"The Confessional / House of Mortal Sin" de Pete Walker. 1976. Angleterre. 1h44. Avec Anthony Sharp, Susan Penhaligon, Stephanie Beacham, Norman Eshley, Sheila Keith.
Sortie salles Angleterre: Février 1976. Inédit en salles en France
FILMOGRAPHIE: Pete Walker est un réalisateur, scénariste et producteur britannique, né en 1939 à Brighton. 1968: l'Ecole du sexe, For men only, 1970: Cool, c'est Carol, 1971: Man of violence, Die Screaming, Marianne, 1972: Quatre dimensions de Greta, le Théâtre de l'angoisse, 1973: Tiffany Jones, 1974: Flagellations, Frightmare, 1976: Mortelles Confessions, Schizo, 1978: Hallucinations, 1979: Home Before Midnight, 1983: House of the long shadows.
Heureuse surprise de la part d'Artus de nous avoir exhumé de l'oubli ce petit classique british réalisé par le franc-tireur Pete Walker, tant et si bien que Mortelles Confessions resta inédit en salles dans nos contrées ! Plutôt couillu de nous dépeindre la dérive licencieuse d'un prêtre rigoriste, Mortelles Confessions baigne dans un climat malsain relativement glacé sous l'impulsion d'un duo d'amants au passé aussi bien trouble que secret. Tout du moins avant que le final jusqu'au-boutiste ne nous dévoile leurs tenants et aboutissants lors d'un bain de sang qui risquera à coup sûr d'en déconcerter plus d'un. Car exit le happy-end de rigueur, Pete Walker privilégiant une conclusion aussi bien équivoque qu'inéquitable quant au sort précaire de l'héroïne mais aussi du serial-killer infiniment perfide. Le pitch simpliste s'oriente vers les épreuves amoureuses que se partagent une jeune femme avec ses deux amants. Après avoir rencontré une vieille connaissance de lycée devenue aujourd'hui homme d'église elle décide de le retrouver dans son havre chrétien. C'est à ce moment fortuit qu'elle aborde le père Meldrum, puritain draconien subitement épris de sentiments pour elle.
Prenant son temps à planter son intrigue et ses personnages évoluant autour de la morale conservatrice du père Meldrum, Pete Walker distille un suspense sous-jacent au fil de sa trajectoire criminelle toujours plus cruelle et violente, quand bien même l'héroïne démunie s'efforce vainement d'avertir son entourage amical. La faute incombant à la parole évangélique de cet homme d'église considéré comme intouchable car respecté de tous. A partir de l'instant ou Vanessa sombre dans une appréhension désespérée, une tension progressive est scrupuleusement instaurée, quand bien même dans une des chambres du presbytère du tueur, sa mère alitée semble soumise à une majordome borgne aux penchants pervers. Pete Walker accordant notamment pas mal d'intérêt à brosser les comportements à la fois castrateurs et interlopes de ce trio maudit, pour ne pas dire machiavélique, et ce avant de nous dévoiler pour quel véritable mobile le prêtre sombra dans la folie. Au-delà de l'efficacité du récit fertile en péripéties, subterfuges et exactions sanglantes (même si les maquillages ne se limitent qu'à grimer les victimes de ketchup); Mortelles Confessions est également rehaussé de la présence démoniaque d'Anthony Sharp franchement haïssable dans la peau du prêtre véreux, quand bien même Sheila Keith (Flagellation, Frightmare) lui dispute la vedette avec un charisme patibulaire aussi fourbe et insidieux. On peut également souligner l'attachante interprétation de Susan Penhaligon en tant que victime fragile et éplorée.
Psycho-killer glauque modestement réalisé et correctement interprété en dépit de la compétence perfectible de son auteur, Mortelles Confessions constitue un excellent suspense fétide autour du thème du puritanisme si bien que la religion rigoriste est pointée du doigt dans son refus de se plier à la tolérance de l'amour du point de vue du prêtre condamné à la chasteté. A découvrir fissa chez l'étendard Artus Films dans une version HD irréprochable !
* Bruno
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