"Quand on aime, on aime toujours trop". "Quand on aime on voit les belles choses".
mercredi 8 mai 2024
Godzilla Minus One. Oscar des meilleurs effets visuels
lundi 6 mai 2024
The Inglourious Basterds
Sortie salles France: 19 Août 2009 (Int - 12 ans). U.S: 21 Août 2009 (Int - 13 ans)
FILMOGRAPHIE: Quentin Tarantino est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur américain, né le 27 mars 1963 à Knoxville dans le Tennessee, aux États-Unis. Reservoir Dogs (1992). Pulp Fiction (1994). Jackie Brown (1997). Kill Bill: Vol. 1 (2003). Kill Bill: Vol. 2 (2004). Boulevard de la mort (2007). Inglourious Basterds (2009). Django Unchained (2012). Les Huit Salopards (2015). Once Upon a Time... in Hollywood.
Un chef-d'oeuvre, peux pas dire mieux.
Jubilatoire de A à Z.
Drôle, dur, cruel, violent, gore, beau, élégant, poétique, tragique, bouleversant aussi auprès de son romantisme mélancolique.
Dans un rôle sciemment outrancier, Brad Pitt crève l'écran dans sa fonction semi-parodique de lieutenant juif américain foncièrement pédant, alors qu'Eli Roth, on ne peut plus à l'aise, est habité d'une douce démence décalée en chasseur de scalp, dit "l'ours juif".
Mais je garde surtout en mémoire 2 superbes portraits de femmes à la fois déchues et combattives qu'endossent les vamps Mélanie Laurent et Diane Kruger. Quand bien même Christoph Waltz ensorcelle son entourage étranger en chasseur de juif couard inspirant autant la fausse sympathie qu'une terreur sourde.
Avec en guise de cerise discursive un discours fortuit sur le pouvoir des images (et les conséquences dramatiques que cela peut entraîner) par l'entremise de la mise en abyme, et sur le langage des mots dépendant de notre dialecte.
C'est d'ailleurs à voir obligatoirement en VO pour mieux cerner les dissensions psychologiques que se disputent chaque camp à travers leur nationalité distincte.
Quant à la BO, hyper nostalgique et exaltante, elle colle aux images avec une grâce sensorielle, comme le souligne constamment (euphémisme) la mise en scène ultra inspirée d'un Tarantino à nouveau à l'apogée de la perfection.
On n'a qu'une envie quand on s'extrait hélas du film: le revoir, encore et encore pour s'enivrer et ne plus en sortir.
Et dire qu'il dure à peine 2h33 !
mercredi 1 mai 2024
Cherry Falls. Prix du Meilleur Réalisateur, Catalogne 2000
vendredi 26 avril 2024
Black Flies / Asphalt City
Sortie salles France: 3 Avril 2024. Cannes: 18 Mai 2023. U.S: 29 Mars 2024
FILMOGRAPHIE: Jean-Stéphane Sauvaire est un réalisateur, producteur et scénariste français né le 31 décembre 1968 à Paris. 2003 : Carlitos Medellin (documentaire). 2008 : Johnny Mad Dog. 2012 : Punk (téléfilm). 2017 : Une prière avant l'aube (A Prayer Before Dawn). 2023 : Black Flies (Asphalt City).
"Seul contre tous".
Un constat pessimiste sur nos sociétés contemporaines aliénées, à réserver à un public averti.
*Bruno
jeudi 25 avril 2024
Vermines. César du Meilleur Premier film, 2024.
Meilleurs effets visuels
Meilleur premier film
mercredi 24 avril 2024
The Sadness / Kū bēi / La Tristesse. Prix du Public: Grimmfest 2021.
Sortie salles France: 6 Juillet 2022 (- 16 ans avec Avertissement). Taïwan: 22 Janvier 2021
FILMOGRAPHIE: Rob Jabbaz est un réalisateur et scénariste taïwanais. 2021: The Sadness.
