Diffusion Netflix: 4 janvier 2024
FILMOGRAPHIE: Juan Antonio Bayona est un réalisateur et scénariste espagnol, né en 1975 à Barcelone. 2004: Sonorama (video). 2004: 10 anos con Camela (video). 2005: Lo echamos a suertes (video). 2007: l'Orphelinat. 2012: The Impossible. 2016: Quelques minutes après minuit. 2018 : Jurassic World: Fallen Kingdom. 2023 : Le Cercle des neiges.
Authentique cauchemar horrifique transplanté dans le cadre du survival réfrigérant, Le Cercle des Neiges retrace avec un réalisme à froid, pour ne pas dire sans anesthésie, l'histoire vraie du vol Fuerza Aérea Uruguaya 571 effectué en Octobre 1972 par une équipe de Rugby au Chili. Or, après que leur appareil s'écrasa dans la cordillère des Andes, 29 survivants vont tenter de s'extirper de cet enfer enneigé en perpétrant des actes extrêmes de manière aussi désespérée qu'héroïque. Et ce en y perpétrant l'impensable auprès des plus téméraires: le cannibalisme. Eprouvant, nauséeux, fétide, viscéral, étouffant car dénué de concession à ausculter au plus près de leurs tourments moraux les profils torturés d'une poignée de survivants constamment proches de l'agonie au sein d'un no man's land sans repères, Le cercle des Neiges est autant leur chemin de croix qu'une épreuve de force de dernier ressort à tenter de s'extirper du trépas d'une rare cruauté.
L'oeuvre glaçante, austère, crépusculaire, s'érigeant en pur film d'horreur auprès de sa mise en image insalubre où plane constamment au dessus d'eux un climat putride de désolation, de déréliction, de silence feutré, notamment au travers des visions morbides de cadavres décharnés immobilisés par la température et leur absence de vie. Les comédiens méconnus chez nous renforçant à point nommé leurs sentiments de découragements et de désir de surpassement de par leur sobriété tranchée à se fondre dans le corps de martyrs probablement condamnés d'avance. Or, à travers cette thématique essentielle de ne jamais céder au désespoir préjudiciable, l'intrigue adopte petit à petit une tournure salvatrice quasi miraculeuse lorsque les plus courageux d'entre eux vont une nouvelle fois tenter l'impossible afin de croire encore à leur plausible sauvetage. Et si l'absence d'émotions dérangea certains critiques ou spectateurs durant une grosse majorité du métrage (alors que justement cela renforce l'aspect mortifère de son climat cauchemardesque dénué de toute vie humaine / animale en dépit de leurs sombres présences), son final bouleversant demeure d'une dramaturgie névralgique à illustrer avec autant de pudeur que de dignité la nouvelle condition de ses fantômes errants applaudis comme des héros en dépit de leur morphologie décharnée.
Partagés entre la cruauté d'éléments naturels atrabilaires se déchainant contre eux de manière impromptue (je songe aux avalanches en pagaille), animés entre l'épuisement, la maladie (nécrosée !), la soif et la famine au point d'y perpétrer le cannibalisme que nous serions nous-même contraints de perpétrer en pareille situation moribonde, Le Cercle des Neiges ne nous laisse pas indemne à nous dépeindre sans fard les bravoures suicidaires de ses survivants en berne ballotés tous azimuts. En tablant notamment sur leur foi religieuse afin d'y trouver un sens à leur condition damnée (grâce à la mort de leurs amis, ils restent en vie) que le spectateur s'interroge autant par l'entremise du réalisateur si scrupuleux d'avoir dresser sans répit leurs exploits et tragédies personnelles 2 mois de labeur durant au sein de l'immensité d'un panoramique immaculé magnifiquement cadré.
*Bruno
Récompenses
Prix du cinéma européen 2023 :
Meilleurs maquillage et coiffure
Meilleurs effets spéciauxercle des Neo
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