jeudi 5 décembre 2019

Les Premiers hommes dans la lune

                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site picpusdan5.free.fr

"First Men in the Moon" de Nathan Juran. 1964. Angleterre. 1h43. Avec Edward Judd, Martha Hyer, Lionel Jeffries, Miles Malleson, Norman Bird.

Sortie salles France: 23 Décembre 1964. U.S: 20 Novembre 1964

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Nathan Juran est un réalisateur, scénariste et directeur artistique américain, né le 1er Septembre 1907 à Bucovine (Roumanie), décédé de mort naturelle le 23 Octobre 2002 à Paolos Verdes Estates (Etats-Unis). 1953: La Légende de l'Epée Magique. 1957: La Chose surgie des Ténèbres. A des Millions de kms de la Terre. Le Cerveau de la Planère Arous. 1958: L'Attaque de la Femme à 50 Pieds. Le 7è Voyage de Sinbad. 1961: Jack, le Tueur de Géants. 1964: Les premiers Hommes dans la lune. 1966: The Deadly Mantis. 1967: Billy the Kid. Les Trompettes de Jéricho. Les Aventuriers de l'Espace. 1969: Land Raiders. 1973: The Boy who Cried Werewolf.


Plutôt méconnu par rapport à ces antécédentes réussites, les Premiers hommes dans la lune s'avère pourtant une fabuleuse aventure menée avec fougue par des comédiens fripons s'en donnant à coeur joie à travers leurs dissensions extravagantes. Tant et si bien qu'ici il n'est nullement question de souci de vraisemblance lorsqu'un savant lunatique décide de s'aventurer sur la lune après y avoir construit une sphère volante et la cavorite. Une matière liquide permettant à un objet de s'élever de la pesanteur. Embarqué avec Bedford et Kate, la compagne de ce dernier, ils s'envolent pour un voyage sur la lune semé de rencontres singulières. Nanti de décors soignés (évitant la plupart du temps l'aspect carton pâte) et d'FX confectionnés par Ray Harryhausen (on retiendra surtout sa confection d'une chenille géante), les Premiers hommes dans la lune dépayse en diable sous l'impulsion d'une série d'épreuves et de péripéties aussi bien débridées que décomplexées. A l'instar de la rencontre avec les Sélénites, ses créatures lunaires pacifistes que Bredford s'acharne à repousser de par son appréhension intuitive. Quand bien même Cavor s'efforce de rentrer en contact pour en savoir un peu plus sur leurs us et coutumes. Ainsi, à travers la posture à la fois méfiante et hostile de Bredford, on peut y voir une métaphore sur la peur de l'étranger et l'influence que peut engendrer l'idéologie guerrière lorsque l'on apprend lors de son épilogue équivoque que le savant Cavor (qui leur avait détaillé nos conflits d'états bellicistes) a disparu à jamais parmi le peuple des Sélénites. Quand bien même du point de vue du savant, on peut également y extraire une allégorie sur le colonialisme !


Ainsi, on pourrait évoquer la possibilité que celui-ci, après leur avoir expliqué les tenants et aboutissants d'y perpétrer depuis des millénaires la guerre sur Terre, les Sélénites se soient inspirés de notre (étrange) rapport (auto)destructeur en s'entretuant pour un oui ou pour un non. Ce n'est qu'une hypothèse somme toute personnelle car sa conclusion laisse notamment sous-entendre que l'arrivée d'un nouveau groupe d'astronautes sur la lune (ayant apporté un germe de la terre) aurait pu causer la destruction des sélénites (et du savant Cavor resté pacifiquement parmi eux pour les étudier). Outre l'attrait ludique de ces péripéties improbables abordées avec autant de fantaisie que de poésie sur la scénographie lunaire, la première partie de l'intrigue s'avère aussi irrésistible (voir même plus drôle !) lors des préparatifs de leur expédition que Cavor et ses 2 comparses entreprennent avec autant de légèreté et d'humour dans la maladresse et la décontraction. Les acteurs communément expansifs formant un trio amical résolument attachant à travers leurs folles escapades d'oser poser pied sur une planète vierge de toute trace humaine. Une première donc dans l'histoire de l'alunissage, bien avant celle de la mission astronautique de l'Union Soviétique entreprise en 1966 (l'action du film se déroulant en 1964 !). Comme quoi dans toute fiction fantaisiste tout est permis, pour le meilleur et pour le rire !


Bizarrement méconnu, occulté, voir oublié, les Premiers hommes dans la lune demeure donc une folle aventure stellaire truffée de poésie, d'humour et de féerie grâce à l'autorité de 2 artisans du fantastique, Nathan JuranRay Harryhausen jamais avares de concept saugrenu afin d'y communier fascination et stupéfaction.

*Bruno
2èx

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