jeudi 19 décembre 2019

A gun for Jennifer

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Todd Morris. 1997. U.S.A. 1h30. Avec Deborah Twiss, Benja Kay, Rene Alberta, Tracy Dillon, Freida Hoops.

Sortie salles France: 14 Janvier 1998 (Int - 16 ans)

FILMOGRAPHIE: Todd Morris est un réalisateur, scénariste et producteur américain. 2005: Molotov Samba. 1997: A Gun for Jennifer


Pisse and Dead.
Plutôt rare et méconnu si bien qu'il m'aura fallu patienter 22 ans pour le découvrir après sa discrète sortie confidentielle, A gun for Jennifer joue la carte du cinéma d'exploitation comme il en fleurissait lors de la sacro-sainte décennie 70. Oeuvre underground tournée avec des bouts de ficelles et un cast amateur, ce rape and revenge poisseux doit son inspiration auprès de l'épouse du réalisateur (ici productrice, scénariste et actrice principale) ayant vécue une très mauvaise expérience en tant que gogo danseuse dans un bar miteux fréquenté (pour la plupart selon ses dires) par des machistes orduriers. Ainsi, le récit linéaire nous relate l'odyssée sauvage, l'initiation criminelle de Jennifer après avoir assassiné son mari et été violée par 2 malfrats au bout d'une ruelle sordide. Car secourue par 5 justicières opiniâtres au moment de son ultime agression, Jennifer va peu à peu prendre goût aux châtiments punitifs que ces dernières invoquent sans vergogne dans une éthique féministe irresponsable. Oeuvre crasseuse probablement inspirée des péloches mal élevées du samedi soir projetées dans les drive-in, A gun for Jennifer rappelle les débuts aussi bien laborieux que prometteurs d'un certain Abel Ferrarra si je me réfère à son excellent film fauché Driller Killer injustement conspué.


Mais pas que, car de par ses éclairs de violence tranchés (parfois d'une surprenante maîtrise technique) et ses scènes gores crapoteuses (le carnage final s'avère mémorable de jusqu'au-boutisme), on peut également songer aux bobines insalubres d'un William Lustig avec Maniac ou encore de Buddy Giovinazzo avec Combat Shock produit par Troma. Pour autant, il est dommageable que l'aspect redondant de leur justice expéditive ainsi que le jeu amateur des comédiennes (pourtant pleines de conviction et d'un charisme marginal plus vrai que nature !) peinent à insuffler de l'intensité dramatique au fil d'un cheminement sans surprise. Sans toutefois céder à l'ennui, de par l'intégrité indiscutable du réalisateur tentant de renouer avec l'aspect documenté des Vigilante movies les plus insolents, A gun for Jennifer inspire la sympathique curiosité sous l'impulsion de gueules féminines sans fard à travers leur morphologie patibulaire. Si bien qu'au fil de leurs errances sauvagement criminelles (saturées d'une bande musicale agressive Rock/Punk/New-wave), on se surprend d'y éprouver une certaine appréhension davantage dérangeante quant à leur idéologie fascisante que bien des spectateurs auront peine à cautionner (même s'il faut savoir y prendre du recul afin d'apprécier le délire scabreux).


Girl Power.
Bien que discutable quant à son degré de réalisme cru parfois plombé par la maladresse d'une réalisation (trop) novice et du jeu un peu trop approximatif (ou surjoué) de certaines interprétations, A gun for Jennifer tente de ranimer la flamme du ciné Grindhouse le plus licencieux (aux effluves de pisse !) sous le pivot d'un florilège de séquences-chocs tantôt électrisantes. A découvrir en y étant préparé. 

*Bruno

4 commentaires:

  1. Bonjour, j'aimerai beaucoup découvrir ce film mais je n'arrive pas à le trouver en version française. Pouvez-vous me communiquer un lien qui me permettrait de le visionner? Merci d'avance et bonne continuation à vôtre blog.

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  2. Bonjour, il est dispo en Dvd rip sur le blog Warning zone, mais uniquement en Vostfr (stalkerjany.blogspot.com)

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  3. Bonjour, je vous remercie pour l'information et vous souhaite d'agréables fêtes de fin d'année!

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  4. Avec plaisir, merci à vous, bonnes fêtes de fin d'années également.

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