Sortie salles France: 3 Mai 2006
vendredi 9 septembre 2022
Mission Impossible 3
jeudi 8 septembre 2022
Goldfinger
Sortie salles France: 18 Février 1965. U.S: 22 Décembre 1964
FILMOGRAPHIE: Guy Hamilton, né le 16 septembre 1922 à Paris (France) et mort le 20 avril 2016 à Majorque (Espagne), est un réalisateur britannique. 1952 : L'assassin a de l'humour. 1953 : Le Visiteur nocturne. 1954 : Un inspecteur vous demande. 1955 : Les Indomptables de Colditz. 1956 : Charley Moon. 1957 : Manuela. 1959 : Un brin d'escroquerie. 1959 : Au fil de l'épée. 1961 : Le Meilleur Ennemi. 1964 : L'Affaire Winston. 1964 : Goldfinger. 1965 : The Party's Over. 1966 : Mes funérailles à Berlin. 1969 : La Bataille d'Angleterre. 1971 : Les diamants sont éternels. 1973 : Vivre et laisser mourir. 1974 : L'Homme au pistolet d'or. 1978 : L'Ouragan vient de Navarone. 1980 : Le miroir se brisa. 1982 : Meurtre au soleil. 1985 : Remo sans arme et dangereux. 1989 : Sauf votre respect.
Erwan Desbois | 31 octobre 2020. Critique reprise sur ECRAN LARGE.
L'OR EST ETERNEL
C'était la troisième aventure de James Bond, et la troisième avec Sean Connery. C'était Goldfinger, sorti en 1965, où 007 affrontait un mystérieux milliardaire, et offrait quelques une des scènes les plus cultes de toute la saga. Et si Goldfinger était l'un des plus grands James Bond ?
LA TROISIÈME EST LA BONNE
Troisième aventure de 007 après Dr. No et Bons baisers de Russie, Goldfinger a fait entrer de plein pied l'agent secret dans la postérité. Il aurait difficilement pu en être autrement, étant donné le niveau de quasi-perfection atteint par cet épisode dans le créneau du divertissement populaire. D'ailleurs, au vu des nombreux atouts du film et de sa résistance au temps qui passe, l'hypothèse selon laquelle celui-ci restera un monument du cinéma même lorsque la popularité de James Bond se sera éteinte est loin d'être farfelue.
Goldfinger a en effet cela de particulier qu'il ne profite pas de la légende de l'agent secret, mais qu'il la (re)crée devant nos yeux. Pour faire un jeu de mots facile mais approprié en rapport avec son titre, tout ce que le film touche, il le transforme en or. Le scénario retors, qui enchaîne avec délectation les fausses pistes et les retournements soudains, est digne de l'âge d'or des films noirs hollywoodiens. Les ennemis de Bond atteignent la quintessence perverse de leur rôle de méchants, tant au niveau du cerveau dérangé et sans pitié (le monstrueux Auric Goldfinger, et sa réplique devenue culte « I don't expect you to talk, Mr. Bond, I expect you to die ! ») que de l'homme de main mortel et indestructible, le muet Oddjob, dont Jaws restera à tout jamais une pale imitation.
LE BON BOND
La mise en scène de Guy Hamilton (qui fera ensuite trois autres James Bond : Les Diamants sont éternels, Vivre et laisser mourir, L'Homme au pistolet d'or) est elle aussi remarquable. L'utilisation faite des maquettes, et encore plus des effets sonores, déploie des trésors d'inventivité qui font que le film n'a pas à rougir en terme de spectacle, malgré des moyens somme toute limités. On retrouve là encore l'efficacité magique des séries B de science-fiction et des films noirs de l'époque (En quatrième vitesse, par exemple), qui parviennent à vous faire croire à la fin du monde avec pour seuls ingrédients un compte à rebours, quelques bruitages et un montage sec.
Et puis bien sûr, Goldfinger ne serait pas Goldfinger sans Sean Connery dans le rôle de 007. Après les multiples digressions subies par le personnage au fil des décennies, on est presque surpris par la profondeur et le trouble que celui-ci possédait lors des premiers épisodes. Son humour à froid n'était alors pas gratuit, mais une couverture pour masquer un comportement constamment sur le fil du rasoir dans lequel les sentiments personnels (désir de vengeance, attirance pour les femmes) interfèrent à plus d'une reprise.