Grimmfest 2021 : prix du public
jeudi 18 avril 2024
Eclair de Lune / Moonstruck. Oscar 88 Meilleure Actrice: Cher.
Sortie salles France: 6 Avril 1988. U.S: 18 Décembre 1987
FILMOGRAPHIE: Norman Jewison est un réalisateur, acteur, producteur et scénariste canadien, né le 21 Juillet 1926 à Toronto (Canada). 1962: Des ennuis à la pelle. 1963: Le Piment de la vie. 1964: Ne m'envoyez pas de fleurs. 1965: The Art of love. 1965: Le Kid de Cincinnati. 1966: Les Russes Arrivent. 1967: Dans la chaleur de la nuit. 1968: l'Affaire Thomas Crown. 1969: Gaily, gaily. 1971: Un violon sur le toit. 1973: Jésus Christ superstar. 1975: Rollerball. 1978: F.I.S.T. 1979: Justice pour tous. 1982: Best Friends. 1984: A Soldier Story. 1985: Agnès de Dieu. 1987: Eclair de lune. 1989: Un Héros comme tant d'autres. 1991: Larry le liquidateur. 1994: Only you. 1996: Bogus. 1999: Hurricane Carter. 2003: Crime contre l'humanité.
Il y a des films comme ça que l'on découvre au hasard d'une location Vhs lorsque l'on fut ado et qui nous marqua au point de nous laisser une empreinte dans un p'tit coin de notre coeur. Eclair de Lune en fit donc parti pour mon jugement de valeur. Et le revoir une seconde fois 37 ans plus tard suscite un enthousiasme nostalgique mêlé d'une touche d'appréhension quant à son contenu véritablement qualitatif. A savoir si j'allais retrouver mes émotions d'un passé insouciant depuis mon adolescence à la fois candide et néophyte. Romcom réalisée par l'éminent Norman Jewison (qu'on ne présente plus), Eclair de Lune a ranimé ma flamme amoureuse en dépit d'une mise en place un tantinet laborieuse de l'intrigue et de ces personnages peu à peu attachants. Si bien que passées les 35/40 minutes de métrage pour autant solidement mises en scène au sein d'une scénographie urbaine aussi chaleureuse que réconfortante, Eclair de Lune prend son envol pour structurer un charme aussi pur que dépouillé eu égard de l'intelligence du cinéaste à ne point s'égarer dans la facilité des bons sentiments mielleux.
Bien au contraire, Eclair de Lune demeurant si touchant, si émouvant, si pur, si intègre et lucide pour nous évoquer la complexité de l'amour (en étroite relation avec la peur de la mort apprendrons nous !) à travers l'infidélité conjugale de protagonistes familiaux qu'on ne peut que se réjouir du résultat attendrissant inscrit dans une modeste mesure. Norman Jewison tablant beaucoup sur l'humour des dialogues ciselés et des situations folingues pour nous enivrer sous l'impulsion d'une pléthore de comédiens absolument délicieux de spontanéité. Je ne vais pas tous les citer par manque de temps, et c'est bien dommage car par ex Olympia Dukakis (Oscar du Meilleur Second-Rôle) m'a tant ému en sexagénaire trompée (et de manière totalement fortuite !). Mais on ne peut que s'incliner du talent subtilement sémillant de Cher accompagnée de Nicolas Cage (à son âge juvénile) formant un duo d'amants impromptus davantage fusionnels dans leur désir d'y bafouer les règles de la bienséance au moment de céder à leur passion des sentiments. A eux deux ils portent l'intrigue sur leurs épaules, entre fraîcheur et naturel sans fard pour mieux nous immerger dans leur liaison houleuse à deux doigts de s'éteindre, ou, au contraire, de s'émanciper vers des horizons prospères.
