jeudi 8 septembre 2016

OSLO, 31 AOUT. Grand prix du jury long-métrage européen.

                                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Cinemapassion.com

"Oslo, 31. august" de Joachim Trier. 2011. Norvège. 1h35. Avec Anders Danielsen Lie, Hans Olav Brenner, Ingrid Olava, Petter With, Malin Crépin, Tone Beate Mostraum

Sortie salles France: 29 Février 2012. Norvège: 31 Août 2011

FILMOGRAPHIEJoachim Trier est un réalisateur et scénariste norvégien, né à Copenhague en 1974. 2006: Reprise. 2011: Oslo, 31 août. 2015: Back Home.


Drame psychologique relatant avec réalisme documenté la réinsertion sociale d'un jeune toxico de retour dans sa ville natale, Oslo, 31 Août doit beaucoup de sa vigueur émotive à la maîtrise de sa mise en scène rigoureusement personnelle et au talent criant de vérité du jeune Anbders Danielsen Lie. Ce dernier se livrant corps et âme face caméra avec un humanisme à bout de souffle. Accablé par le poids de sa solitude, l'aigreur, le désespoir, la susceptibilité, Anders tente timidement de se raccrocher à la réconciliation de son ex amie avant de contacter en dernier ressort ces anciennes fréquentations.


Introverti, timoré, placide, Anders déambule tel un fantôme errant au sein d'une cité urbaine où citadins expansifs et couples amoureux semblent en harmonie existentielle. Du moins en apparence si bien que chacun de nous dépendons d'un jardin secret de notre propre personnalité. Sans verser dans une sinistrose complaisante (le film baignant dans un climat austère perpétuellement anxiogène), Joachim Trier s'efforce d'illustrer avec souci de vérité l'introspection cafardeuse de ce jeune repenti à deux doigts de chavirer vers le néant. C'est d'ailleurs ce que nous dévoile ouvertement son prologue pessimiste avant qu'Anders ne se ravise de se noyer dans un lac. Durant son cheminement itinérant, nous poursuivons ses errances urbaines avec l'appui d'anciens collègues et d'une nouvelle partenaire finalement peu attentifs à son désarroi affectif et à sa désillusion d'un avenir sans lendemain. Au-delà de traiter de la difficulté de s'extraire de la drogue dure, le réalisateur s'attarde surtout à relever les conséquences tragiques du poids (écrasant) de la solitude lorsqu'un jeune toxico en voie de convalescence tente vainement de se raccrocher au fil de l'espoir. Celui de l'amour d'une ex auquel il songeait renouer quand bien même cette dernière hésite à lui tendre la main, faute d'un passé trop lourd à porter. Avec une attention toute particulière, Joachim Trier filme les témoignage amicaux partagés entre vivacité et allégresse tout en scrutant ostensiblement le regard meurtri d'Anders, victime malgré lui de son isolement inconsolable, entre non-dits et causettes futiles.


D'un pessimisme plombant, Joachim trier dresse le portrait infortuné d'un jeune toxico trop fragile à pouvoir survivre dans une société en perpétuel mouvement où chacun des témoins ne songe finalement qu'à son propre intérêt. Constat monocorde sur l'hypocrisie de l'amitié et la cruauté de l'amour, Oslo, 31 Août jette un pavé dans la marre sur l'individualisme de nos civilisations contemporaines. 

Dédicace à Franck Gossard.

Récompenses
24e festival Premiers Plans d'Angers : Grand prix du jury long-métrage européen et prix Jean-Carmet d'interprétation masculine pour Anders Danielsen Lie.
Cheval de bronze au Festival international du film de Stockholm de 2011

mardi 6 septembre 2016

WARGAMES

                                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinemateaser.com

de John Badham. 1983. U.S.A. 1h55. Avec Matthew Broderick, Ally Sheedy, Dabney Coleman, Barry Corbin, John Wood.

