mercredi 24 août 2022

Dangereusement Votre / A View to a Kill

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de John Glenn. 1985. U.S.A/Angleterre. 2h11. Avec Roger Moore, Christopher Walken, Tanya Roberts, Grace Jones, Patrick Macnee, Patrick Bauchau, David Yip.

Sortie salles France: 11 Septembre 1985

FILMOGRAPHIE: John Glen, né le 15 mai 1932 à Sunbury-on-Thames (dans le comté de Surrey, en Angleterre), est un réalisateur anglais. 1981 : Rien que pour vos yeux. 1983 : Octopussy. 1985 : Dangereusement vôtre. 1987 : Tuer n'est pas jouer. 1989 : Permis de tuer. 1990 : Checkered Flag. 1991 : Aigle de fer 3. 1992 : Christophe Colomb : La découverte. 1995 : Épisodes de la série télévisée britannique Space Precinct, 2001 : The Point Men.

Il s'agit du dernier Bond qu'endosse Roger Moore toujours sous la houlette de John Glen, spécialiste bien habitué de la franchise puisqu'il réalisa également parmi son acteur fétiche Octopussy et le génial Rien que pour vos yeux (à mes yeux une des références de la saga pour rester diplomate). Quand bien même il mit en scène un peu plus tard Tuer n'est pas jouer et Permis de tuer avec Timothy Dalton. Ainsi, pour clore en beauté quoi de mieux que de recruter l'illustre Christopher Walken dans le rôle du mégalo Zorin délibéré à provoquer un double tremblement de terre à Sillicon Valley. Et bien que j'étais de prime abord perplexe à l'idée de voir Walken jouer dans un film de James Bond (qui plus est affublé d'une chevelure blonde), quelle ne fut ma surprise de constater que l'acteur demeure tout à fait à l'aise en propriétaire d'une obscure société industrielle n'hésitant jamais à supprimer ses rivaux, témoins gênants mais également confrères afin de parfaire son dessein cataclysmique. Particulièrement sadique donc, Christopher Walken s'en donne à coeur joie lors d'un final apocalyptique (juste avant la confrontation sur le Golden Gate !) si bien qu'il s'adonne à un véritable jeu de massacre à la fois cruel, sanglant et débridé eu égard de son rictus sardonique à supprimer ses pions sans faire preuve d'une once de vergogne. Outre la valeur sûre de ce dernier jouant de manière spontanée et décomplexée, il est entouré de l'étrange  Grace Jones. Actrice afro véritablement à part, pour ne pas dire atypique, dans sa posture musclée de féline à la fois sexy, garçonne et primitive puisque maîtresse de Zorin auquel elle semble éperdument amoureuse en accomplissant ses moult caprices. 

Quant à Roger Moore que j'ai toujours affectionné (tant auprès de la saga que de son rôle iconique dans la série Amicalement Votre), il demeure d'un héroïsme agréablement retors à se dépêtrer des dangers sans que l'on est le fâcheux sentiment d'improbabilité. Le réalisateur n'abusant point de surenchère, l'action étant toujours au fil narratif, alors que les trucages à l'ancienne sont exécutées par de véritables cascadeurs. Ainsi, là encore on reste bluffé par le réalisme spectaculaire des nombreuses séquences d'action n'ayant pas pris une ride quelques décennies plus tard. Si bien que tout ce que l'on contemple est vrai à l'époque où le numérique n'existait pas encore pour monopoliser le genre et le niveler souvent par le bas (à quelques exceptions autrement réfléchies et bien employées). Pour terminer, là ou le (petit) bât blesse émane de l'interprétation aseptique de Tanya Roberts, véritable cruche (osons l'avouer) en faire-valoir cumulant les maladresses et les cris effarouchés lorsqu'elle se compromet au danger parmi l'assistance investigatrice de 007 s'efforçant de lui sauver fréquemment la mise. Pour autant, de par son éblouissante beauté (des yeux d'émeraude sont à damner un saint !), elle ne tire pas trop Dangereusement Votre vers le bas, notamment grâce au professionnalisme de John Glenn dosant efficacement un récit bien construit au gré d'un rythme suffisamment haletant et captivant quant à sa notion latente de suspense catastrophiste.  

Un excellent divertissement donc, en bonne et due forme, peut-être même meilleur qu'à sa sortie, nostalgie aidant auprès de la génération 80 adepte de l'illusion artisanale. Car une fois de plus, ici, nous sommes constamment impressionnés par son action en règle à la fois originale, homérique et débridée. En d'autres termes, on croit à ce que l'on voit. Et puis j'allais omettre en filigrane le tube de Duran Duran, "A view too a kill" (titre d'origine du film) qui ouvre et clôt le générique de façon toujours aussi entrainante. 

*Bruno

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