jeudi 8 septembre 2016

OSLO, 31 AOUT. Grand prix du jury long-métrage européen.

                                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Cinemapassion.com

"Oslo, 31. august" de Joachim Trier. 2011. Norvège. 1h35. Avec Anders Danielsen Lie, Hans Olav Brenner, Ingrid Olava, Petter With, Malin Crépin, Tone Beate Mostraum

Sortie salles France: 29 Février 2012. Norvège: 31 Août 2011

FILMOGRAPHIEJoachim Trier est un réalisateur et scénariste norvégien, né à Copenhague en 1974. 2006: Reprise. 2011: Oslo, 31 août. 2015: Back Home.


Drame psychologique relatant avec réalisme documenté la réinsertion sociale d'un jeune toxico de retour dans sa ville natale, Oslo, 31 Août doit beaucoup de sa vigueur émotive à la maîtrise de sa mise en scène rigoureusement personnelle et au talent criant de vérité du jeune Anbders Danielsen Lie. Ce dernier se livrant corps et âme face caméra avec un humanisme à bout de souffle. Accablé par le poids de sa solitude, l'aigreur, le désespoir, la susceptibilité, Anders tente timidement de se raccrocher à la réconciliation de son ex amie avant de contacter en dernier ressort ces anciennes fréquentations.


Introverti, timoré, placide, Anders déambule tel un fantôme errant au sein d'une cité urbaine où citadins expansifs et couples amoureux semblent en harmonie existentielle. Du moins en apparence si bien que chacun de nous dépendons d'un jardin secret de notre propre personnalité. Sans verser dans une sinistrose complaisante (le film baignant dans un climat austère perpétuellement anxiogène), Joachim Trier s'efforce d'illustrer avec souci de vérité l'introspection cafardeuse de ce jeune repenti à deux doigts de chavirer vers le néant. C'est d'ailleurs ce que nous dévoile ouvertement son prologue pessimiste avant qu'Anders ne se ravise de se noyer dans un lac. Durant son cheminement itinérant, nous poursuivons ses errances urbaines avec l'appui d'anciens collègues et d'une nouvelle partenaire finalement peu attentifs à son désarroi affectif et à sa désillusion d'un avenir sans lendemain. Au-delà de traiter de la difficulté de s'extraire de la drogue dure, le réalisateur s'attarde surtout à relever les conséquences tragiques du poids (écrasant) de la solitude lorsqu'un jeune toxico en voie de convalescence tente vainement de se raccrocher au fil de l'espoir. Celui de l'amour d'une ex auquel il songeait renouer quand bien même cette dernière hésite à lui tendre la main, faute d'un passé trop lourd à porter. Avec une attention toute particulière, Joachim Trier filme les témoignage amicaux partagés entre vivacité et allégresse tout en scrutant ostensiblement le regard meurtri d'Anders, victime malgré lui de son isolement inconsolable, entre non-dits et causettes futiles.


D'un pessimisme plombant, Joachim trier dresse le portrait infortuné d'un jeune toxico trop fragile à pouvoir survivre dans une société en perpétuel mouvement où chacun des témoins ne songe finalement qu'à son propre intérêt. Constat monocorde sur l'hypocrisie de l'amitié et la cruauté de l'amour, Oslo, 31 Août jette un pavé dans la marre sur l'individualisme de nos civilisations contemporaines. 

Dédicace à Franck Gossard.

Récompenses
24e festival Premiers Plans d'Angers : Grand prix du jury long-métrage européen et prix Jean-Carmet d'interprétation masculine pour Anders Danielsen Lie.
Cheval de bronze au Festival international du film de Stockholm de 2011

2 commentaires:

  1. Merci Bruno ;)ça faisait un moment qu'un film ne n'avait pas bougé à ce point. Putain la scène de l'entretien d'embauche, à en chialer bon sang.....
    Merci encore, toujours un plaisir de te lire

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  2. Merci de ton comm Franck. Oui cette séquence est intense dans la flegme attitude !

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