Sortie salles France: 14 Décembre 1983. U.S: 3 Juin 1983

FILMOGRAPHIE: John Badham est un réalisateur et producteur britannique, né le 25 Août 1939 à Luton. 1976: Bingo. 1977: La Fièvre du samedi soir. 1979: Dracula. 1981: C'est ma vie après tout. 1983: Tonnerre de feu. 1983: Wargames. 1985: Le Prix de l'exploit. 1986: Short Circuit. 1987: Etroite Surveillance. 1990: Comme un oiseau sur la branche. 1991: La Manière Forte. 1992: Nom de code: Nina. 1993: Indiscrétion Assurée. 1994: Drop Zone. 1995: Meurtre en suspens. 1997: Incognito. 1998: Road Movie.


Gros succès en salles (79 567 667 dollars de recette contre un budget de 12 000 000), Wargames est l'oeuvre de John Badham, maître du divertissement à qui l'on doit le somptueux Dracula (beaucoup plus classieux à mon sens que la flamboyante relecture de Coppola), le bouleversant C'est ma vie après tout (drame sur l'euthanasie), le tonitruant Tonnerre de Feu (actionner militant contre les nouvelles technologie de l'armée aérienne et de l'espionnage industriel) et le classique musical La Fièvre du samedi soir (témoignage naïf de la vogue du Disco à la fin des Seventies). Tourné en 1983, Wargames est mon sens sa dernière grande réussite même si la suite de sa filmographie enchaîne une poignée d'autres excellents métrages aussi carrés dans l'art du savoir-faire ludique. Par le biais d'un concept aussi singulier qu'improbable (un ordinateur optimal capable de provoquer la 3è guerre mondiale en moins de 52 heures !), John Badham parvient aisément à crédibiliser pareille utopie dans l'art de conter, dans la complicité fougueuse des comédiens et dans le savoir-faire technique d'une réalisation scrupuleuse s'efforçant de documenter le corps informatique ! Haletant et passionnant dans son lot de rebondissements et poursuites que notre héros juvénile doit déjouer afin de prémunir l'humanité, l'intrigue se focalise sur sa condition de victime héroïque.


David étant un génie informaticien ayant parvenu avec l'aide de son ordinateur à infiltrer un système informatique au sein du réseau de défense militaire. Croyant échanger une partie de jeu video avec NORAD (un ordinateur conçu pour la surveillance de l'espace aérien et prédire les pertes humaines en cas de guerre nucléaire, nouveau substitut de l'homme trop faillible à impulser le bouton rouge ! ), David Lightman déclenche sans le savoir une guerre thermonucléaire globale contre l'URSS. Dès lors, persuadés qu'ils ont affaire à un espion pro-russe sur leur sol américain, des agents se lancent à ses trousses. Avec l'aide de son amie Jennifer, David va notamment tenter d'entrer en contact avec le créateur de l'ordinateur, le professeur Falken afin d'obstruer les prédictions mortuaires de NORAD. D'une efficacité à toutes épreuves, Wargames s'avère si remarquablement coordonné dans sa gestion du suspense exponentiel qu'on a beau connaître l'issue de son enjeu catastrophiste, le caractère haletant puis affolant de la situation (rendue ingérable !) insuffle une vigueur jubilatoire ! Car sous l'autorité faillible du témoignage militaire et du duo juvénile en quête de soutien, nous restons fascinés car accrochés à notre siège à observer leurs ultimes recours de contrecarrer le projet belliciste d'une machine échappant au contrôle de son créateur ! Diatribe contre le péril nucléaire à renfort d'humour caustique, le réalisateur en profite sous couvert de divertissement de nous alerter des dangers du progrès informatique si l'homme décidait un jour de nous substituer d'une responsabilité cruciale ! (l'ordinateur impassible n'accordant aucune clémence ni empathie pour l'éventuel sort de millions de pertes humaines en cas de conflit atomique).