Adulte et complexe, confronté à des ennemis à sa hauteur et muni pour la première fois de sa mythique Aston Martin DB5 « personnalisée », ce James Bond au faîte de sa gloire est définitivement insurpassable.
Résumé : 4.5/5
Scénario, mise en scène, bad guys, Sean Connery... Goldfinger frôle la perfection et reste l'un des plus grands films de la saga James Bond, symbole d'une grande époque.
ECRAN LARGE.
mardi 6 septembre 2022
Là où chantent les écrevisses / Where the Crawdads Sing
Sortie salles France: 17 Août 2022. U.S: 15 Juillet 2022
FILMOGRAPHIE: Olivia Newman est une réalisatrice, scénariste et productrice américaine. 2018: Mon premier combat. 2022: Là où chantent les Ecrevisses. Prochainement: Untitled Roe v. Wade Project.
"Désormais, je suis le marais. Je suis la plume d'une aigrette. Je suis chaque coquillage échoué sur le rivage. Je suis une luciole. Vous en verrez des centaines clignotées jusqu'au plus profond du marais. Et c'est à cet endroit que vous me trouverez. Loin là bas, où chantent les écrevisses."
Tiré d'un illustre roman de l'écrivaine et zoologiste Delia Owens et produit par l'actrice Reese Whiterspoon, Là où chantent les Ecrevisses est une oeuvre terriblement émouvante et attachante. De par la sobriété candide de l'actrice Daisy Edgar-Jones (révélée dans la série irlandaise Normal People) nous extériorisant un tsunami d'émotions lors des 56 premières minutes, et pour la prestance criante de vérité démunie de la petite Jojo Regina incarnant Kya à son âge infantile à travers les flash-back d'un 1er acte relatant sa cruelle condition orpheline après avoir été molestée puis abdiquée par son père abusif. Livrée à elle même, cette dernière tentera de survivre dans son lieu naturel reculé grâce à sa passion des insectes et des crustacés qui environnent le marais. Ces instants de plénitude et de quiétude demeurant d'autant plus tangibles par la beauté de sa photo scope et par cette nature sensorielle que l'on aimerait effleurer du bout des doigts. Ainsi, en magnifiant ce cadre singulier d'une Louisiane isolée d'urbanisation, Olivia Newman possède ce talent inné de nous narrer son histoire parmi l'attention scrupuleuse du traitement de ses personnages vus à travers les yeux de Kya lors de son enfance puis lors de sa maturité.
La réalisatrice conjuguant sans l'outrance de sentiments programmés (à l'exception près d'une seule séquence pour la posture trop empathique de l'épicier Jumpin pour Kya) romance et onirisme dans une harmonie édénique eu égard de la puissance émotionnelle que nous suscite le duo d'amants en étreinte. Des instants de pureté parfois rehaussés d'une poésie enchanteresse (les feuilles tournoyant autour d'eux) nous donnant le vertige d'un amour fusionnel inscrit dans la passion de sentiments idéalistes. Bref, on croit à fond à leur passion incandescente sous l'impulsion de ces acteurs vibrants d'humanité pudibonde. Alors que la seconde partie nous rappellera à la réalité d'un fait aussi tragique que morbide (même si dès le prologue nous étions déjà avertis) en incluant un second personnage masculin que nous fréquenteront lors des flash-back explicatifs du triangle amoureux. Or, dès l'instant où Kya établit la rencontre de ce jeune prétendant trop loquace et désinvolte pour être honnête, on ne retrouve plus l'émotion fulgurante qui irriguait sa première partie de par sa puissance romantique brutalement estompée. Pour autant, grâce au soin de la mise en scène, du jeu toujours aussi investi des acteurs, de la présence magnétique de Daisy Edgar-Jones et de la façon studieuse de nous relater l'histoire en suspens, on reste à la fois intrigué et attentif au déroulement narratif cédant un peu plus de place à la tension de séquences de procès entre 2/3 flash-back que l'on observe dans l'expectative. Et c'est là où le cheminement d'apparence conventionnel et prévisible finit par nous surprendre de plein fouet au gré d'un final bouleversant (pour ne pas dire "crève-coeur" auprès des + sensibles) que nous ne voyons pas arriver.
