qu'amoureux.


Inévitablement naïf et à la limite du grotesque lors de certaines séquences homériques hallucinées, Remo, sans arme et dangereux s'extirpe miraculeusement du ridicule, voir de la série Z de luxe, grâce à sa cocasserie en roue libre monopolisant tout le cheminement narratif, à ses péripéties davantage explosives si je me réfère à la touche guerrière de la dernière demi-heure (ajoutez notamment l'aspect dépaysant du vaste cadre forestier magnifiquement filmé) et surtout grâce à la camaraderie de l'attachant trio héroïque débordant de spontanéité et chaleur humaine (j'insiste encore là-dessus !) pour nous combler de béatitude communicative ! 

Dédicace à Olivier Hancart, Ludovic Hilde, Abdala Bouzebiba
Bruno Dussart
3èx

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