D'une incroyable frénésie pour l'intensité des enjeux humains à grande échelle et d'une folle originalité pour son concept catastrophiste en chute libre, Wargames captive et passionne avec un brio technique jubilatoire. Pour clore avec une pincée de nostalgie, on peut également prôner les prestations attachantes de Matthew Broderick en informaticien facétieux et d'Ally Sheedy lui partageant tendrement la vedette en petite amie avenante. Un p'tit chef-d'oeuvre d'humour au vitriol (Spoil !!! si bien qu'il s'agit au final d'une immense farce sarcastique ! fin du Spoil) doublé d'un modèle de suspense à redécouvrir d'urgence ! 

E-B

lundi 5 septembre 2016

LES AILES DE L'ENFER

                                                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site impawards.com

"Con Air" de Simon West. 1997. U.S.A. 1h55. Avec Nicolas Cage, John Malkovich, John Cusack, Steve Buscemi, Ving Rhames, Colm Meaney, Nick Chinlund.

Sortie salles France: 6 Juin 1997. U.S: 20 Août 1997

FILMOGRAPHIE: Simon West est un réalisateur, producteur et scénariste britannique né en 1961 à Letchworth (Royaume-Uni). 1997 : Les Ailes de l'enfer. 1999 : Le Déshonneur d'Elisabeth Campbell. 2001 : Lara Croft : Tomb Raider. 2006 : Terreur sur la ligne. 2011 : Le Flingueur. 2012 : Expendables 2 : Unité spéciale. 2012 : 12 heures. 2015 : Joker. 2016 : Stratton. 2017: Salty.


Blockbuster des années 90 ayant remporté un succès considérable, Les Ailes de l'Enfer fait parti de ses réussites du genre ayant sur exploiter avec beaucoup d'efficacité une action homérique sous l'effigie d'un pitch assez délirant. Cameron Poe vient de purger une peine de 8 ans de prison pour homicide alors qu'il venait de secourir sa femme lors d'une rixe. Avant de retrouver sa liberté, il doit embarqué à bord d'un avion pénitenciaire avec à son bord une communauté de criminels extrêmement dangereux. Ayant pris le contrôle de l'appareil lors d'une stratégie préalablement planifiée par leur leader Cyrus, ces derniers décident de prendre en otage l'appareil afin de rejoindre Las Vegas. Epaulé d'un Marshall resté au sol, Cameron va tenter d'empêcher leur plan d'action. Un script linéaire sans surprise que Simon West parvient pourtant à transcender grâce au soin de sa mise en scène nerveuse (vélocité du montage à l'appui !) et de la complicité attractive des comédiens s'en donnant à coeur joie dans leur archétype criminel. Mention spéciale au charismatique John Malkovich endossant avec une spontanéité placide un leader aussi finaud que sans pitié.


Si Nicolas Cage joue les redresseurs de tort avec une prétention modeste (si bien que l'on s'amuse parfois de ses acrobaties outrées sous l'autorité de son regard inflexible), il parvient à rendre attachant son personnage héroïque multipliant risques et subterfuges contre l'autorité de ses alliées, tout en insufflant au final bouffée de tendresse dans sa fonction paternelle en requête d'amour. Si sa bluette sentimentale impartie avec sa compagne n'épargne pas les clichés et la mièvrerie, on se prend tout de même d'empathie pour leurs retrouvailles escomptées lorsque sa fille le repousse timidement avant de se réconforter dans ses bras. Grâce à son contexte débridé de huis-clos aérien et à un schéma narratif plutôt bien ficelé, les Ailes de l'Enfer réussit pleinement son contrat de divertissement jouissif. Tant par le souffle spectaculaire des scènes d'action (au service narratif !) que de l'exploitation des décors (comme ceux décharnés d'un cimetière d'avion que les criminels empruntent pour une escale en plein désert). Cette nouvelle situation de trêve permettra ensuite de renouveler l'action des enjeux sous l'impulsion de Cameron et du Marschall secrètement en concertation afin de déjouer l'évasion des criminels. Les fédéraux en retrait participant également au conflit sur terre et dans les airs ! Et pour parachever de la manière la plus cinglante, Simon West surenchérit l'action vertigineuse lors d'un point d'orgue catastrophiste sans doute inspiré du procédé généreux de Speed de Jan De Bont (offrir une dernière gerbe de pyrotechnie alors que l'on pensait l'action achevée !).