Récompenses:
3 Oscars :
Meilleure actrice pour Cher
Meilleur second rôle pour Olympia Dukakis
Meilleur scénario pour John Patrick Shanley
American Comedy Award
Ours d'argent du meilleur réalisateur à la Berlinale pour Norman Jewison
2 Golden Globes :
Meilleure actrice dans une comédie (Cher)
Meilleur second rôle féminin (Olympia Dukakis)
1989 :
ASCAP Award pour le Top Box Office Films
lundi 15 avril 2024
Vent de Folie / The Wind
mardi 9 avril 2024
Man on Fire
Sortie salles France: 13 Octobre 2004.
FILMOGRAPHIE: Tony Scott (né le 21 juillet 1944 à Stockton-on-Tees, Royaume-Uni - ) est un réalisateur, producteur, producteur délégué, directeur de la photographie, monteur et acteur britannique. 1983 : Les Prédateurs, 1986 : Top Gun, 1987 : Le Flic de Beverly Hills 2, 1990 : Vengeance,1990 : Jours de tonnerre,1991 : Le Dernier Samaritain,1993 : True Romance, 1995 : USS Alabama,1996 : Le Fan,1998 : Ennemi d'État, 2001 : Spy Game, 2004 : Man on Fire, 2005 : Domino, 2006 : Déjà Vu, 2009 : L'Attaque du métro 123, 2010 : Unstoppable.
Peut-être l'un des plus grands films fondés sur une vengeance animale avec "Il était une fois dans l'Ouest", "Impitoyable", "Le Vieux Fusil", "Mad-Max", "Carrie", "The Crow", "Conan".
Opéra de sang, de larmes et de mort d'une intensité dramatique à la fois bouleversante et rigoureuse, tant auprès des apartés intimes entre Creasy (Denzel Washington) et Pita (Dakota Fanning) d'une sensibilité à fleur de peau, que des exactions putassières de l'ange exterminateur à bout de souffle lors d'une seconde partie capiteuse, Man on Fire est un chef-d'oeuvre sépulcral dont on ne sort pas indemne. L'ombre de Dieu planant durant tout le récit sur les épaules de Creasy chargé de haine et de remord dans sa condition écorchée vive de s'être avili lorsqu'il fut autrefois agent de la CIA. Or, par la bonté candide d'une fillette qu'il doit protéger en tant que garde du corps au sein d'une ville véreuse apte aux enlèvements, il parvient à retrouver foi en lui de par l'amitié naissante qu'elle lui inculque avec tendresse et intégrité désarmantes. Ainsi, si la première heure, extrêmement attachante auprès de la relation amiteuse entre eux nous hypnotise le coeur sous l'impulsion de comédiens au diapason de leur carrière pour leur naturel instinctif, le second acte funèbre ranimera les pulsions criminelles du garde du corps par le truchement d'une vendetta en roue libre dénuée de concession.
Nanti d'une réalisation épileptique rigoureusement expérimentale, notamment afin d'exacerber le profil névrosé, dégénéré mais calculateur du vengeur redresseur de tort d'un calme olympien, Man on Fire nous immerge de plein fouet dans un univers de corruption nécrosée à faible lueur d'espoir. Le Mal et ses sbires demeurant à chaque coin de rue afin d'asseoir leur autorité crapuleuse par l'entremise du rapt d'enfant que la ville occasionne fréquemment (le prologue nous averti que 70% d'entre eux sont retrouvés morts chaque année). Tony Scott ballotant son récit d'ultra violence à l'instar d'un vortex émotif sans que toutefois n'y soit jamais confondu précipitation et efficacité. D'autre part, de par la densité d'une intrigue plus substantielle et impromptue qu'elle n'y parait (tant auprès des révélations auprès des complices et coupables, des confrontations explosives générant un climat furibond parfois proche du chaos que du revirement rédempteur chargé de désespoir), Man on Fire convoque un malaise sous-jacent quasi viscéral, sensoriel. Tant le réalisme opéré aux châtiments punitifs, le parti-pris inventif de l'exprimer de manière furtive au sein d'un climat urbain à la fois trouble, malsain, délétère nous martèlent la vue, l'ouïe, l'esprit sous la mainmise d'une aura religieuse que Creasy a autant de mal à se défaire lors de sa culpabilité morale suicidaire.