*Bruno
Info Wikipedia: "Là où chante les Ecrevisses", le roman, a dominé le New York Times Fiction Best Sellers de 2019 pendant 25 semaines non consécutives. Le livre a figuré sur la New York Times Best Seller list pendant plus d'un an. Il est paru en France en 2020.
vendredi 2 septembre 2022
Soeurs de Sang / Sisters
C'est en 1972 que Brian De Palma, alors méconnu à l'orée de sa carrière cinématographique, décide de frapper un grand coup pour le genre horrifique avec Soeurs de Sang interdit aux moins de 18 ans lors de sa sortie tardive chez nous (1977 !). Le récit glaçant de 2 soeurs siamoises impliquées dans un meurtre d'une rare sauvagerie que la première partie nous structure avec un réalisme clinique redoutablement pervers. Le désir sexuel s'affiliant soudainement au goût du sang de la façon la plus brutale, fortuite et inconsciente. Ainsi, à travers ses thèmes favoris du voyeurisme, du désir sexuel, de l'obsession et du faux semblant, Brian De Palma nous entraîne dans une véritable descente aux enfers culminant vers une ultime demi-heure aussi traumatisante que malsaine. Le réalisateur usant d'images bougrement dérangeantes à travers ses étreintes imposées sans consentement de la victime, et par le biais d'expérimentations monochromes d'images d'archive pour susciter, ou plutôt décupler, malaise, dégoût, ad nauseam quant à l'étrange romance qui s'esquisse face à nous entre un chirurgien et sa dulcinée ébranlée d'une réminiscence chirurgicale. Margot Kidder, littéralement habitée par sa schizophrénie bicéphale demeurant tantôt terrifiante en tueuse diabolique, tantôt douce et sensuelle en maîtresse avinée d'un soir, tantôt troublante en victime démunie manipulée par un amant éperdument amoureux d'elle au point d'en omettre tout scrupule.
Outre la science du suspense subtilement imposée en split screen auprès de la disparition du corps qu'une des voisines de l'immeuble, témoin du meurtre, tente de percer avec l'aide de 2 policiers obtus, De Palma télescope adroitement thriller et épouvante avec un art consommé du malaise viscéral quant au secret de ses soeurs siamoises dont nous ne connaitrons les véritables mobiles que lors de l'ultime demi-heure anthologique. Pour ce faire, et pour nous instiller un vertige irréductible, De Palma recourt aux images cauchemardesques ou inquiétantes, telle sa cicatrice corporelle que Daniele accuse sur le flanc tout en se culpabilisant du terrible drame dont elle demeure à la fois complice et victime si je me réfère au vrai responsable de cette romance nécrosée que De Palma ose filmer de manière crue et documentée. Typiquement la marque de fabrique des Seventies se permettant d'autre part des audaces graphiques et formelles pour mieux secouer le spectateur, tant d'un aspect psychologique que sanglant. Mais le moteur du récit davantage fascinant émane véritablement du traitement cérébral réservé aux personnages peu recommandables (mais aussi à la journaliste !) communément manipulés, drogués, hypnotisés par une liaison amoureuse dénuée d'éthique. Si bien qu'à travers le point de vue moral de la journaliste (impeccablement endossée avec aplomb et pugnacité suicidaire par Jennifer Salt au point de presque voler la vedette à Margot Kidder !), Soeurs de Sang dégage une rare intensité horrifique méphitique pour sa présence désespérément soumise et les tenants et aboutissants impartis à une gémellité pathologique. Soeurs de sang possédant notamment plusieurs grilles de lecture si j'ose dire (dont celle de la possession pourquoi pas surnaturelle !) afin de saisir le profil psychotique de ses soeurs siamoises où jalousie, absence de reconnaissance, viol, perte/trouble identitaire et possessivité en seront les catalyseurs d'une effroyable tragédie criminelle.
mercredi 31 août 2022
Times Square
Sortie salles France: 23 Septembre 1981. États-Unis : 17 octobre 1980
FILMOGRAPHIE: Allan Moyle est un réalisateur, acteur, scénariste et producteur canadien, né en 1947 à Shawinigan (Canada). 1977 : The Rubber Gun. 1980 : Times Square. 1990 : Pump Up the Volume. 1992 : The Gun in Betty Lou's Handbag. 1995 : Empire Records. 1999 : New Waterford Girl. 2000 : XChange. 2000 : Jailbait (TV). 2001 : Le Piège d'une liaison (Say Nothing). 2004 : Michael Jackson : du rêve à la réalité (TV). 2006 : Weirdsville.
