mardi 28 mai 2024

La Malédiction, l'Origine / The First Omen

                                              
                                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com
 
de Arkasha Stevenson. 2024. U.S.A. 1h59. Avec Nell Tiger Free, Sônia Braga, Ralph Ineson, Bill Nighy, Tawfeek Barhom, Nicole Sorace. 

Sortie salles France: 10 Avril 2024 (int - 16 ans).

FILMOGRAPHIE: Arkasha Stevenson est ue réalisatrice, scénariste et productrice américaine. 
2024: La Malédiction, l'Origine. 


Contrairement aux apparences d'une première heure faussement convenue, si bien que j'ai failli par décrocher un peu par son absence de personnalité et d'enjeu éculé, La Malédiction, l'origine est finalement une bonne surprise comme tout bon film d'horreur adulte respectant qui plus est au possible la saga initiale et l'intelligence du spectateur embarqué dans un schéma narratif beaucoup plus retors, intelligent et ambitieux qu'escompté. Avec d'ailleurs une audacieuse et originale réflexion sur le fanatisme religieux du point de vue de la parole divine délibérée à reprendre le pouvoir auprès d'une populace inflexible ne croyant plus en l'avenir (tristement actuel donc) en instaurant sur eux une nouvelle peur de manière aussi cynique qu'immorale afin que le Bien y reprenne ses droits sur le Mal. On peut d'autre part relever le soin imparti à sa réalisation appliquée comme de sa photo immaculée laissant transparaître quelques plans stylisés d'une élégance ténue. Mais ce qui frappe finalement après avoir visionné cette authentique préquelle (rien à voir par exemple avec le mensonger Massacre à la Tronçonneuse, le commencement ou encore The Thing), c'est qu'elle respecte le plus honnêtement possible tout ce qui fut entrepris au préalable lors de sa trilogie initiale restée dans les mémoires (tout du moins auprès de la génération 70 et 80). 
 
 
Et ce en nous concoctant un scénario conspirationniste en trompe l'oeil (si bien que je ne pigeais pas bien où la réalisatrice souhaitait en venir durant la 1ère heure à nous faire perdre nos repères et nos croyances auprès d'une galerie de personnages féminins interlopes) émaillé de clins d'oeil sans toutefois vouloir les singer. Croire à l'improbable, c'est qu'était parvenu à transfigurer la trilogie impartie à l'avènement de Damien Thorn quand bien même la Malédiction, l'origine remonte les pendules pour nous faire croire (à nouveau) à la venue de l'antéchrist, mais du point de vue de sa génitrice. Et cela fonctionne à plein tube dès qu'un rebondissement incongru s'offre à nous lors du second acte. Tant auprès de l'effet de surprise impeccablement amené, préparé, anticipé, de la puissance de ces images évocatrices, et de sa dimension psychologique à la fois fascinante, répulsive, épeurante. Arkasha Stevenson s'autorisant à nous forger quelques séquences chocs incroyablement couillues, détonantes, incongrues avec un réalisme tel que l'on croit sans sourciller à l'impensable. Un climat d'autant plus sordide, déstabilisant, inconfortable qu'il ne cède jamais à la complaisance auprès de son onirisme morbide plutôt organique.

 
En prime d'être formidablement interprété par des gueules d'acteur à l'ancienne (toute l'action se déroulant à l'orée des Seventies adroitement reconstituée en toute modestie au sein d'une Rome magnifiquement photographiée), Ralph Ineson endossant par ailleurs un prêtre sur le qui-vive ultra charismatique, La Malédiction, l'Origine devrait probablement être plus dense, captivant et passionnant à suivre lors d'un second visionnage après avoir reconsidéré la globalité de son récit plus fin et substantiel qu'il n'y parait. Renforcé du jeu pur et candide de Nell Tiger Free davantage en proie au doute et à la psychose auprès de ses visions maléfiques intolérables, La Malédiction, l'Origine réanime efficacement nos peurs viscérales les plus obscures et profondes avec un art consommé du réalisme malaisant (principalement auprès de ses 50 ultimes minutes autrement ambitieuses et terrifiantes). Une authentique préquelle qui plus est à découvrir avec un intérêt infiniment scrupuleux.
 
*Bruno

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