Photo emprunté sur Google, appartenant au site Allocine.fr
d'Olivier Marchal. 2017. 1h45. France. Avec Benoît Magimel, Laura Smet, Idir Chender, Gringe,
Michaël Youn, Gérard Depardieu, Dani.
Sortie salles France: 1er Novembre 2017.
FILMOGRAPHIE: Olivier Marchal est un acteur et réalisateur français, né le 14 novembre 1958 à Talence. 2002 : Gangsters. 2004 : 36 quai des Orfèvres. 2008 : MR 73. 2011 : Les Lyonnais. 2017 : Carbone.
Qui veut atteindre les sommets doit s'attendre aux abîmes.
Humilié par son beau-père cossu et rejeté par sa propre épouse, l'entrepreneur Antoine Roca finit par sombrer dans l'illégalité puis la criminalité en complotant une fraude à la TVA sur les quotas de carbone dans l'Union européenne (argument inspiré d'un fait divers survenu en 2008-2009). Au fil de son ascension et faute d'avoir négocié avec 2 médiocres comparses et une pègre opiniâtre, il se retrouve emmêlé dans des rackets et règlements de compte irréversibles.
Polar dramatique assez prévisible durant son 1er acte, de par ses emprunts à Scarface (toute l'intrigue s'érige autour de l'ascension et le déclin d'un entrepreneur infortuné, fils d'ouvrier) mais rehaussé d'une seconde partie plus intense et surprenante (à l'instar de son épilogue escarpé d'une intensité dramatique poignante - clien d'oeil tacite à "L'Impasse"-, de l'affrontement Depardieu/Magimel et de la déchéance criminelle émanant de leur orgueil), Carbone vaut surtout pour le brio indiscutable de sa mise en scène et d'un jeu d'acteurs infaillibles emportant tout sur leur passage. Marchal vouant un amour indéfectible au polar à l'ancienne sous l'impulsion de gueules striées et de références en l'occurrence ricaines. Car outre les solides présences de Michael Youn, étonnamment dépouillé en comptable véreux, de Depardieu en patriarche condescendant, de Moussa Maaskri en mafieux perfide, de Dani en matrone matoise et de Laura Smet, en faire-valoir sentimentale; le trop rare Benoit Magimel explose l'écran dans celui de l'entrepreneur arriviste préalablement dépité par l'échec professionnel et conjugal, et aujourd'hui contrarié par sa perte des valeurs morales.
Impeccablement rythmé, formellement stylisé et traversé de 2/3 éclairs de violence arides à mi-parcours, Carbone parvient in extremis à captiver sous le pilier (dégingandé) d'une intrigue sans surprise n'évitant pas les clichés, quand bien même la caractérisation humaine des personnages (les plus fragiles) aurait gagné à être mieux développée lors de leur trajectoire illégale où perce euphorie et tensions, remord et culpabilité. Quoiqu'il en soit, on passe malgré tout un très bon moment si bien que Marchal, scrupuleux et maestro en la matière, prouve à nouveau qu'il reste l'un des + notables dans le paysage du polar français, accompagné d'un Magimel au firmament de sa carrière.
* Bruno
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