Voilà pourquoi Man on Fire demeure aussi puissant et implacable qu'inoubliable et déchirant auprès de sa mise en image aussi odieuse qu'infiniment fragile. Tony Scott distillant durant ce vénéneux chemin de croix une sensibilité infinie pour tenir lieu de la reconversion du justicier habité par l'influence du Mal mais délibéré à contredire son destin d'après une épreuve de force héroïque. Ainsi, de ce torrent d'émotions à la fois douloureuses et vertigineuses, Scott y extrait une réflexion sur la foi religieuse avec un art consommé de la remise en question morale que tout un chacun peut un jour s'autoriser à se questionner lorsqu'il a cédé à ses bas-instincts destructeurs.
samedi 6 avril 2024
The Neon Demon
FILMOGRAPHIE: Nicolas Winding Refn est un scénariste, réalisateur, producteur et acteur danois, né le 29 septembre 1970 à Coppenhague (Danemark). 1996: Pusher. 1999: Bleeder. 2003: Inside Job. 2004: Pusher 2. 2005: Pusher 3. 2008: Marple - Nemesis (télé-film). 2009: Bronson. 2010: Valhalla Rising. 2011: Drive. 2012: Only God Forgives. 2016: The Neon Demon.
Notamment en se référant aux bizarreries horrifico-fantasmagoriques qui empoisonnent le récit à renfort d'images lascives, léchées, aussi fascinantes que malaisantes ou encore dérangées. Et si l'étrange émotion, qui s'instille au cours du vénéneux récit demeure sciemment timorée, déstabilisante, déconcertante, voir également fréquemment impassible, c'est pour mieux perdre nos repères dans ce dédale charnel de beauté funeste. L'absence d'éthique, d'affection, d'humanité des personnages féminins (mais aussi masculins, à l'exception du petit ami de Jesse non corrompu) nous sautant sournoisement à la figure, tels des androïdes huppés au regard perçant dénués de charité. Leur sensibilité s'étant noyé dans un vivier (d'acide) pécunier faute de s'être dévoyées au concours d'une beauté esthétique asexuée (elles ne sont que des plantes aseptiques soumises à leur hiérarchie castratrice). Et ce avant de se complaire dans un cannibalisme ordurier pour tenter d'accéder en un temps si furtif (passé l'âge de 20 ans, elles sont déjà hors course) à la quintessence artistique.
Expérience onirico-sensuelle substituée en offrande fétide, The neon Demon ne peut laisser indifférent à travers sa puissance formelle autant que morale faute de nous avoir projeté avec provocation (et une certaine dérision sardonique propre à la satire vitriolée) un tableau dérisoire sur la noblesse féminine la plus sournoise et délétère quand elle ne compte que sur son corps, son apparence pour être aimée et starisée.
jeudi 4 avril 2024
Frenzy
Sortie salles France: 26 Mai 1972
FILMOGRAPHIE: Alfred Hitchcock est un réalisateur, producteur et scénariste anglo américain, né le 13 Août 1899, décédé le 29 Avril 1980. 1935: Les 39 Marches. 1936: Quatre de l'Espionnage. Agent Secret. 1937: Jeune et Innocent. 1938: Une Femme Disparait. 1939: La Taverne de la Jamaique. 1940: Rebecca. Correspondant 17. 1941: Soupçons. 1942: La 5è Colonne. 1943: l'Ombre d'un Doute. 1944: Lifeboat. 1945: La Maison du Dr Edward. 1946: Les Enchainés. 1947: Le Procès Paradine. 1948: La Corde. 1949: Les Amants du Capricorne. 1950: Le Grand Alibi. 1951: L'Inconnu du Nord-Express. 1953: La Loi du Silence. 1954: Le Crime était presque parfait. Fenêtre sur cour. 1955: La Main au Collet. Mais qui a tué Harry ? 1956: l'Homme qui en savait trop. Le Faux Coupable. 1958: Sueurs Froides. 1959: La Mort aux Trousses. 1960: Psychose. 1963: Les Oiseaux. 1964: Pas de Printemps pour Marnie. 1966: Le Rideau Déchiré. 1969: l'Etau. 1972: Frenzy. 1976: Complot de Famille.
