mercredi 18 décembre 2019

Les Doigts du Diable

                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Affiche-cine.com

"Macabra - Demonoid: Messenger of Death!" de Alfredo Zacharias. 1980. Mexique/Etats-Unis. 1h30. Avec Samantha Eggar, Stuart Whitman, Roy Cameron Jenson, Narciso Busquets, Erika Carlsson.

Sortie salles France: ?. Mexique: 12 Novembre 1981

FILMOGRAPHIE: Alfredo Zacharias est un réalisateur, scénariste et producteur mexicain né le 21 Novembre 1941. 1967 : The Bandits. 1967 : Ven a cantar conmigo. 1968 : Operación carambola. 1968 : Un Extraño en la casa. 1969 : Mi padrino. 1970 : Capulina corazón de leon. 1970 : Capulina Speedy Gonzalez. 1970 : El Hermano Capulina. 1970 : Jóvenes de la Zona Rosa. 1970 : La Vida de Chucho el Roto. 1970 : Los Amores de Chucho el Roto. 1970 : Yo soy Chucho el Roto. 1971 : El Inolvidable Chucho el Roto. 1972 : Me he de comer esa tuna. 1972 : Ni solteros, ni casados. 1973 : 'Capulina contra las momias'. 1973 : El Caballo torero. 1976 : El Karateca azteca. 1977 : Lo veo y no lo creo. 1978 : The Bees. 1981 : El Rey de Monterrey. 1981 : Messenger of Death Demonoid. 1982 : El Naco mas naco. 1983 : El Sargento Capulina. 1989 : Crime of Crimes. 1991 : Las Nachas. 2001 : The Pearl.


Hit video des années 80 sous la bannière étoilée Hollywood Video, Les Doigts du Diables demeure  pour ma part un gros souvenir d'ado lorsque j'ai pu louer sa fameuse Vhs en compagnie de ma mère et de ma tante. Si bien qu'au préalable (mais aussi après la projo) j'ai du mater son illustre bande-annonce une bonne cinquantaine de fois, notamment grâce à l'inoubliable score emphatique de Richard Gillis particulièrement entêtant. Nanar mexicain aux têtes d'affiche improbables comme le soulignent sobrement les forces d'expression amicales de Samantha Eggar en héroïne contrariée et de Stuart Whitman en cureton sclérosé (pour ne pas évoquer la gueule de bois !), les Doigts du Diable se décline en savoureux cocktail de n'importe nawak à travers sa narration débridée dénuée de complexe (et encore moins de vraisemblance, notamment l'échappée de la 1ère victime de la main après avoir dynamiter la mine et ses occupants). Si bien qu'Alfredo Zacharias  prend son intrigue au sérieux pour nous façonner une série B horrifique "dégingandée" illustrant (en fanfare) le périple meurtrier d'une main coupée prenant possession de l'âme de ses victimes après avoir été exhumée d'un écrin argenté par un contremaître. Cette main baladeuse s'agrippant à ses proies pour les plonger dans une dérive morale délétère, à l'instar d'une contamination collective. Parfois incohérent, souvent maladroit, semé de dialogues niais et d'ellipses au fil de séquences chocs étonnamment ludiques (le flic dans l'hôpital et sa détermination à se débarrasser de sa propre main, la course poursuite finale sur bitume !), les Doigts du Diable distille un charme pétulant pour tous fans de ciné Bis adepte d'ofni.


Et ce même si le thème orthodoxe fut largement traité dans le paysage du ciné fantastique aussi séculaire que plus contemporain. Or, ici tout est dans la manière (si naïve mais attachante) de nous conter (avec sincérité) un récit horrifique redondant mais jamais ennuyeux à travers ses rebondissements racoleurs et du jeu surjoué de seconds couteaux aussi avenants. Tant et si bien que Samantha Eggar (et son fameux regard écarquillé !) et Stuart Whitman (plutôt atone dans son scepticisme d'accorder un crédit de véracité aux propos irrationnels de sa partenaire) parviennent à porter le film sur leurs épaules parmi l'efficacité modeste de défis qu'ils doivent amorcer afin de mettre hors d'état de nuire la main maudite. Qui plus est, baignant dans la chaude luminosité d'une photo flamboyante, les Doigts du Diable se pare d'une enveloppe formelle parfois envoûtante. A l'instar de son convaincant prologue lors de la visite archéologique de la mine occultant de fastueuses catacombes mexicaines. Quant aux effets-spéciaux cheap mais artisanaux, ils parviennent la plupart du temps à amuser à travers leur effet de bricolage parfois avisé si bien que l'on se surprend à s'y laisser berner avec un second degré assumé lorsque la chose rampe sur le sol ou sautille auprès de ses proies effarouchées.


Nanar mexicain Bisseux ayant bercé toute la génération "Hollywood Video", les Doigts du Diable se permet en prime de parfaire son récit grand-guignol auprès d'une conclusion nihiliste ! Un parti-pris sardonique pour nous surprendre une ultime fois, de manière à quitter l'intrigue capillotractée sur une note plaisamment cauchemardesque. Quelle époque révolue bordel ! 

P.S: la qualité du Blu-ray US est à tomber à la renverse !

*Bruno
18.12.19. 3èx
01.11.11. 165 v

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