Hormis ses instants d'intimité naïve (les rapports cucul la praline du couple) et une violence racoleuse souvent gratuite (héritiaire d'"Hollywood Night"), les Ailes de l'Enfer affiche une énergie galvanisante dans son concentré d'actions explosives et d'humour noir exprimé par des taulards cabotins hauts en couleur ! (les seconds-rôles s'en donnant à coeur joie dans leur vanité cynique). Un excellent spectacle donc, aussi fun que décomplexé, si bien que les 1h55 s'écoulent comme une lettre à la poste ! 

E-B

jeudi 1 septembre 2016

Six Feet Under

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site www.sixfeetunder-france.com

Créé par Alan Ball. 2001/2005. U.S.A. Avec  Peter Krause, Michael C. Hall, Frances Conroy, Lauren Ambrose, Rachel Griffiths, Jeremy Sisto, Freddy Rodríguez, Justina Machado, Mathew St. Patrick,
Richard Jenkins, Lili Taylor, Brenna et Bronwyn Tosh, James Cromwell, Tina Holmes.

Diffusion TV:  3 juin 200121 août 2005


Avant-propos: "Lorsque j'ai regardé (avec beaucoup de craintes, de tension et d'appréhension) le dernier épisode, je me suis vu au final vieillir et Mourir. En l'occurrence, il ne me reste plus qu'à Vivre".

"Le chemin qui mène à la sagesse et au bonheur est long, tortueux et semé d'obstacles"
5 semaines ! C'est le temps qu'il m'aura fallu pour dévorer les 5 saisons de Six Feet Under réunissant 63 épisodes ! Une série inoxydable d'une vigueur dramatique vertigineuse (particulièrement l'ultime saison ! ) sachant que les thèmes universels brillamment autopsiés sont traités sans pathos ni fioriture. A savoir la Vie, l'Amour, la Mort que la famille Fisher côtoie quotidiennement avec un humanisme aussi pugnace que fragile et torturé. Comment s'extirper d'une série dramatique aussi réaliste dans la ferveur des sentiments après avoir vécu aussi intimement les vicissitudes de Nathaniel (père), Ruth, David, Keith, Claire, George, Rico, Vanessa, Lisa, Olivier, Maggie, Billy, Brenda et Nathaniel (Junior - mon personnage fétiche - !) ! ? Ces derniers s'efforçant communément de cristalliser leur destin avec une ambition partagés entre désespoir et fureur de s'affirmer ! Car outre sa leçon de vie et l'hymne à l'amour conjugal que les créateurs nous inculquent sans mièvrerie, la série baigne subtilement dans un anticonformisme caustique sous l'impulsion des témoins familiaux et amicaux (drogue, homosexualité, bisexualité, saphisme, échangisme, inceste, schizophrénie, pédophilie, sadomasochisme, adultère sont traités sans concession ni voyeurisme).


"La vie est simple mais nous insistons à la rendre compliquée". 
Car aussi imparfaite soit-elle, la Famille Fisher incarne avec une sensibilité digne la complexité de notre nature humaine incessamment ballottée entre l'optimisme (nos désirs, nos sentiments amoureux) et le pessimisme (l'angoisse de l'abandon et notre crainte de la mort). La peur de clore ses jours sous le poids de la solitude, sans amour, ni soutien, ni amant. La peur de rater sa vie (sentimentale et professionnelle), la peur de ne plus aimer, la peur de mourir brièvement sans avoir pu concrétiser nos espoirs et nos rêves ! Les créateurs de la série nous plongeant également dans les pensées intimes les plus anxiogènes et malsaines des personnages depuis leur remise en question et leur crainte de l'échec. Par le biais des rapports conjugaux en perpétuel discorde, Six Feet Under tend à souligner qu'au sein de notre société contemporaine nous nous sommes égarés dans l'instabilité, l'égoïsme et la névrose (aussi intelligents et érudits que nous puissions l'être), la lâcheté, le mensonge, le simulacre, car trop individualistes (et donc pas assez à l'écoute de l'autre) quant à notre quête idéale d'amour absolu. Comme il est difficile d'aimer avec sincérité infaillible et d'être autant aimé en retour, comme il est difficile de fonder une famille lorsque l'on enchaîne les erreurs et les échecs et que le manque de confiance en soi tend à nous fragiliser toujours un peu plus au fil de notre cheminement identitaire. La peur, toujours cette peur viscérale, sensorielle ! De vivre, d'aimer, de mourir, de s'affirmer, de s'accomplir, de risquer les défis ! La fougue, l'exaltation amoureuse, ce besoin de tendresse immodérée, la famille Fisher s'y plonge trop vite au fil de rencontres passionnelles où chacun des nouveaux compagnons extériorise ce même sentiment d'indécision, d'égoïsme, de jalousie et de peur de l'échec. Portrait craché de l'être humain tributaire de sa complexité et ses contradictions, de ses défauts et de ses qualités !