Avant dernier métrage du maître du suspense alors que pour la 1ère fois de sa carrière il fut interdit aux - de 17 ans Outre Atlantique, Frenzy est un excellent thriller horrifique émaillé de saillies d'humour noir et de séquences décalées plutôt impayables (les brouets que l'épouse de l'inspecteur Oxford lui occasionne chaque soir). "Tuer quelqu'un est très dur, très douloureux, et très… très long". C'est ce que l'on nous dévoile lors du premier homicide qu'Hitchcock façonne avec une évidente provocation vériste (symptomatique des Seventies) tant l'aura malsaine qui émane du huis-clos et des regards torturés entre tueur et victime invoquent un malaise palpable assez dérangeant (d'où son interdiction aux - 17 ans). Hitchcock ne lésinant pas sur les images d'effroi à la fois cruelles, perverses, violentes lorsque l'assassin s'acharne d'y étrangler sa proie à l'aide d'une cravate après l'avoir violé (corps étonnamment dénudé à l'appui de la part du cinéaste résigné à se renouveler). Or, c'est bel et bien l'unique meurtre que nous subirons si bien que les suivants (clairsemés) seront intelligemment soumis au hors-champs afin de ne pas sombrer dans une horreur gratuite trop complaisante (on peut d'ailleurs relever un superbe plan séquence réalisé en marche-arrière afin de suggérer l'horreur de l'agression que nous redoutions sans ambages).
Passionnant d'y renouer avec la thématique du faux-coupable que ce dernier subira lors d'un concours de circonstances à la fois insidieuses, infortunées et vindicatives, notamment parmi le témoignage grossier du préjugé (réflexion acide sur les commérages et le faux semblant), l'intrigue est établie du point de vue de cette victime irascible (en somme un connard machiste, pour ne pas dire misogyne) constamment piégée d'une accumulation d'incidents sardoniques qu'Hitchcock ose mettre en exergue sans complexe aucun. D'où l'aspect moderne de son thriller à suspense jonglant avec une alchimie goguenarde auprès d'un humour caustique aussi grinçant que jubilatoire. Quand bien même on reste autant surpris par l'imprévisibilité des prochains meurtres sachant qu'Hitchcock se délecta bien avant ses exactions de nous familiariser auprès de femmes raisonnables afin de mieux nous ébranler lors des passages à l'acte. La franche empathie pour elles fonctionnant à plein régime au point de se dire qu'il n'oserait se permettre pareils sacrifices. Quant aux acteurs british aux visages assez peu habituels, ils jouent autant sur la dérision (tacite pour certains) et la réflexion hésitante que sur la gravité morale de se confondre dans une scénographie Londonienne à la fois inquiétante, malsaine, insécure même si tout est suggéré et qu'aucune délinquance ne vienne entacher le tableau dérisoire.
Brillant, couillu et drôlement noir pour son horreur macabre (tristement) contemporaine.
*Brunomardi 2 avril 2024
Hellraiser (2022)
Diffusé sur Paramount + le 15 octobre 2023
FILMOGRAPHIE: David Bruckner est un réalisateur, scénariste et producteur de cinéma américain né en 1977 ou 1978. 2007 : The Signal (coréalisé par Dan Bush et Jacob Gentry). 2011 : Talk Show (court métrage). 2012 : V/H/S - segment Amateur Night. 2015 : Southbound - segment The Accident. 2017 : Le Rituel (The Ritual). 2019 : Creepshow (série TV) - 2 épisodes. 2020 : La Proie d'une ombre (The Night House). 2022 : Hellraiser.
