mardi 25 septembre 2018

MR. MAJESTYK

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site dailymars.net

de Richard Fleischer. 1973. U.S.A. 1h43. Avec Charles Bronson, Al Lettieri, Linda Cristal, Paul Koslo, Frank Maxwell.

Sortie salles France: ?. U.S: 17 Juin 1974.

FILMOGRAPHIE: Richard Fleischer est un réalisateur américain né le 8 décembre 1916 à Brooklyn,  et décédé le 25 Mars 2006 de causes naturelles. 1952: l'Enigme du Chicago Express, 1954: 20 000 lieux sous les mers, 1955: les Inconnus dans la ville, 1958: les Vikings, 1962: Barabbas, 1966: le Voyage Fantastique, 1967: l'Extravagant Dr Dolittle, 1968: l'Etrangleur de Boston, 1970: Tora, tora, tora, 1971: l'Etrangleur de Rillington Place, 1972: Terreur Aveugle, les Flics ne dorment pas la nuit, 1973: Soleil Vert, 1974: Mr Majestyk, Du sang dans la Poussière, 1975: Mandingo, 1979: Ashanti, 1983: Amityville 3D, 1984: Conan le destructeur, 1985: Kalidor, la légende du talisman, 1989: Call from Space.


Modèle d'efficacité au sein du film d'action que Richard Fleischer supervise avec souci professionnel, Mr. Majestyk est un jubilatoire jeu de massacre transcendé par le tempérament imperturbable de Charles Bronson en justicier louable. Je m'explique: propriétaire de pastèques auprès de 65 hectares, Vince Majestyk envisage d'employer de modestes ouvriers mexicains au moment même où un exploiteur sans vergogne souhaite les substituer par ses hommes de main. Face au refus péremptoire de Vince et après s'être affrontés verbalement, une risque s'ensuit entre eux mais Vince parvient à dérober la carabine de son rival pour le brimer à nouveau. Arrêté par la police suite à la plainte de son agresseur, c'est en cellule qu'il fait la connaissance du mafieux Frank Renda. Totalement indifférent à sa réputation criminelle, Vince se contente de le railler alors qu'au moment d'escorter Renda vers un autre pénitencier, des règlements de compte sanglants ont lieu en centre urbain afin de le faire évader. Mais dans le feu de l'action, Vince parvient à s'échapper en bus avec Renda.


Après s'être planqués dans une cabane, ce dernier lui propose une transaction en échange de sa liberté. Loyal, honnête mais rusé, Vince décide plutôt d'opérer un marché avec la police afin de récupérer sa propre liberté et ses pastèques à cueillir. Mais grâce à la complicité de sa compagne venue lui prêter main forte, Renda parvient in extremis à s'évader. Dès lors, transi de haine et de rancoeur, il jure de se venger en souhaitant la peau de Vince. Fort de cette intrigue habilement structurée, prétexte à règlements de compte sanglants et poursuites en règles jamais gratuits (rare pour ne pas le souligner dans le cadre du film d'action bourrin !), Mr. Majestyk diffuse un rythme effréné pour tenir lieu d'un affrontement stoïque entre un mafieux aussi obtus qu'empoté et un ancien vétéran du Vietnam, fin limier et héros aguerri en justicier gouailleur ! Et donc à travers un jubilatoire jeu du chat et de la souris où les rôles seront amenés à s'inverser en cours de trajectoire épique, Mr. Majestyk redouble d'efficacité en opposant l'injustice d'une violence expéditive résolument couarde contre une auto-justice contre-intuitive misant sur le self contrôle que Bronson instaure avec une force tranquille imprégnée de dérision. Le tout dans le cadre solaire d'une série B purement ludique à la scénographie rurale.


Western moderne survitaminé pour autant jamais racoleur lors des récurrentes confrontations (aussi bien verbales que physiques) entre bons et méchants, Mr. Majestyk s'adonne à la ferveur expansive à travers les charismes striés du légendaire Charles Bronson et du robuste (par la taille) Al Lettieri aussi bien impressionnant que délectable en salopard sournois ne reculant devant aucune turpitude pour avoir le dernier mot. D'autres seconds-rôles aussi irrésistibles dans leur posture chafouine sont également à la fête (Paul Koslo en faire-valoir mesquin), quand bien même la très élégante et attachante Linda Cristal tente de se faire une place dans le coeur de Bronson avec une détermination sentimentale entêtée. Rondement mené car réalisé de main de maître sous l'impulsion dramatique de quelques éclairs de brutalité assez rugueux (et ce même si le hors-champs est parfois de mise), Mr Majestyk se permet en prime d'inciser ses dialogues à travers des répliques aussi cocasses qu'inventives nous provoquant le rire nerveux ! Une véritable réussite "vintage" auquel le dernier blockbuster mainstream fait bien pâle figure. 

* Bruno
3èx

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