"Parfois il suffit d'une série pour atteindre la perfection".
Quant à la mort omniprésente que soulèvent les prologues de chaque épisode (afin de mieux nous interroger sur son absurdité et le sens d'une hérédité aussi fatale !), Six Feet Under l'aborde avec autant de gravité et de poésie que d'humour noir si bien que la peur de trépasser et de perdre l'être cher parviennent constamment à nous rappeler à la raison d'une valeur essentielle ! Celle de chérir l'instant présent au lieu de s'apitoyer sur son sort existentiel. Le fait de côtoyer la mort à chaque épisode nous amène à nous réconcilier avec cette injustice puisque nous ne tenons qu'à un fil et qu'il est donc urgent d'aimer ceux qui nous sont proches et encore en vie. Outre son exutoire mortifère et sa réflexion fructueuse sur la spiritualité et l'athéisme, Six Feet Under constitue également un hymne à la fidélité amicale à travers l'esprit de famille que nous caractérisent fébrilement les Fisher. Car devenant au fil progressif des épisodes des personnages intimes de notre quotidienneté en constante évolution comme s'ils s'agissaient de nouveaux membres de notre famille. Sur ce point, là encore la série frappe TRES fort (et s'avère même sa plus grande réussite !) sachant que TOUS les comédiens criants de spontanéité et de véhémence nous émeuvent et nous bouleversent avec une acuité viscérale parfois inconsolable. Les Fisher devenant de véritables amis, de nouveaux parents qu'on ne demande qu'à daigner protéger au-delà de notre lucarne TV ! Ce qui m'amène à vous souffler un petit mot sur le dernier épisode de la saison 5. Le moment émotionnel le plus ardu (et rédempteur !) que je n'ai jamais subi de mémoire de cinéphile ! Une conclusion déchirante, "dévastatrice" (pour reprendre un terme que j'ai osé "piller" dans une critique), d'une poésie limpide proche de l'enchantement (alors qu'elle ne cesse de cumuler la résultante de destins morbides !). Un cadeau d'adieux pour une famille infortunée unie par les liens du bonheur et du malheur alors qu'elle puise son attachement dans sa facture la plus ordinaire ! On en sort évidemment ébranlé à jamais, aussi bouleversé que grandi (notre perception de la vie et de la mort ayant évolué au fil des saisons !) car il est si bon de vivre et d'aimer notre entourage le plus proche, de s'enthousiasmer pour son prochain avant de s'exiler inévitablement six pieds sous terre ! Car malgré sa cruauté et son injustice, la vie reste belle et si fragile. Répétez-le vous chaque matin car tout a une fin si bien que nous ne savons pas quand l'horloge s'arrêtera...

A Pascal...
Dédicace à Isabelle Rocton et à mon entourage.

