d'Alan Rudolph. 1982. U.S.A. 1h41. Avec Robert Ulrich, JoBeth Williams, Paul Dooley, Peter Coyote, Marin Kanter, Hoyt Axton, Gailard Sartain.
Sortie salle U.S.A.: 10 Septembre 1982.
FILMOGRAPHIE: Alan Rudolph est un scénariste et réalisateur américain né le 18 Décembre 1943 à Los Angeles.
1972: Prémonition, 1974: Nightmare Circus, 1976: Bienvenue à Los Angeles, 1978: Tu ne m'oublieras pas, 1980: Roadie, 1982: Espèce en voie de disparition, 1984: Choose me, Song Writer, 1985: Wanda's Café, 1987: Made in heaven, 1988: The Moderns, 1990: l'Amour Poursuite, 1991: Pensées Mortelles, 1992: Equinox, Mrs Parker et le cercle vicieux, 1997: l'Amour... et après, 1999: Breafast of champions, 2000: Trixie, 2002: Investigating Sex, The Secret live of dentists.
Note: L'Histoire de ce film est fondé sur des faits authentiques.
Réalisateur discret et touche à tout, Alan Rudolph réalise en 1982 une série B sortie dans l'anonymat le plus complet, Espèce en voie de disparition. Tiré d'une histoire vraie, ce récit de science-fiction conjugué à l'enquête meurtrière anticipe sur 11 ans d'écart la célèbre série parano X files, endossé par un duo d'agents du FBI heurtés par des complots mondiaux liés à l'existence extra-terrestre.
Ruben Castle, ancien flic renommé sort d'un long sevrage suite à sa dépendance pour l'alcool. Divorcé et père d'une jeune adolescente rebelle éprise de liberté, il s'efforce tant bien que mal à pouvoir l'éduquer du fait de son passé indocile et éthylique. A la suite de la découverte de cadavres de boeufs horriblement mutilés dans les champs de la contrée du Colorado, il reprend du service avec l'aide d'une shérif néophyte pour tenter de résoudre l'origine de ses crimes inexpliqués.
Sur le mode policier d'une enquête criminelle abstraite affiliée à des évènements inexpliqués, Espèce en voie de disparition débute avec tempérance dans sa narration inquiétante allouée à la découverte morbide de cadavres de bétail. C'est dans la manière décharnée des charognes d'animaux retrouvés (certains de leurs organes ont disparu, le crane est souvent désossé ou d'autres parties du corps sont déchiquetées) que le fil de l'intrigue imprime une aura viscérale ancrée dans l'insolite. Après la présentation de nos personnages érigés sur l'autorité drastique des forces de l'ordre enquêtant dans une région bucolique du colorado, le récit va lentement distiller un suspense latent par ces découvertes macabres inexpliquées et accentuer une ambiance paranoïaque davantage oppressante tout en dévoilant en intermittence des révélations interlopes sur l'implication d'une certaine conspiration scientifique de grande ampleur fondée sur le trafic d'armes biologiques. Alors qu'en 1969, le congrès américain décréta l'interdiction de la poursuite des essais d'armes chimiques et bactériologiques, une organisation secrète semble établir des tests frauduleux sur les troupeaux de boeuf sillonnant les campagnes naturelles des Etats-Unis. D'ailleurs, on apprendra à la fin du métrage de façon factuelle que depuis l'interdiction de ces études en cette année évoquée, on évalue à 10 000 le nombre de têtes de bétail ayant subi des mutilations diverses.
L'histoire de cette sombre affaire de conjuration impliquant des mercenaires et scientifiques chevronnés va largement accroître son sentiment oppressant d'insécurité lors d'une dernière demi-heure rondement menée. Elle laisse place à des séquences haletantes mises en exergue dans de rigoureuses courses poursuites que nos héros rencontrent contre les exactions des antagonistes ayant appréhendé en guise de chantage un otage considérable. Au préalable, une séquence choc inopinée, particulièrement impressionnante dans son caractère explicitement gore réussit à nous ébranler dans l'état de malaise tangible invoqué pour la victime moribonde (les amateurs y verront peut-être une influence à Contamination de Luigi Cozzi avec ses corps humains explosant leurs entrailles sous l'effet d'un fluide verdatre acidifié).
Hormis une première demi-heure futilement languissante, Espèce en voie de disparition réussit à convaincre et captiver grâce à une modeste réalisation plutôt efficacement gérée. Il réussit surtout habilement à insuffler une ambiance d'étrangeté probante, rehaussée d'une partition musicale électronique de Gary Wright, particulièrement palpable dans ses accents ombrageux. La prestance d'aimables trognes de série B comme Robert Ulrich (Magnum Force), Hoyt Axton (le père de famille, Randall, l'inventeur extravagant dans Gremlins), Peter Coyote (Wargames) ou encore JoBeth Williams (la maman de Carol Anne dans Poltergeist) apportent un charme supplémentaire à un excellent cru ignoré des années 80, d'autant plus intrigant qu'il est bâti sur des faits authentiques.
Dédicace à "lesineditsvhs"
05.06.11
Bruno Matéï.
bon article !
RépondreSupprimerPour un bon film. Merci ^^.
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