lundi 24 septembre 2018

Superstition / la malédiction de la sorcière


de James W. Roberson. 1982. Canada. 1h26. Avec James Houghton, Albert Salmi, Lynn Carlin, Larry Pennell et Jacquelyn Hyde.

Sortie salles Canada: 12 Mars 1982

FILMOGRAPHIE: James W. Roberson est un réalisateur canadien. 1980: The Legend of Alfred Packer (sous le nom de Jim Roberson). 1982: Superstition. 1991: The Giant of Thunder Mountain.

                                  

Une ambiance morbide native du Canada que la génération 80 n'a jamais occultée. 
Inspiré par la vague des films de demeure hantée ayant sévi quelques années plus tôt (Poltergeist, Amityville 1 et 2le Couloir de la mort, Trauma), Superstition fut à l'époque de sa sortie Vhs un hit dans les rayons des vidéo-clubs chez l'amateur de gore festif au grand dam de son invisibilité en salles dans nos contrées. Car outre son alléchante jaquette horrifico-sensuelle, il doit en effet son succès et sa réputation grâce à l'efficacité de ses effets-spéciaux réalisés de manière professionnelle car n'ayant rien à envier aux exploits de maître notoires comme Tom Savini, Ed French ou encore  Dick Smith. 
Le pitchAlors que deux meurtres inexpliqués viennent d'avoir lieu dans une demeure abandonnée réputée hantée, les paroissiens d'une église décident de la mettre en location. Rapidement, une famille y emménage. Mais de mystérieux évènements ne vont pas tarder à se manifester alors que la police aux aguets tente d'appréhender le potentiel criminel.

                                  

Réalisé sans prétention et avec amour du genre, ce B movie inédit en salles aura marqué toute une génération de vidéophiles des années 80 tant le bouche à oreille fut rapidement enthousiaste. Le film étant surtout précédé d'une réputation sulfureuse de par sa violence graphique pour me répéter. Mais lorsque l'on revoit aujourd'hui Superstitions (j'en suis au 7è visionnage !), on se rend compte à quel point son scénario linéaire et le jeu perfectible (mais quelque peu attachant) des comédiens méconnus peuvent être palliés par l'abondance de scènes horrifiques particulièrement sanglantes et spectaculaires ainsi que par son atmosphère horrifique symptomatique des années 80. Si bien que personne n'a omis son inquiétant préambule (la meilleure séquence du film !) baignant dans une ambiance feutrée lorsque deux énergumènes confinés dans une sombre demeure abandonnée seront sauvagement assassinés par une entité surnaturelle. Corps élevé en lévitation pour être violemment fracassé contre le plafond, tête humaine explosée dans un micro onde, et surtout l'impressionnante séquence auquel un des jeunes lascards se retrouve coincé entre une porte fenêtre se refermant subitement sur son corps sectionné en deux. Une scène abrupte réellement bluffante de par son impact réaliste et sa cruauté incisive qui s'ensuit.

                                    

Ainsi, ce prologue prometteur riche en ambiance diffuse et émotions fortes s'avère sa meilleure attraction avant de renouer avec ce même climat à la fois mortifère, sanglant et explosif lors de son point d'orgue truffé de péripéties meurtrières. A l'instar de cette séquence cinglante illustrant avec verdeur le châtiment d'une jeune donzelle trucidée à coup de pieu dans le crane ! Pour autant, à travers son cheminement narratif sans surprises y émane une modeste efficacité de par la métronomie de séquences chocs intervenant en moyenne toutes les dix minutes. Le script occulte se focalisant sur une légende locale lorsqu'en 1684 une sorcière jugée par l'inquisition fut condamnée à périr noyée au fond d'un lac. Ayant juré de se venger face au témoignage des villageois en liesse, elle promis de revenir dans un avenir proche importuner leurs descendants afin d'appliquer sa terrible vengeance. Hormis son manque d'inventivité narrative donc et la standardisation de personnages dénués de psychologie, Superstition  parvient tout de même à attiser la sympathie grâce à la pertinence des effets-chocs très réussis, à une réalisation aussi sincère que modestement soignée et à l'attrait bonnard de ces protagonistes (aussi naïfs soient-ils !) dans leur fonction démunie ou héroïque. A l'instar du flic obtus, obstiné à appréhender un simplet du village, potentiel coupable de la mort de son coéquipier; du Révérend Maier lors d'une courte (mais marquante !) apparition, et surtout du révérend Thompson (le héros du film !) prêt à protéger chaque membre de la famille avec une pugnacité aimablement fébrile !

                                  

Scherzo video productions
Ainsi, en dépit de ses défauts précités, notamment auprès de son absence patente de suspense,  Superstitions demeure une fort sympathique série B scandée de l'audace de ses effets gores (trois séquences chocs font office d'anthologie), de son ambiance lourde parfois génialement oppressante et de son casting de seconde zone se débattant avec une attachante naïveté contre les forces du Mal sous l'impulsion d'une BO percutante insufflant par moments une intensité épique à la dramaturgie (étonnamment) prononcée. 

* Bruno
25.05.22. èèx
24.09.18. 
25.04.11. 325 vues

1 commentaire:

  1. L'un de mes films cultes lorsque j'étais adolescent.... Que de souvenirs...

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