J'ai tant reçu de la vie, de joie, de tendresse, de plaisir, d'amitié, de bonheur, de savoir, que ma seule angoisse est de n'avoir pas su donner assez avant de m'endormir...
Jean Marais


Récompenses
Emmy Award 2002 : Meilleur réalisateur de série dramatique pour Alan Ball
Emmy Award 2002 : Meilleur casting pour une série dramatique
Emmy Award 2002 : Meilleurs maquillages pour l’épisode Intimité (A Private Life)
Emmy Award 2002 : Meilleur thème musical pour Thomas Newman
Emmy Award 2002 : Meilleur générique
Emmy Award 2002 : Meilleure participation d’actrice pour Patricia Clarkson
Golden Globe 2002 : Meilleure actrice dans un second rôle pour Rachel Griffiths
Golden Globe 2002 : Meilleure Série Dramatique
Emmy Award 2003 : Meilleur casting pour une série dramatique
Golden Globe 2004 : Meilleure actrice dans une série dramatique pour Frances Conroy

TANK GIRL

                                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site impawards.com

de Rachel Talalay. 1995. U.S.A. 1h44. Avec Lori Petty, Ice-T, Naomi Watts, Don Harvey, Jeff Kober, Reg E. Cathey, Malcolm Mc Dowel.

Sortie salles U.S: 31 mars 1995. France: 12 juillet 1995

FILMOGRAPHIE: Rachel Talalay est une productrice et réalisatrice américaine née à Chicago dans l'Illinois. 1991 : La Fin de Freddy - L'ultime cauchemar. 1993: Le Tueur du futur. 1995: Tank Girl


Echec commercial et critique si je ne m'abuse, Tank Girl est la dernière réalisation de Rachel Talalay, cinéaste à qui l'on doit le médiocre 6è volet de la Fin de Freddy et le non moins sympathique Ghost Machine (Le Tueur du Futur). Librement inspiré du comics éponyme d'Alan Martin et Jamie Hewlett publié en 88, Tank Girl s'affiche en série B décomplexée sous l'impulsion d'une héroïne effrontée évoluant au sein d'un univers post-apo. En 2022, après l'explosion d'une comète sur la terre, une sécheresse s'étale sur une durée de 11 ans. Rebecca Buck, résistante impavide, tente de s'approprier l'eau du dictateur Kesslee au sein de son entreprise hydraulique. Mais lors d'une offensive avec les "éventreurs", Rebecca est retenue prisonnière par les sbires de Kesslee. Soumise à l'esclavage dans une mine, elle tente de s'échapper en dérobant un tank avec l'aide de la prisonnière, Jet Girl (Naomi Watts, étonnamment à l'aise dans un rôle à contre-emploi !).


Spectacle d'action et de fantaisies en roue libre fonctionnant sur l'abattage d'une punk haute en couleurs, Tank Girl insuffle une bonne humeur communicative en la présence de la survoltée Lori Petty (Point Break). Cette dernière endossant la cool attitude d'une militante avec une répartie expansive et un charme sexy gentiment provocant ! Insouciante et stoïque à toutes épreuves de force, Lori Petty exprime une dérision irrésistible dans sa fonction de détenue sans peur ni reproche puis dans son cheminement homérique après s'être libérée de ses chaines. Autour d'elle et au fil de ses rencontres dans un crépuscule aride, des personnages hybrides (les hommes kangourous) vont lui prêter main forte afin de combattre le tyran Kessler. Malcolm McDowell endossant avec un naturel aussi décomplexé l'archétype du dictateur aussi pervers que cruel. Emaillé de séquences d'actions explosives particulièrement réjouissantes et d'idées folingues (à l'instar des gadgets visuels impartis à certaines armes), Tank Girl parvient à amuser le spectateur par son esprit post-nuke cartoonesque où humour potache et violence inoffensive font bon ménage. Rachel Talalay tablant notamment sur le rythme d'une bande-son rock fulgurante (on y croise Portishead, Busch, Hole, Bjork, L7, Devo, Ice-T, etc) et sur des planches animées particulièrement expressives.