"Je suis un fichu clébard. Je lèche le visage. Ou je mords la joue. J'ai aussi la rage. C'est mon cadeau pour vous. Nourrissez moi. Vous m'entendez hurler ? Je suis un fichu clébard. J'aime la chair fraîche. J'aime le danger. Alors je bave et je mords les mains des étrangers."
*Bruno
jeudi 25 août 2022
Inexorable
Sortie salles France: 6 Avril 2022
FILMOGRAPHIE: Fabrice Du Welz est un réalisateur et scénariste belge, né le 21 Octobre 1972. 2004: Calvaire. 2008: Vinyan. 2014: Colt 45. 2014: Alleluia. 2017 : Message from the King. 2018 : Des cowboys et des indiens : Le Cinéma de Patar et Aubier (documentaire télévisuel). 2019 : Adoration. 2022 : Inexorable. En préparation : Maldoror.
Un choc thermique d'une intensité davantage éprouvante. Un traumatisme dont il est impossible de sortir indemne sitôt le générique clôt. Voilà ce que nous illustre sans ambages Fabrice Du Welz, réalisateur franc-tireur réfractaire au cinéma polissé et riche d'une passionnante filmo aux influences des Seventies (notamment auprès de son parti-pris de tourner - fréquemment - en 16 mm). Tant et si bien qu'Inexorable est une claque furibonde comme on en subi que trop peu dans le paysage du thriller horrifique de par son brio géométrique à instiller un climat d'inquiétude allant crescendo au point de saisir la gorge du spectateur (littéralement asphyxié) jusqu'au climax à la limite du soutenable. Et si la 1ère demi-heure nous caractérisant dans l'insouciance ses personnages accords d'une cellule familiale potentiellement unie, qui plus est accueillant à bras ouvert une jeune étrangère surgie de nulle part, Inexorable dévoile peu à peu son potentiel (psychologiquement) terrifiant en dévoilant les fêlures morales de ses protagonistes gagnés par une appréhension aliénante. Et ce en abordant les sombres thématiques de la culpabilité, de la frustration sexuelle (2 séquences torrides, contradictoires dans les ruptures de ton, demeurent particulièrement crues au point d'y provoquer la gêne), du mensonge, du faux-semblant, de la quête identitaire et du non-dit auprès de personnages tous à la fois équivoques, interlopes, dépressifs. De toute évidence, à travers son pitch que l'on voit venir à 100 kms, l'impression de déjà vu se fait rapidement ressentir alors que l'habileté de Du Welz est de nous faire progressivement omettre cette gênante impression standard en faisant perdre nos repères et la raison au gré d'une intensité anxiogène franchement malaisante, pour ne pas dire fétide, malsaine, putride qui ne nous lâchera plus d'une semelle.
P.S: En dépit de son interdiction aux - de 12 ans (?!), le film est clairement destiné à un public averti.
*Bruno
mercredi 24 août 2022
Dangereusement Votre / A View to a Kill
Sortie salles France: 11 Septembre 1985
FILMOGRAPHIE: John Glen, né le 15 mai 1932 à Sunbury-on-Thames (dans le comté de Surrey, en Angleterre), est un réalisateur anglais. 1981 : Rien que pour vos yeux. 1983 : Octopussy. 1985 : Dangereusement vôtre. 1987 : Tuer n'est pas jouer. 1989 : Permis de tuer. 1990 : Checkered Flag. 1991 : Aigle de fer 3. 1992 : Christophe Colomb : La découverte. 1995 : Épisodes de la série télévisée britannique Space Precinct, 2001 : The Point Men.
