mercredi 31 août 2022

Times Square

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Allan Moyle. 1980. U.S.A. 1h51. Avec Trini Alvarado, Robin Johnson, Tim Curry, Peter Coffield, Herbert Berghof, David Margulies

Sortie salles France: 23 Septembre 1981. États-Unis : 17 octobre 1980

FILMOGRAPHIEAllan Moyle est un réalisateur, acteur, scénariste et producteur canadien, né en 1947 à Shawinigan (Canada). 1977 : The Rubber Gun. 1980 : Times Square. 1990 : Pump Up the Volume. 1992 : The Gun in Betty Lou's Handbag. 1995 : Empire Records. 1999 : New Waterford Girl. 2000 : XChange. 2000 : Jailbait (TV). 2001 : Le Piège d'une liaison (Say Nothing). 2004 : Michael Jackson : du rêve à la réalité (TV). 2006 : Weirdsville. 

"Je suis un fichu clébard. Je lèche le visage. Ou je mords la joue. J'ai aussi la rage. C'est mon cadeau pour vous. Nourrissez moi. Vous m'entendez hurler ? Je suis un fichu clébard. J'aime la chair fraîche. J'aime le danger. Alors je bave et je mords les mains des étrangers."

Parfois, il y a des OFNI surgis de nulle part qui vous abordent sur votre cheminement aléatoire pour vous cueillir par la main au moment opportun et avec l'intuition gratifiante ce que film a quelque chose a nous dire (oserait-il nous susurrer à l'oreille). Times Square est de cette race inusitée de petit film subversif de par son invisibilité chez nous et de sa faible réputation alors qu'il s'agit d'une oeuvre contestataire comme on n'ose plus en faire aujourd'hui (le séquence des téléviseurs lancés du haut des toits d'immeuble seraient sucrées de nos jours par dame censure). Brouillonne, certes, improvisée et quelque peu désordonnée (sans être péjoratif), mais tellement chaleureuse, sémillante et intègre si bien qu'elle finit par vous toucher au coeur au fil d'un récit musical davantage attachant en dépit de l'ombre de sa dramaturgie finale. Il faut dire que le duo méconnu (chez nous) Trini Alvarado / Robin Johnson fait des étincelles à travers leur spontanéité expansive, leur complémentarité amicale, leur folle escapade à se foutre du tout politiquement correct que le spectateur éprouve comme de vraies amies qu'on aimerait côtoyer à travers leur fureur irrépressible de vivre au jour le jour en toute autonomie.

Et ce en y bravant les interdits à condition toutefois de ne pas se brûler les ailes si je me réfère à la haine davantage incontrôlable de Nicky qu'elle éructe auprès d'une société grégaire réfractaire à la différence et à la tolérance. Times Square décrivant avec souci documenté (les moult figurants sont filmés dans l'improvisation) les tribulations de 2 jeunes paumées en quête de rédemption existentielle au sein d'une faune marginale plutôt amicale, décomplexée, uniforme dans leur esprit libertaire. L'une, Nicky, punkette destroy dans l'âme, l'autre, Pamela, fille de bourge d'un papa à la fois castrateur et conservateur. Ainsi, durant leur maigre séjour en psychiatrie, elles décident sur un coup de tête de quitter leur cellule médicale pour rejoindre le quartier de Times Square et décrocher quelques petits boulots du moment qu'elles puissent danser et chanter dans la liberté d'expression (de nos jours proscrite). D'autre part, une station de radio locale (dirigée par l'acteur Tim Curry !) leur prêtera main forte afin que Pam et Nicky puissent s'exprimer dans leur musicalité punk/new-wave au point de les sacraliser idoles de jeunes émules aussi assoiffées de liberté et de provocation qu'elles. On peut d'ailleurs rappeler que le réalisateur Allan Moyle abordera à nouveau tous ces thèmes susnommés d'une jeunesse malaisante 10 ans plus tard avec le cultissime Pump up the Volume


Radio Rebel.
Scandé d'une superbe BO symptomatique des années 80, avec des numéros de danse résolument stimulants (le concert bondé de citadins implanté sur le toit d'un immeuble face à une police renfrognée restera dans les esprits), Times Square est une vibrante surprise toujours plus expressive et attachante au fil d'un récit mi-figue, mi-raisin quant à l'évolution personnelle de ces anti-héroïnes en herbe. Fans de rareté indépendante adeptes de la culture punk/new-wave livrée dans l'insouciance, ce petit film plein de peps et de charme est à découvrir sans hésitation possible. 

*Bruno

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