"On sauve le monde ... Mais d'abord on boit une bière "
Fun et jouissif, drôle, un brin vulgaire et grotesque, Tank Girl parvient facilement à transcender son schéma narratif classique par le biais de situations pittoresques surgies de nulle part (notamment cette séquence improvisée de music-hall !), de stratégies guerrières planifiées, d'une action étonnamment épique et de la bonne humeur de personnages extravagants assumant pleinement leur fonction clownesque (les hommes kangourous plutôt décérébrés !). Inscrit dans un esprit Bis décomplexé, Tank Girl fait office de série B culte (maudite !) sous le ressort d'un enthousiasme exaltant ! 

E-B

mercredi 31 août 2016

LE JOUR OU LA TERRE S'ARRETA

                                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site traileraddict.com

"The Day the Earth Stood Still" de Robert Wise. 1951. U.S.A. 1h32. Avec Michael Rennie, Patricia Neal, Hugh Marlowe, Sam Jaffe, Billy Gray, Frances Bavier.

Sortie salles France: 18 Septembre 1952. U.S: 28 Septembre 1951

FILMOGRAPHIE: Robert Wise est un réalisateur, scénariste, producteur, monteur né le 10 Septembre 1914, décédé le 14 Septembre 2005 à Winchester (Indiana).
1944: La Malédiction des Hommes Chats, 1945: Le Récupérateur de cadavres, 1948: Ciel Rouge. Né pour Tuer. 1949: Nous avons gagné ce soir. 1952: La Ville Captive. 1952: Le Jour où la terre s'arrêta. 1954: Les Rats du Désert. 1957: Marqué par la Haine. 1958: l'Odyssée du sous-marin Nerka. 1962: West Side Story. 1964: La Maison du Diable. 1966: La Mélodie du Bonheur. 1967: La Canonnière du Yang-Tsé. 1972: Le Mystère Andromède. 1975: L'Odyssée du Hindenburg. 1977: Audrey Rose. 1980: Star Trek. 1989: Les Toits. 2000: Une Tempête en été (télé-film)


Grand classique des années 50, le Jour où la terre s'arrêta aborde la science-fiction intimiste pour mettre en garde notre rapport belliqueux avec l'arme nucléaire. Robert Wise imaginant sans esbroufe l'arrivée sur terre d'un extra-terrestre messianique et d'un robot indestructible afin de nous avertir des dangers de nos nouvelles technologies (fusée, bombe atomique) pouvant nuire aux autres planètes. Ces E.T coexistant dans leur galaxie en harmonie pacifiste grâce à une société épargnée de police (substituée par des robots !), d'armes et de guerre. Métaphore sur le péril atomique et le racisme sous l'apparence hostile d'un étranger d'origine inconnue, La Jour où la terre s'arrêta repose sur une mise en scène et une distribution solides pour crédibiliser son contexte alarmiste. Et ce, en dépit de la tenue vestimentaire ringarde des extra-terrestres prêtant aujourd'hui à sourire mais toutefois emprunte de poésie ! Sous l'autorité de son inquiétant regard placide, Michael Rennie soutient le film de sa stature longiligne en porte-parole délibéré à rassembler nos dirigeants afin de leur émettre un ultimatum pour le sort de la Terre. Mais l'homme instinctivement méfiant, parano, farouche et orgueilleux endosse la défensive afin de se prémunir du danger dont il ignore les tenants et aboutissants ! Wise caricaturant nos comportements pleutres et outranciers par le biais du corps militaire et policier ainsi que la meute des journalistes et badauds en mal de sensations. Pendant ce temps, notre extra-terrestre surpris de notre comportement sournois trouve refuge chez une veuve et son fils afin de se prémunir d'un éventuel lynchage et avant d'entrer en contact avec un éminent scientifique.


Réquisitoire contre l'instinct destructeur de l'homme et les dangers de nos technologies avancées, le Jour où la Terre s'arrêta distille un climat trouble d'inquiétude et de suspense sous-jacent pour mettre en garde le destin de notre planète qu'un messie extra-terrestre tente péniblement de sauvegarder. Un film fort et intelligent d'une surprenante audace dans son refus du spectaculaire et dans son interrogation finale dénuée de réponse. C'est dire si Wise doute du bon sens de l'homme ! 