Il s'agit du dernier Bond qu'endosse Roger Moore toujours sous la houlette de John Glen, spécialiste bien habitué de la franchise puisqu'il réalisa également parmi son acteur fétiche Octopussy et le génial Rien que pour vos yeux (à mes yeux une des références de la saga pour rester diplomate). Quand bien même il mit en scène un peu plus tard Tuer n'est pas jouer et Permis de tuer avec Timothy Dalton. Ainsi, pour clore en beauté quoi de mieux que de recruter l'illustre Christopher Walken dans le rôle du mégalo Zorin délibéré à provoquer un double tremblement de terre à Sillicon Valley. Et bien que j'étais de prime abord perplexe à l'idée de voir Walken jouer dans un film de James Bond (qui plus est affublé d'une chevelure blonde), quelle ne fut ma surprise de constater que l'acteur demeure tout à fait à l'aise en propriétaire d'une obscure société industrielle n'hésitant jamais à supprimer ses rivaux, témoins gênants mais également confrères afin de parfaire son dessein cataclysmique. Particulièrement sadique donc, Christopher Walken s'en donne à coeur joie lors d'un final apocalyptique (juste avant la confrontation sur le Golden Gate !) si bien qu'il s'adonne à un véritable jeu de massacre à la fois cruel, sanglant et débridé eu égard de son rictus sardonique à supprimer ses pions sans faire preuve d'une once de vergogne. Outre la valeur sûre de ce dernier jouant de manière spontanée et décomplexée, il est entouré de l'étrange Grace Jones. Actrice afro véritablement à part, pour ne pas dire atypique, dans sa posture musclée de féline à la fois sexy, garçonne et primitive puisque maîtresse de Zorin auquel elle semble éperdument amoureuse en accomplissant ses moult caprices.
Quant à Roger Moore que j'ai toujours affectionné (tant auprès de la saga que de son rôle iconique dans la série Amicalement Votre), il demeure d'un héroïsme agréablement retors à se dépêtrer des dangers sans que l'on est le fâcheux sentiment d'improbabilité. Le réalisateur n'abusant point de surenchère, l'action étant toujours au fil narratif, alors que les trucages à l'ancienne sont exécutées par de véritables cascadeurs. Ainsi, là encore on reste bluffé par le réalisme spectaculaire des nombreuses séquences d'action n'ayant pas pris une ride quelques décennies plus tard. Si bien que tout ce que l'on contemple est vrai à l'époque où le numérique n'existait pas encore pour monopoliser le genre et le niveler souvent par le bas (à quelques exceptions autrement réfléchies et bien employées). Pour terminer, là ou le (petit) bât blesse émane de l'interprétation aseptique de Tanya Roberts, véritable cruche (osons l'avouer) en faire-valoir cumulant les maladresses et les cris effarouchés lorsqu'elle se compromet au danger parmi l'assistance investigatrice de 007 s'efforçant de lui sauver fréquemment la mise. Pour autant, de par son éblouissante beauté (des yeux d'émeraude sont à damner un saint !), elle ne tire pas trop Dangereusement Votre vers le bas, notamment grâce au professionnalisme de John Glenn dosant efficacement un récit bien construit au gré d'un rythme suffisamment haletant et captivant quant à sa notion latente de suspense catastrophiste.
Un excellent divertissement donc, en bonne et due forme, peut-être même meilleur qu'à sa sortie, nostalgie aidant auprès de la génération 80 adepte de l'illusion artisanale. Car une fois de plus, ici, nous sommes constamment impressionnés par son action en règle à la fois originale, homérique et débridée. En d'autres termes, on croit à ce que l'on voit. Et puis j'allais omettre en filigrane le tube de Duran Duran, "A view too a kill" (titre d'origine du film) qui ouvre et clôt le générique de façon toujours aussi entrainante.
*Bruno
mardi 23 août 2022
Top Gun: Maverick
lundi 22 août 2022
Bons baisers de Russie / From Russia with Love
vendredi 19 août 2022
L'Arme Fatale 3 / Lethal Weapon 3
Box-Office France: 4 480 670 entrées
Ci-joint les chroniques des 2 précédents opus:Arme Fatale (l'): http://brunomatei.blogspot.fr/2016/08/larme-fatale.html
Arme Fatale 2 (l'): http://brunomatei.blogspot.com/2019/01/larme-fatale-2.html
jeudi 18 août 2022
Mourir peut Attendre / No Time to Die
Sortie salles France: 6 Octobre 2021. U.S: 8 Octobre 2021
FILMOGRAPHIE: Cary Joji Fukunaga est un réalisateur, scénariste, producteur, directeur de la photographie et acteur américain, né le 10 juillet 1977 à Oakland, en Californie. 2003 : Kofi (court-métrage). 2004 : Victoria para Chino (court-métrage). 2009 : Sin nombre. 2011 : Jane Eyre . 2012 : Sleepwalking in the Rift (court-métrage). 2015 : Beasts of No Nation. 2021 : Mourir peut attendre.
