jeudi 4 octobre 2018

THE ROSE. Golden Globe Meilleure actrice, Meilleur Espoir féminin.

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Mark Rydell. 1979. U.S.A. 2h13. Avec Bette Midler, Alan Bates, Frederic Forrest, Harry Dean Stanton, Barry Primus, David Keith.

Sortie salles France: 4 Juin 1980. U.S: 7 Décembre 1979

FILMOGRAPHIE: Mark Rydell est un acteur, réalisateur et producteur américain, né le 23 mars 1934 à New York (États-Unis). 1964-1966 : Gunsmoke (série TV). 1968 : Le Renard. 1969 : Reivers. 1972 : Les Cowboys. 1976 : Deux farfelus à New York. 1979 : The Rose. 1981 : La Maison du lac. 1984 : La Rivière. 1991 : For the Boys. 1994 : Intersection. 1996 : Le Crime du Siècle. 2001 : Il était une fois James Dean. 2006 : Even Money.


"Où est-ce que vous allez, où est-ce que tout le monde s'en va ?"
Avant toute chose, et afin de taire certaines rumeurs, le film devait être à la base un biopic sur la célèbre chanteuse Janis Joplin que Bette Midler refusa illico d'incarner si le scénario et son personnage n'étaient pas entièrement remaniés. Pour se faire, Mark Rydell dû se plier à ses exigences depuis son admiration pour l'actrice récompensée à juste titre aux Golden Globe après le succès du film. On peut d'ailleurs souligner qu'en France il récolte 1 393 748 entrées !
Gros morceau de cinéma d'une puissance émotionnelle épurée, The Rose fait l'effet d'un shout sitôt le générique élégiaque bouclé ! Le spectateur envapé de détresse assistant impuissant à l'écran noir (et blanc) avec un flegme bouleversé. Et si la réalisation documentée du réalisateur touche à tout Mark Rydell y est évidemment pour beaucoup (notamment dans son refus impératif du misérabilisme et des effets de manche disgracieux), la prestance transie d'émoi de Bettle Midler transforme l'essai artistique en authentique chef-d'oeuvre musical ! Vidant ses tripes face écran auprès de milliers de fans béats d'admiration par son talent vocal et son déhanché effréné, Bette Midler pénètre dans le corps d'une rockeuse avec une névralgie résolument trouble, notamment eu égard de son tempérament volcanique


Car magnifique portrait de femme à la fois capricieuse et meurtrie par les outrances de sa célébrité, du sexe, de l'alcool, de la drogue et des voyages parmi la responsabilité cupide de son producteur psycho-rigide, Mark Rydell nous relate sa dégénérescence morale avec une dimension dramatique en crescendo. Tant et si bien que le final en apothéose musicale s'érige en grand moment de cinéma sous l'impulsion malingre de "Rose" offrant son dernier cri d'amour au public peu à peu plongé dans un mutisme anxiogène ! Tout le récit tant douloureux, car d'une grande violence à ausculter son épuisement moral et sa détresse affective, affrontant sans détour sa profonde errance existentielle, son insurmontable solitude émanant d'amours sans lendemain. Et ce en dépit de son coup de coeur auprès d'un chauffeur de taxi loyal que Frederic Forrest endosse avec une sobre intégrité. Délibérée à changer de vie et tirer un trait sur sa carrière trop houleuse, Mary Rose compte sur une rédemption romantique pour s'extirper des artifices d'une célébrité putassière. Emaillé de tubes rocks électrisants entre deux mélodies graciles, The Rose offre ses lettres de noblesse au genre musical à l'aide d'un vérisme immersif que le spectateur subit de plein fouet. Le réalisateur prenant soin de dévoiler sans clichés l'envers du décor pailleté auprès d'une star junkie profondément isolée du monde réel.


Requiem pour un ange déchu. 
Cri de rage et d'amour pour la liberté d'une rockeuse autodestructrice incapable de s'imposer face à la rigidité de son entourage professionnel et sentimental, The Rose demeure l'un des plus beaux poèmes musical sur la déchéance d'une star borderline livrée à la solitude la plus attentatoire. Aussi grave que bouleversant sous l'impulsion écorchée vive de la provocante Bette Midler (quelle performance historique !), The Rose nous laisse en état de choc cérébral durant le flux de son générique d'une acuité aiguë. Un spectacle absolu. 

* Bruno
3èx

Récompenses: Golden Globe de la Meilleure actrice et du Meilleur espoir féminin pour Bette Midler   

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