Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com
de Joseph Kosinski. 2022. U.S.A. 2h10. Avec Tom Cruise, Miles Teller, Jennifer Connelly, Jon Hamm, Val Kilmer, Ed Harris.
Sortie salles France: 25 Mai 2022
FILMOGRAPHIE: Joseph Kosinski, né le 3 mai 1974 à Marshalltown, dans l'Iowa, est un réalisateur, scénariste et producteur américain. 2010 : Tron : L'Héritage. 2013 : Oblivion. 2017 : Line of Fire (Only the Brave). 2022 : Top Gun : Maverick. 2022 : Spiderhead.
6 190 919 entrées au 21 Août 2022 dans l'hexagone ! Un bouche à oreille élogieux, des critiques dithyrambiques, un matraquage publicitaire (éventuellement douteux ?), une montée des marches pailletée.
Top Gun : Maverick est le souhait inespéré de
Tom Cruise de relancer le classique de
Tony Scott (que je n'ai hélas jamais su apprécier au bout de 3 visionnages à me forcer à l'aimer) par le biais d'une séquelle réalisée par
Joseph Kosinski (
Oblivion). Et si le projet aux influences de fan service et de Blockbuster mainstream avait de quoi nous faire craindre la redite inutile (ou outrancière),
Top Gun : Maverick est tout simplement une mandale dans la gueule comme rarement le cinéma d'action ose nous le servir aujourd'hui à travers son parti-pris artisanal militant les prises de vue réelles au sein d'une aventure estampillée "souffle épique". Et à ce niveau à la fois vertigineux et pyrotechnique,
Top Gun Maverick c'est du jamais vu dans le paysage bourrin (ou plutôt homérique pour être autrement plus noble) si bien que les combats aériens qui traversent le récit nous plaquent au fauteuil comme si nous étions installés à la place de nos héros combattants l'ennemi avec une hargne limite suicidaire (caméra subjective en sus afin de décupler les émotions fortes que ressentent les personnages à bout de souffle). Autant dire que l'intensité de son action capiteuse atteint d'autant plus son apogée lors d'une ultime demi-heure faisant office d'anthologie pulsatile. C'est simple, et à mon sens subjectif, je n'avais pas autant trippé dans un film d'action depuis
Mad Max Fury Road et le dernier opus
Mission Impossible Fallout. Son succès planétaire n'est donc point un accident ou une hype arbitraire de pacotille, si bien qu'ici tous les éléments sont réunis pour combler le spectateur venu assister à un spectacle à l'ancienne, puisque partagé entre le sourire de gosse et la larme à l'oeil. Tant pour son action aérienne jamais vue au préalable que pour son émotion attendrie héritière des années 80 (entre
Comme un chien enragé et
Flashdance au risque de faire grincer les dents de certains). Car la réussite de ce Top Gun new look émane notamment de sa dose de tendresse habilement distillée à travers un parti-pris ensorcelant comme seules les années 80 étaient en droit de nous le promettre dans une tonalité musicale cosmique (
Birdy autre titre d'exemple factuel, notamment par l'usage de son score fragile composé par
Peter Gabriel).
Tant auprès de la romance entre Maverick et Penny (Jennifer Connely transperce l'écran de sa douceur réconfortante) que de ses rapports conflictuels avec le lieutenant Rooster Bradshaw, fils du père Nick « Goose » Bradshaw (qui décéda dans le 1er Top Gun), autrefois meilleur ami de Maverick. Mais il y a également une séquence bouleversante qui est sobrement introduite dans une juste mesure émotive (afin de faire taire les mauvaises langues qui prétendraient que l'aspect romantique de Top Gun n'est que de la guimauve bon marché). Il s'agit donc des retrouvailles entre Maverick et l'un de ses comparses, l'amiral Tom « Iceman » Kazansky atteint d'un cancer avancé de la gorge que campe avec pudeur et beaucoup de réserve (quasi mutique) Val Kilmer. La séquence terriblement émouvante et quelque peu malaisante résonnant d'autant plus fort lorsque l'on sait que l'acteur accuse un cancer du larynx depuis 2015 en se nourrissant avec une sonde alimentaire depuis 2020. Ses retrouvailles amicales demeurent donc d'une intensité dramatique quelque peu éprouvante tant on ne peut s'empêcher d'établir un parallèle avec la situation précaire de l'acteur Val Kilmer toujours gravement malade à l'heure où j'écris ces lignes. Sans doute l'un des plus forts moments d'émotions du film au niveau de la tendresse mélancolique que le réalisateur sait exploiter avec une sobre dignité dénuée de complaisance. Comme toutes les séquences amoureuses entre Maverick et Penny qui parviennent à nous attendrir à leur relation avec une complicité poignante. Des séquences enivrantes donc à mes yeux que je n'avais plus contempler depuis trop longtemps (probablement les années 80 donc si on fait fi de quelques exceptions plus contemporaines). Et si l'intrigue demeure effectivement simpliste et inévitablement prévisible, le réalisateur parvient (comme Cameron avec Titanic) à instaurer un suspense super tendu et oppressant lorsque nos pilotes partent en mission la peur au ventre et la stoïcité vaillante. Un enjeu de survie mené de main de maître à travers les thématiques du pardon, de l'amitié, du dépassement de soi (sans trop réfléchir !) et de l'amour rédempteur.
(Nouvelle) Mission accomplie donc pour la star du cinéma d'action Tom Cruise épaulée de son superviseur Joseph Kosinski que d'avoir su nous transfigurer le plus réalistement possible (je pèse mes mots tant on s'y croirait embarqué en plein ciel) un spectacle novateur vu nulle part ailleurs. L'esprit mélancolique du film se permettant notamment d'y effleurer un discours sur l'amertume de la vieillesse et le temps qui passe à travers le point de vue initiatique de Maverick rattrapé par ses démons, ses vieilles connaissances amicales, son amour de jeunesse et son désir de perdurer ses exploits aériens en franc-tireur la main sur le coeur. Car après tout, le plus important à retenir de ce divertissement ébouriffant découle de son coeur qui bat ouvertement sous nos yeux avec une mélancolie philanthrope. Une émotion hybride permanente qui redore ses lettres de noblesse au VRAI cinéma de divertissement tous publics.
*Bruno
Je penses que je ne vais pas tarder à le voir sans tarder..
RépondreSupprimerOooo oui