Ultime opus de Bond sous la houlette de Daniel Craig, Mourir peut attendre est une sorte de bouquet final au cinéma d'action et d'espionnage estampillé 007. Un spectacle classieux à la fois homérique et émotif comme peu de Blockbusters mainstream peuvent prétendre conjuguer et rivaliser. Tant et si bien qu'outre la solidité de son intrigue charpentée d'après le spectre (contemporain) d'une guerre bactériologique planétaire, Mourir peut attendre nous cloue au siège 2h43 durant. Et il faut vraiment faire la fine bouche pour tenter d'y dénicher un quelconque essoufflement à ce prodigieux spectacle numérisé mais aussi artisanal, comme le confirme son trophée imparti aux cascadeurs lors du SAG Awards 2022. On peut évidemment avec le recul parfois sourire de son action improbable survitaminée tout en s'étonnant de son degré de réalisme probant afin que le spectateur puisse contempler de façon continuelle ces pyrotechnies la bouche écarquillée. Tant auprès de l'ultra dynamisme du montage d'une fluidité hallucinée que de la lisibilité chorégraphique des gunfights et corps à corps d'une intensité somme toute primitive. Cary Joji Fukunaga relançant de façon quasi métronome l'action belliqueuse sous l'impulsion de l'implication des personnages magnifiquement dessinés (jusqu'aux seconds-rôles à l'instar de la nouvelle agent afro 007 !). Notamment en accordant un intérêt davantage prononcé à la romance que se dispute Bond contre sa muse Madeleine.
C'est d'ailleurs de cette façon précipitée que l'intrigue débute pour nous parachever 30 minutes d'action anthologique lorsque Bond et Madeleine sont contraint d'entamer une course-poursuite contre des tueurs pour leur enjeu de survie. Alors que l'action d'avant nous proposait de manière quelque peu horrifique une semblant de psycho-killer redoutablement intense entre le tueur masqué et une fillette apeurée. Rien que cette première demi-heure rondement menée (pour ne pas dire pulsatile) nous crispe littéralement au siège, notamment pour nous préméditer les enjeux dramatiques humains que se divise le couple par dépit. Sur ce point, j'ai été extrêmement surpris du jeu ensorcelant de la française Léa Sédoux (si injustement décriée par le public Français - si je ne m'abuse - depuis l'orée de sa carrière) sobrement poignante et si attachante à travers ses expressions sentencieuses ou autrement rigides, puisque jouant sur l'ambivalence d'une éventuelle félonie que le spectateur redoute avec une suspicion équivalente à Bond délibéré à tourner la page plutôt que de se morfondre dans l'incertitude. Ainsi, en jouant sur la menace équivoque de 2 méchants charismatiques (Christoph Waltz en taulard placide que n'aurait renié un certain Hannibal Lecter, et surtout Rami Malek d'une inquiétante force tranquille en justicier criminel renforcé de son visage épouvantablement taillé à la serpe), le réalisateur juxtapose la relation houleuse entre Bond et Madeleine préservant d'importants secrets afin d'instaurer un suspense prégnant qui culminera avec l'audace d'une conclusion renversante (pour ne pas dire bouleversante).
Illuminé de vastes paysages naturels au sein d'une fastueuse photo chrome que Cary Joji Fukunaga exploite avec un brio étourdissant d'inventivité géométrique (notamment auprès de l'harmonie des couleurs et des contrastes), Mourir peut attendre nous déclare sa flamme au cinéma d'action "émotionnel" sous l'impulsion d'une fragile romance teintée de mélancolie. On pourrait également énumérer le charisme des moult seconds-rôles communément irréprochables (avec parfois l'intrusion de répliques ironiques sobrement mises en place), mais je privilégie évidemment le duo incandescent que forme Daniel Craig / Léa Seydoux (n'ayant jamais été aussi belle à l'écran) divins de complémentarité amoureuse à travers leur relation sensiblement infortunée. Et pour parachever, impossible de passer outre l'acuité de son score musical d'une finesse remarquablement discrète pour susciter une fragile émotion auprès de l'immersion du spectateur impliqué dans une dramaturgie en crescendo. Sans omettre non plus l'intensité planante de la chanson « No Time To Die » interprétée par Billie Eilish (récompensée 2 fois Outre-Atlantique !) lors du générique onirique faisant office de chef-d'oeuvre à lui seul (si bien que je me suis surpris d'y verser des larmes par sa gracilité expressive).
*Bruno
Box Office France: 4 007 532 entrées