de Peter Duffell. 1971. Angleterre. 1h41. Avec Christopher Lee, Denholm Elliott, Joanna Dunham, Peter Cushing, Nyree Dawn Porter, Jon Pertwe.
Sortie salles France: 27 Novembre 1974. Angleterre: 22 Février 1971
FILMOGRAPHIE: Peter Duffell est un réalisateur anglais né le 10 Juillet 1922 à Canterbury, Kent, England, UK, décédé le 12 Décembre 2017. 1973: Les rapaces du 3è Reich. 1975: L'Enlèvement. 1980: Daisy (téléfilm). 1982: Experience Preferred... But Not Essential. 1986: Les Louves (téléfilm). 1987: Hand in glove (téléfilm). 1990: King of the wind (téléfilm). 1991: Some Other Spring (téléfilm).
Le premier segment, assez terrifiant lors des apparitions d’un spectre ricaneur, nous plonge dans la paranoïa rampante d’un écrivain, hanté par le personnage diabolique qu’il a lui-même créé pour nourrir son nouveau roman. Nanti de visions dérangeantes d’un fantôme hideux, Charles Hillyer finit par avouer ses troubles à son épouse, qui lui recommande de consulter un psychiatre. Efficace et sarcastique dans sa dérive, Method for Murder baigne dans un climat d’angoisse subtilement entretenu par un homme aux abois, gagné par l’appréhension. Le réalisateur joue habilement des visions horrifiques sous l’alibi d’une possible paranoïa, voire de schizophrénie, notamment à travers ses altercations conjugales. La chute, cruelle et sardonique, fonctionne pleinement, malgré le thème déjà souvent visité. Or, l'emballage est plus fin, intelligent et original que de coutume.
Le deuxième récit, Waxworks, nous entraîne dans un musée des horreurs à l’atmosphère troubles. Lorsqu’un veuf y découvre une effigie de femme brandissant une tête décapitée sur un plateau d’argent, il est aussitôt frappé par la ressemblance troublante avec son ancienne compagne. Fasciné, déstabilisé, il tente d’oublier - jusqu’à ce qu’un vieil ami vienne lui rendre visite. Cette intrigue, où sourdent jalousie et infidélité, s’appuie sur la stature spectrale de Peter Cushing, parfait en solitaire taiseux hanté par l’ombre de l’amour perdu. Si la chute manque peut-être un peu de mordant et que la brièveté nuit un peu à la tension, l’ensemble demeure soigné, accrocheur et pénétrant.
Le troisième segment (mon favori avec le quatrième) narre la confrontation silencieuse entre un aristocrate glacial et une éducatrice venue prendre soin de sa fille recluse depuis son retrait scolaire. Tandis que la gouvernante, douce et attentionnée, se rapproche de l’enfant, elle s’inquiète bientôt du comportement castrateur du père, prompt à la violence. Superbement écrit, mis en scène et interprété (entre la prestance hautaine de Christopher Lee, la sobriété rassurante de Nyree Dawn Porter, et surtout le magnétisme presque spectral de la candide Chloe Franks, à la fois diaphane et intensément présente), Sweets to the Sweet distille une sorcellerie sourde, latente, dans la montée en tension d’une vendetta infantile. Car même si l’issue se devine - méchamment cruelle -, l’intensité des affrontements parentaux et la présence vénéneuse de la fillette conspiratrice nous poursuivent bien au-delà du générique.
Le dernier récit s’articule autour de l’ego hypertrophié d’un célèbre acteur de films d’épouvante, condescendant et méprisant à l’égard de tous. Mais l’achat d’une cape de vampire dans une boutique poussiéreuse bouleversera le cours de sa vie. The Cloak, farce macabre semi-parodique ponctuée de clins d’œil, se moque avec un plaisir communicatif de son protagoniste hautain. L’idée centrale, délicieusement fantaisiste, s’illustre à travers des trucages efficaces (quoique concis et visible sur grand écran) et le jeu outrancier mais parfaitement assumé de Jon Pertwee, vampire malgré lui, grimacier malicieux pris au piège de son propre rôle. Et puis que dire de l'icône Ingrid Pitt rivalisant de malice, de sensualité et de charme opulent en vamp sexy.
Composé de sketches tous intéressants et attachants, plaisants et surprenants, La Maison qui tue parvient, grâce au soin constant de la mise en scène (notamment formellement gothique) et à un casting hors pair, à se hisser dans les mémoires - surtout grâce à ses deux derniers segments, hauts en intensité et en étrangeté.
— le cinéphile du cœur noir 🖤
Vu hier. Pas du tout, du tout, du tout aimé. Une série Z ennuyeuse, des sketches mous, mous, mous et des décors atroces. Qu'ont donc été faire Lee et Cushing dans une telle daube...?
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