Très bonne surprise que ce reboot conçu par David Bruckner (Le Rituel, la Proie d'une Ombre) après avoir été plusieurs fois repoussé par d'autres cinéastes (dont Pascal Laugier en froid avec les producteurs car désireux d'un objet plus conforme et ludique). Et si cet Hellraiser 2022 n'atteint pas à mes yeux le niveau qualitatif des 2 premiers opus dans toutes les mémoires des initiés, il demeure de loin le meilleur opus de tout ce qui a suivi ensuite pour le pire (dans 90% des cas si j'ose dire). Rien qu'au niveau de l'interprétation juvénile fort convaincante (Odessa A'zion en marginale à la fois perplexe, paumée et torturée vampirise l'écran par son humanisme névralgique inspirant d'autre part l'ambiguité morale), du design des nouveaux cénobites régentés par une matrone démoniale assez charismatique pour inspirer appréhension, fascination, dégoût, des séquences gores de tortures extrêmes particulièrement viscérales, Hellraiser 2022 a tout pour séduire en dépit d'un traitement contemporain qui diffère bien que son approche SM s'inscrit dans ce même goût de provocation sulfureuse. Ainsi, à travers le caractère à nouveau intrigant du cube casse-tête, l'efficacité du récit narré sans temps mort (à contrario de ce que j'ai pu entendre auprès de sa première partie - il faut bien planter l'intrigue et faire connaissance avec les personnages -) dépend de l'attitude censée d'une soeur désespérée tentant de retrouver en vie son frère et de le sauver des forces du Mal en s'invitant dans une demeure suspicieuse.
Et ce tout en illustrant de façon toujours plus insécure les réactions fébriles de ses amis mutuellement en proie au doute, à l'espoir, la peur, l'interrogation, la fascination aussi, de se laisser dériver vers un univers singulier échappant à leur raison (et parfois même leur contrôle mental pour les plus véreux et proscrits). David Bruckner exploitant à l'aide d'idées visuelles retorses l'enceinte de cette demeure abandonnée réduite en cage de fer semblable à un cube géant. Avec une judicieuse utilisation d'hallucinations épeurantes que les martyrs perçoivent dans leurs tourments avant l'apparition dantesque d'un Leviathan, clin d'oeil aussi fantasque et disproportionné à l'opus 2 réalisé par Tony Randel, ici réalisé avec des FX numériques tout à fait réalistes afin de s'immerger dans cet univers mortifié autrement blafard. On peut enfin également relever en guise de trouvaille impromptue un rebondissement bien amené vers ses 40 ultimes minutes afin de créer la surprise puis renforcer le caractère insidieux de tout un chacun lorsque l'homme avide de pouvoir est en requête de transaction interdite, de plaisirs corporels les plus trash et déviants. Et sur ce point répulsif, Hellraiser 2022 possède dans sa maudite besace nombre de séquences hardcore quasi émétiques de par son réalisme cru plus vrai que nature explosant dans la dernière demi-heure. Tout du moins dans la majorité des cas car si d'autres séquences numériques font un tantinet tâche, on croit néanmoins à ce que l'on voit et subi avec une répulsion viscérale suscitant le haut le coeur (pour les plus sensibles du moins, ce qui fut facilement mon cas). Et puis comme on dit si bien, plus le méchant est réussi, meilleure l'épreuve sera, si bien que l'acteur croato-américain Goran Višnjić (Urgences !) inspire véritablement le dégoût en collectionneur d'oeuvre d'art nanti entièrement soumis à ses instincts pervers les plus licencieux. L'acteur cassant son image docile avec une haine expressive assez vigoureuse pour inspirer l'aversion.
Etrange et inquiétant, choquant et révulsif auprès d'un réalisme couillu, Hellraiser 2022 prend son sujet au sérieux pour relancer la machine à frissons SM avec assez d'efficacité et d'intelligence pour s'extirper du produit mercantile. Alors offrez lui sa chance car il mérite bien le coup d'oeil, et au-delà (j'en étais au second visionnage encore plus attrayant).