E-B

mardi 30 août 2016

BLOOD FATHER

                                                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site avoir-alire.com

de Jean-François Richet. 2016. U.S.A. 1h28. Avec Mel Gibson, Erin Moriarty, William H. Macy
Diego Luna, Elisabeth Röhm, Thomas Mann, Dale Dickey.

Sortie salles France: 31 Août 2016. U.S: 26 Août 2016

FILMOGRAPHIE: Jean-François Richet, né le 2 juillet 1966 à Paris, est un réalisateur, producteur, scénariste, dialoguiste et monteur français. 1995: État des lieux. 1997: Ma 6-T va crack-er. 2001: De l'amour. 2005: Assaut sur le central 13. 2008: L'Instinct de mort. 2008: L'Ennemi public n° 1
2015: Un moment d'égarement. 2016: Blood Father. 2017: Twice.


Vendu comme le grand retour de Mel Gibson dixit "Premiere" du haut de l'affiche hexagonale, ou lorsque la montagne accouche d'une souris répondit l'écho ! Série B d'action moulée à l'ancienne si j'ose dire, Blood Father constitue un très mauvais divertissement bourrin. Faute à une intrigue aseptique dénuée de toute vigueur dramatique (Spoil ! à l'instar de son épilogue tragique dont on éprouve aucune compassion ! fin du Spoil), à des antagonistes primaires sans charisme animal et surtout au portrait apathique imparti au père et à sa fille buissonnière. Pourchassée par des tueurs du Cartel depuis qu'elle eut incidemment assassinée leur leader (son petit ami !), Lydia, 17 ans, décide de renouer contact avec son père pour lui invoquer de l'aide. Persécutés et menacés, ils n'ont comme seul recourt de s'échapper du cocon domestique pour sillonner les contrées mexicaines entre deux escales dans des chambres d'hôtels. Mais les tueurs sans pitié restent à l'affût de leurs moindres déplacements. 


D'une platitude exaspérante dans son cheminement narratif poussif et d'un rythme langoureux même si quelques affrontements sanglants avivent timidement notre attention (notamment cet incroyable clash automobile auquel un poids lourds viendra percuter de plein fouet un motard !), Blood Father fait pâle figure pour renouer avec les plaisirs coupables des actionner 80. Le plaisir de retrouver le monstre sacré Mel Gibson dans un genre qui le rendit célèbre s'estompe donc rapidement si bien que l'acteur peine à insuffler une quelconque émotion dans sa fonction paternelle en rédemption. Même si sa carrure héroïque titille notre nostalgie et que la virilité de son charisme buriné impressionne encore du haut de ses 60 ans, l'acteur semble peu à l'aise pour s'iconiser en redresseur de tort par le biais de répliques approximatives. Entouré de la présence juvénile de Erin Moriarty en ado instable et décérébrée, cette dernière ne parvient jamais à densifier une fragilité humaniste dans sa personnalité lambda si bien que son amitié évoquée avec son paternel n'apporte aucune empathie à leur réconciliation.


Peu inspiré et d'une étonnante maladresse dans le fond et la forme (même si sa photo ocre esthétise parfois une nature crépusculaire), Jean François Richet vient de commettre avec Blood Father le plus mauvais film de sa carrière entraînant notamment dans sa chute l'acteur emblématique des années 80 même si Mel Gibson tente de sauver les meubles avec un minimum de dignité.  

E-B

Le p'tit mot de Jean-Marc Micciche:
Séance découverte avec le film attendue Blood Father, du frenchie Richet. Au delà du plaisir de retrouver Mel Gibson et de la bonne facture de l'ensemble, j'avoue avoir été déçus par cette série B un peu molle et bavarde...je trouve qu'avec ce type de sujet, deux perso que tout le monde veut gicler, j'ai malheureusement vue trop de bon films dans les années 70 et 80 pour mouiller mon slip. on attendait un film haletant, bourré de temps fort et bourré d'adrénaline, et au final tout ça tire en longueur.